Archivio di categurie: Annu 2021

Adonis printanier

Adonis printanier   
à la pointe du Palastre   
attend pleine lune pour tenir rang.      
 
Se reflète l'astre   
dans le pierrier des retrouvailles   
en joyeuse livrée comme il se doit.      
 
De ses grosses pattes dans l'herbe mouillée   
le Patou de sa voix liturgique   
outrage le rire des amants.      
 
Repliant ses ailes de libellule   
le bâton d'encens entre ses dents   
elle pose l'auréole sur l'épaule du géant.      
 
Sorcière comme une ombre
elle a caressé son ventre
aux broderies de pierres vouées.
 
Mesurons de la gagne à la perte   
les jours et les peines   
aux arbres dédiés par la chèvre des neiges.      
 
Et si le mufle baveux   
du Cerf de Valserine   
fait sienne les humeurs de la ville   
montons d'une clarine   
le son des chants d'autrefois   
pour chariots mis en cercle   
faire vibrer la montagne   
d'un boulgi-boulga de danses de Savoie.      
 
 
843

I cari

Des loges du théâtre   
à plonger le regard vers le parterre   
les mouches volent vers les vestiaires.      
 
Les passereaux dans la haie   
bruissent et pépient   
pour nous dire bonjour.      
 
La brume monte de la vallée   
les arbres frissonnent   
les esprits s'éveillent.      
 
Troppu prestu !   
les couvertures remontent sous le nez du dormeur   
pour peu que le plein jour vienne.      
 
S'effilochent les rêves   
juste avant de s'effacer   
dans une dernière saveur.       
 
Menons   
par la menine   
les enfants de demain   
vers la crique du torrent   
en bas de chez nous   
là où le Drac opère son retournement   
une protection prospère   
dans les adoux doux d'un gouli-gouli d'amour.      
 
842

faggi e pioppi

Roc illumina a faggeta
tali tagli maiò
chi scivola lingua e papille gustative
cù una freccia picca.      
 
U ventu infuria
da a fluidità di i so orli
discorsu sagittale
ballerini di l'alba.      
 
Trilogia elegante
l'arrivu di i druidi
da u passaghju di e funtane
in vestiti di culori adornati.      
 
Ùn ci hè micca sguardu fissu
nantu à u brusgiu di hardware
foglia di pioppo
chè quellu di u silenziu.      
 
mani blu
contr'à u to pettu biancu
à i vani tendenzi à u leveling
ùn face micca bè
chè l'agitazione di l'ànima è di e stagioni
March in ritmu camarade
di stu impetu di bona natura
chì avemu da parà.      
 
 
841

U cumunicatore

Laisser sa marque sur le monde  
modeler les nuages le soir venu  
à pleines mains de parousie éteinte  
alunir en l'orage menaçant.      
 
S'engageant sur le chemin   
nous avons assagi les rêveries   
pour manduquant le feu de la déraison   
cambrer les reins devant l'espoir.      
 
A qui le chuchotis des basses embrassades ?   
A qui la vie pour un quignon de pain ?   
A qui le givre scintillant de l'embarquement ?   
il est tant de se tenir coit sur la montagne.      
 
Exister n'est plus de mise   
par ces temps de lune sèche   
à deux pas des convenances   
que le babil des ombres épouvante.      
 
De souffrir de la tête   
des genoux et des reins   
rend le jour plus seyant   
au retour des vagues d'antan   
en la poussée mélodieuse   
des murmures de l'azur   
à contempler le milieu du ciel   
comme s'il allait apparaître.      
 
 
840

I zitelli ostinati

Au coin du feu   
le barde aux cheveux roux   
s'est mis à chanter   
l'histoire des enfants obstinés.            
 
Ils étaient jeunes   
et finirent ligotés et morts   
par noyade sous le pont de Nantes   
à leur arrivée dans la vie.      
 
Depuis, l'aube s'est levée maintes fois   
et nous avons été jetés de par le vaste monde   
pour voir s'entre-tuer les amants de la veille   
au coutelas vous dis-je et sans baisser les yeux.      
 
Niché dans l'anfractuosité du mur   
un chien s'est étiré baillant fort  
et sa gueule ensanglantée   
laissait paraître deux glandes inamicales.       
 
Sagesse vernissée   
au nez en trompette   
le masque sanitaire   
arraisonne la croix et la bannière.      
 
Des bougies sur le rebord de la fenêtre   
marquent le retour de l'esprit   
passe-murailles des mots pour se dire.
   
Nous ramassâmes les âmes   
à pleines brassées   
sans rebrousser chemin        
en picorant les grains dorés     
des poules d'alentour 
caquetant de plaisir.      
 
 
839

U torrente feroce

 

 U torrente feroce
 cù una traccia di fruscio è cuntinuu
 maschere l'immobilità di e cime
 circondata da abeti silenziosi.
  
 Da u latu di a manu
 creste è valli
 inhale exhale nascente verde
 u core spruce di a trasparenza.
  
 Trà a genziana è u gigliu martagonu 
 a marmotta fuma 
 cù u so coulis di picculi chianci 
 u fasciu d'erbe fresche.
  
 Pacchetti di pedi è pastu assuciatu
 sprucemu cù vini di Loire è e parolle boni
 u roll-ball di i ciottoli di Drac
 sottu u scossa di palle di petanque.
  
 rugiada
 perle di luce offerte à e foglie franche
 scopre u so respiru iridescente
 di un raghju germinale di grazia.
   
 In a so munificenza cunsacrata
 in a manghjatu di l'abbracci
 à u fondu di vasi di ghisa nera
 caduta in u focu di meraviglie
 da i geni di u specchiu
 a ghirlanda di voci forte
 travaglià in u furtunu
 à u stabilimentu Sans-souci.
   
  
  
 838
  
   

Qua e là

 

      Qua e là   
 l'auriez-vous vu   
 le furet du bois joli   
 l'homme à la parure gris-souris.      
  
 Par-ci par -là   
 comme de bien entendu   
 un jour de bourgeons verts   
 ils ont trouvé le paradis.      
  
 Qua e là   
 Cum'è nunda ùn hè mai accadutu   
 se sont embarqués en justice   
 sur le canapé des principes.      
  
 Qua e là   
 en retour de baguenaude   
 les rires de sunnamite   
 ont occis le qu'en dira-t-on.      
  
 Écume des jours fastes   
 au carnaval des apostrophes   
 ils ont clopiné sur la sente aux herbes odorantes   
 à pousser devant eux le caddie des offrandes   
 les rois et les reines   
 ces fifrelins à la cornemuse gaillarde   
 alors que dehors il faisait froid   
 à fendre pierre au pré de Lacombe.      
  
  
 836
   

Trà cane è lupu

Trà cane è lupu
da una candela discreta
dà una manu
versu stu velu magre.
 
Trà cane è lupu
à a luce di l'anghjuli
si move quì
à a Chjesa di a Natura.
 
Trà cane è lupu
senza avè da parlà
lecca u so pollice
cum'è una carota in maghju.
 
Trà cane è lupu
a scappata ùn hè micca senza ferita
solu un pocu balsamo
nantu à u core in i so cicatrici.
 
In questa mezza luce
nantu à a scorcia di u tempu vene
salite i sbaffi e i geremiadi
di ieri e mo dolci notti passate
per sequenzià e parte bè
di una vita purtata
sbuffare e sbucciare
nantu à a criniera spessa di i nuvuli.
 
 
836

L'amante eternu

 

 L'infamia hè inclinazione   
 per chì vale a pena l'acqua   
 A reclamazione è a parolla ghjusta   
 chì i taglioli di sguardu.      
  
 Abbandunendu hè stranu   
 In questu locu induve a tempesta si rompe   
 U ventre di i chickadei apre   
 Sutta l'ordine PLUMASSER CIMETERRE.      
  
 Più   
 Nantu à a pendenza di chiancennu   
 Scopu à esse contaminatu   
 I piacè u vigore di l'abbertu.      
  
 Mille parolle ùn puderanu micca   
 In questu capu strisce sottu à u coup   
 U timore esorbitanu i nostri ochji   
 Senza u ghjudiziu esse onestu.      
  
 RIUDA   
 Portate a brisa per dispaccià si   
 È quandu un volu di i patti di mare passa   
 A voce di l'abissu soffia 
 Voce di sorda per a liage estrema   
 Catturà a stella   
 In fronte di i discussioni    
 di l'amante eternu.      
  
  
 835  

 
 
 

Oltre

 
 
 Oltre   
 il y a le mien du tien   
 l'accord mélodieux   
 de l'errance et du lieu.      
  
 Par dessus la margelle   
 j'ai croqué le cœur des salamandres   
 comme craquantes airelles   
 découvertes sous la cendre.      
  
 En souvenir d'avoir été   
 le doute est en chemin   
 de ses frasques passées   
 plane l'ombre du destin.      
  
 Puce à l'oreille   
 poil au menton   
 de gouleyantes merveilles   
 n'avaient point encore prit nom.      
  
 Ne morigénons plus   
 ces hommes aux couvades lasses
 soyons à la fenêtre   
 à recueillir l'haleine des poulbots    
 d'un lichen aigre-doux   
 s'exhalant à s'y méprendre   
 tel le son des souliers ferrés   
 crève l'œil du maraudeur.      
  
  
 834