Archivio di categurie: Ghjugnu 2019

Essence magique errance

Essence
magique errance
 
à quand le carrefour
du feu ardent
 
tu mets tes chausses
et rentre la chemise
 
sans le dire
une douleur vive au ventre
 
tu recherches l'ombre
toi le soleil en quenouille
 
et pose la main
sur la poutre maîtresse
 
sans que les cieux pâtissent
pommettes rougies
 
passent par la fenêtre
les retenues désuètes
 
un feston de lumière
au carême d'être
 
tu prends la vague
de plein fouet
 
ne recule devant rien
la gorge nue
 
figure toi que je t'aime
et fais bonne figure
 
assis sur le siège haut
le tilleul bruissant d'abeilles
 
le chien court sous la tonnelle
et lève la poussière 
 
accueille
et tais-toi
 
brûle d'une allumette
la luette de l'esprit
 
per un surrisu 
aux lèvres humides
 
à l'éveil des âmes libres
la pensée est sereine
 
pétris tes souvenirs
par une déglutition active
 
demeure le goût du sang 
aux mains tremblantes
 
à l'alba
tu verras l'ouverture
 
de la dure mère
replète en ses ondulations
 
au creux de ton épaule
lâcher prise
 
à la fibre secrète
le pansement discret
 
un bouton 
juste un petit bouton jaune
 
pour désarçonner 
ton corps sage
 
aux mille pertuis
être de garde et d'estoc
 
toi le millénaire
des prairies de montagne
 
sois la digitale bleue
du signe mystérieux
 
verbe incarné
que le doute anticipe
 
a mo vita
mon immense vie
 
à l'angélus vermeil
d'une coupe profonde
 
vent 
ô grand vent
 
souffle sans fatigue
les girouettes crient
 
 
 
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Mariage à tout âge

 Puntu di età  
 chì pussede i ricordi   
 per inspirà noi   
 azioni significative   
 anche ceremoniosa,   
 revela l'imaghjini   
 cù una forza vitale   
 di corpu è anima   
 partigianu.  
   
 punto di nozze   
 fortezza porosa   
 pieni di pussidimentu cumuni   
 in minaccia   
 senza veru periculu   
 per paura di rompe   
 marità a forma ghjovana è surridente   
 in a solitudine consumata   
 senza mostrà una faccia.    

  
  515

in fiducia, tutti

   D'une patte réjouie   
en élégante compagnie
elle avançait sur le chemin montant
de sable et de graviers grinçants.

Il fallait passer par là
sans se couvrir de faux-fuyants
d'adorables rouflaquettes
de queues de pie
d'enflures démonstratives
ni de bastonnades à l'égard de l'ego.


donc j'avance
sans que le reflet ne m'étrangle
j'organise le camp de base
j'équarris les angles de la permissivité
je crée.

Pas de mentalisme
l'action livre ses horizons
l'œuvre éclot
la confiance est là
pleine de coquelicots
en corbeille pleine
d'une réciprocité l'autre
aux confins d'une réalité ordinaire et non-ordinaire.


511

naissance résurrectionnelle

   Sur le pont les trains passent   
vibrants et colorés
grappes de souvenirs
à la gorge arrachées
orgueil remisé
l'air vibre du rauque des crapauds
les chapeaux tombent
les cheveux se dressent
un bouquet de fleurs des champs
une senteur de foin
une éclaircie entre nuages
le temps est en plein emploi de lumière.

Frappe de la mailloche
le cuir du tambour
le son court
ridules de la rivière
les cloches à la volée
entrent au temple
les officiants de l'acte
gravissent le mont des muses
sous le chant psalmodié
des guerriers de l'oubli.


512

Pas à pas de voyage en voyage

  


Passu à passu,
da viaghju à viaghju,
en l'arène d'un cirque
où la roue tourne
la rumeur soulève les rideaux de velours.

entrata culurita,
barnum rumoroso,
polvera alzata
di a prucessiò di l'animali
les passions de l'âme
elevatu à i pinnacles di i tempii
démantèlent
la lente construction de la raison.

Di sangue è culori,
les cris furieux des Erinyes
anu distruttu i paisaghji di a zitiddina ;
i labbra di argilla di surgenti
anu fattu strada
cù ugelli di cimentu,
a petra di e prutezioni hè stata strappata,
e siepi sò state tagliate,
fossi pieni,
a volpe d'argentu
ne trouvera plus le centre des offices,
un ventu gattivu soffia i pezzi di terra
versu i terrazze di petra secca,
un vechju frassino bisbiglia e so ultime dispusizioni.

A notte coos,
piccioni d'anima
sovrapposte
violazioni di a cundizione umana ;
bugie populiste
rimpiazzà u cantu di i pueti,
e tracce di i motori di guerra
seguitate i scarpi di ferru di i capelli,
u celu si scurisce,
ancu l'arburi sculpiti da u ventu di punente
stende in a tempesta.

L'aria hè brutta,
contr'à u muru di u lamentu
les papiers de l'envie
sgusciata è forzata
à l'articuli di e petre
coperto di licheni
diventa carne ansimante
di un tzimtzum casuale.

mani emaciate,
fora di e sacchetti per abbinà
scratch obliviu ;
ochji roti
clip i valori di u spiritu,
crème sulfureuse
maquillée d'un sourire de clown,
nos errances dernières sont à portée des crocs.

A furia pigghia
di notte,
in silenziu,
enlaidie par les passions de l'âme
lotte è odii ;
maculata da l'elevazione
cuglieri novi,
annonciatrices des renaissances à venir.

Ci hè erbe officinali
chè quelli di primavera,
erbe cullegiali
di baciu d'amatori
spargugliatu
in cerca di u grande sconvolgimentu,
un pezzu di pani
à u fondu di u saccu,
l'eau dans le creux de la main.

Nous entendrons le son des ricochets,
ciottoli gettati nantu à u fiume,
accessibile à i richiedenti asile,
en sortie d'exil.

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