Archivio di categurie: Marte 2015

poesia muta

 A puesia alleva e parolle  
 Elle  
 A matassa multicolore  
 Strappatu da u so propiu enigma  
 Fiurisce è si tace  
 Ella agita  
 Rotoli di schiuma   
 Elle s'amuse ruse abuse  
 Ella fusse  
 Ella ricaccia  
 Ella ghigna  
 ella ride gialla  
 Senza ricusà sè stessu  
 Ella apre  
 Ella offre  
 Ella ùn pò micca sottumette à l'ordine stabilitu 
 Ella s'inganna  
 Si encarte da a so fragilità  
 U chiaroscuru di sguardi turiferi  
 A so urganizazione hè implacable  
 Ella hè a libertà  
 Ella spots  
 Ella puntua  
 Si mette davanti à u zitellu  
 Ella levita oltre a pruprietà  
 Ùn si pò micca cuntentu cù a curvatura di u tempu  
 Hè cascata da a scala  
 L'eternità di l'iniziu  
 Ella corona u zitellu di a strada cù una mitra papale  
 A piena corsa si ride di e sfumature  
 Elle contient les trolls et les farfadets   
 Elle érige les calvaires d'une caresse de plume  
 Elle incarne à mi-mots  
 Le méli-mélo quotidien  
 Elle est flamme jaillie du froissement du crépon  
 Elle est silence  
 Et puis  
 Esse  
 Patatras  
 Elle est fourmi  
 A rendre besogneuse la réalité  
 Elle est cigale  
 Par son aptitude à s'émerveiller  
 Du soucis du lendemain  
 Par grand vent  
 Les cheveux déliés  
 Elle est piste sableuse en bord de mer  
 Sur un vélo bringuebalant  
 Elle se construit le long du chemin  
 En errance d'être  
 Elle 
 L'herbe folle des no man's land 
 L'acclamée du bourgeon au printemps  
 En bord de route  
 Elle accueille les déchets  
 Elle recycle les plastiques  
 Du brame guttural de ses tuyaux   
 Elle orgue le cervidé aux bois du Roy  
 Elle est musique  
 Et si la nuit la surprend  
 Elle devient vers luisant dans la coquille d’œuf   
 Elle aboutit aux points de suspension de fin de vie   
 Elle fluidifie le grumeau des regrets  
 Elle 
 Qui de fleurs vêtue  
 Encombrait les greniers de ses émotions  
 Devient sourire  
 Dans la lumière d'un jour ultime  
 Elle craque et rebondit  
 A la fois regard et vécu  
 Perchée sur l'arbre maître  
 A guetter les traces de vie  
 Sous la mousse  
 Elle est écureuil   
 Vive et contemplative  
 Devant l'écueil des amandes sèches  
 Elle est passage obligé  
 De l'avant de l'après  
 Hors des ombrages sécuritaires  
 Exposée à l'ivresse caniculaire  
 Des cavalcades visionnaires  
 Elle est neige au soleil  
 Envergure brune aux ailes de géant  
 Elle raye d'un cri inouï  
 Le cristal infernal  
 Des mélopées hors d'âge  
 Elle modèle  
 De ses caresses arbustives  
 Les traits du visage de l'aïeule  
 Elle lève le rideau de sève  
 Par dessus les brumes matinales.
  
 Il est des rencontres  
 Sous le varech apporté par la marée  
 Où le fumet des décompositions prospère  
 Du germe au renouveau  
 La clameur de la foule vers la solitude  
 Et la chose dernière vers le mystère.
  
 Elle fût et sera  
 Ma femme reconnue  
 Mon chantre des nuits évaporées  
 Ma distance  
 Mon manquement  
 D'entre le trépied des dieux  
 A creuser le déraison   
 En sourdine d'âme  
 Alors déposée  
 Crûe sous l'ombre d'un soleil exsangue  
 Mon front ceint des dernières sueurs.
  
 Palme sera la poésie du retour à l'esprit  
 De mes doigts gourds  
 J'écarterais la terre  
 Un insecte montera sur l'ongle  
 Agile et inquiet .  

 Ce sera le matin .  


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L’écran de l’âme

 Sur l'écran blanc
 En sortie de scène
 Le Barbare arrache la gaine dorée de l'idole .

 Ignorant les menées vénéneuses
 Il peint et dépeint le processus de création
 À grandes lampées désirantes .

 Il fait craquer les coutures du décor ,
 Inconnaissables limites
 De la piété mise à nue .

 Reculant devant la lente montée des eaux
 Il intériorise le regard
 Jusqu'à l'hallucination .

 Les pierres du sentier craquent sous ses pas ,
 L'herbe libérée rayonne de photons ,
 Les bourgeons pulvérisent leur pollen .

 La fausse paix 
 Arbore son ventre aux syntaxes suaves
 Sur fond de perspective échappée.

 Le fourmillement de la présence
 Fait tâche de sang
 Sur la toile des commencements .

 Les saintes écorchures se referment
 Sous le souffle du pinceau
 Sans que l'encrier se renverse . 

 S'élève le long des barreaux de l'échelle
 Le Cadre noir des nuits traversières ,
 Ce chercheur d'équilibre .


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Par l’autorité de sa main

  Warlord diventa Prince of Peace .

 Carrier di u doppiu di e cose
 dà a luce reclusa in a scatula di i sogni .

 Dubitendu a so propria visione
 mette l'ochju nantu à u so purosangue .

 A chance accettata di una macchia revela un blu diafanu .

 Imperceptibly accelera a caduta di l'Occidenti .

 Face à l'enormità di u travagliu avanti .

 Traversa a reta di u spaziu celeste .

 À u latu di u mondu ,
 in a manade di u so studio
 u so gestu di spada
 ammansisce i scrambles .

 Hè ghjente di menhirs .

 Calchì volta stancu
 i so ochji sfacciati
 fecundate a pigrizia di a mente .

 Ci hè un ardenti digitale pusatu à i flange di i chjusi .

 Hè guardianu di a torre di guardia ,
 immobile en son attente .

 Firma furtivamente cù un spasmu taurinu
 attraversu e cose dette .

 Hè l'avucatu inflexible
 libertà infinita di cumminazzioni .

 Si apre cù un ascia
 i duie volte benedettu cù a ghjustizia di l'anghjulu .

 Nant'à i visi dulorati da a ruttura di l'apparenza
 hè u vandalu ardente di una dumanda barbara .

 Curtighja u sputatu biancu di sumiglia .

 Nantu à a faccia perlata di una mica shoddy
 torna è torna desquamates a risa di l'atomi .

 Il rend visible l'Apocalypse ,
 u so , u prufeta cù l'ochji di Voyant .

 Offre u so visu à inquisizioni estete 
 u so , l'artiste des pleurs immédiats ,
 l'enucleur pendente .

 È se u scupertore
 in i so bretelle borchiate
 traccia l'oscurità di a luce,
 durante , tuttu accende ,
 ochji d'acula ,
 à u soffiu neru di u bisonte di u pensamentu ,
 cum'è u core di a Bellezza Impeccabilmente Distinguished ,
 cum'è u margine di un quaderno oblicu macchiatu di sangue .

 I persiane sbattono ,
 l'unione di dualità esplode ,
 un éclair de vie clame l'éblouissement de la présence ,
 a polvara balla in u raghju di luce ,
 tout se rejoint d'une amble véritable .

 Lascià a grotta di i vagabondi
 si sottumette à u trampolinu di i servitori
 u so , u prete d'esce da l'esiliu .

  ( dopu un travagliu di JC Guerrero ) 

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