Petits textes ajourés par où voir la lune

 Petits textes ajourés
en fin de journée
la lèvre humide caresse l'enveloppe
le sourire mutin évacue la tension
les pères
poussant la poussette
de leurs fillettes et garçonnets
décrivent un gymkhana
entre les diabolos de feuilles sèches
sans mousse ni faux col
la démarche lourde
en alunissage crispé
la poussière élevée en sus
Un grand pas pour l'humanité
la nuit tombe
une simple laine suffira
jetée sur les épaules
en scansions
rouges et vertes
au passage des véhicules
sans que le pas ne ralentisse
simple retour sur terre .

098

Transformer le “sò” en “Vivatu”

Il s’agit de passer du “sò”, de ce que l’on sait, de ce que l’on croit savoir et qu’on interroge plus tant on le connaîtça fait partie des meubles de l’esprit -, à ce que l’on a réellement “Vivatu” et ressenti, et expérimenté dans son corps, et dont on ne saurait se départir vu les traces encore inscrites au profond de son être .

Cela est possible parla voie symbolique, caractérisée par une démarche par étapes :

d’abord décrire comment l’expérience numineuse des individus se traduit et se transpose en symboles ,

ensuite, voir comment cela devient des dogmes et des articles de foi ,

puis étudier la fonction psychologique de ces symboles ; en prenant garde à ce que la psychologie analytique ne produise des croyances .


L’expression poétique est une voie privilégiée de cette transformation du “sò” en “Vivatu” qui nécessite une distinction entre deux types d’œuvre poétique :

–  celle qui provient de l’intention réfléchie de l’auteur ,

et celle qui s’impose à lui en provenant d’un extérieur à l’auteur, en permettant l’émergence et l’activation d’une image archétypale venue d’ailleurs .

Par l’accueil de l’irraisonné, du subrepticement advenu, de l’incongru, de l’étincelle de présence, par cette aventure consentie, il y a là, matière à élever son destin personnel au niveau du destin de l’humanité, et en même temps de libérer des forces secourables afin que l’humanité échappe aux dangers et puisse surmonter les épreuves difficiles .

L’axiome premier auquel le psychologue doit correspondre est decomprendre le processus. Pour cela la posture est de se contenter d’accompagner la manière dont les individus se confrontent à leur propre flot d’images imaginaires et imaginales .

La manière de se comporter, de s’ajuster, faitforme dans le contact entre l’organisme humain-animal que nous sommes aussi et l’environnement noyé dans le flot des représentations mentales que nous mettons en place .

Le psychologue aura à superviser les individus, qui s’auto-expérimentant eux-mêmes, vont produire personnellement des symboles selon un lien complexe reflétant les coïncidences signifiantes de la synchronicitéà l’occasion d’une rencontre avec l’autre, avec un incident, avec une circonstance, dans une conjoncture environnementale .

Et c’est ainsi que les hommes vivent ; en harmonie / disharmonie avec les évènements de leur vie, mais aussi dans le tissage surabondant des données sues, qui ne sont que des leurres proposés pour éloigner leurs peurs, des leurres proposés devant leur propre finitude, afin de maintenir dans l’illusion d’une cachotterie de bazar le grand tourbillon des morts et des renaissances qui nous entraîne vers la redistribution des cartes de l’espoir et du désespoir .

A ce point de non retour de notre parcours de vie, subsistent des éléments de notre passé ; ceux que nous avons intensément vécus, et qu’on ne pourra pas nous retirer . Quand c’est fini c’est fini, affaire classée classé . Et puis le passé n’est pas à refaire, si ce n’est à mettre dans le placard aux souvenirs . Tout retourne au fond . Un fond, calme de prime abord, mais qui n’attend que l’élément perturbateur, l’étrangeté, le germe, pour, convoqué à une situation nouvelle, créer alors l’instant qui éclairera nos nuits .  

  ” Avance,

et partant de la grise théorie,

fruit de tes connaissances accumulées,

tu aboutiras, par la mise en abîme du vécu,

au vert de l’arbre de vie .” 

097

sous le mur blanc

 Un mur de parpaings
par dessous le mur blanc .

Un cadre
en amenée ferme
pour cacher ,
et provoquer la venue inopinée de l'autre ,

le passe-murailles .

Un étonnement ,
une virgule posée à mi-voix ,
un regard sans organe ,
la possibilité d'être le support d'un son .


Le dépliement en trois temps de l'effraction
s'effectuant sans hâte .

Le fond , carcasse secrète de la chambre forte ;
la partie intermédiaire ,celle qui isole et

promeut la convenance sociale ; le cadre de
bois rouge ,celui qui oblige au rien .

Un manquement de la raison , un coup de griffe
sur le museau de celui qui attend le prévu ,
è puru ,
de ça , de l'autre côté du mur ,
l'insondable bévue , où bouche bée , vede
et entendre
l'orage s'engouffrer par la fenêtre
sans vitre et sans rideau .

Le cadre affiche le spectacle
mais les spectacles n'éduquent pas ;
quant aux doctrines c'est pire encore ,
elles qui sont l'imagerie grise qui mure l'âme
et l'âme n'a plus d'aise .

044



a parata – i quattru registri di l'esegesi biblica

   Le Pshat, le Rémès, le Drash, le Sod sont quatre niveaux de lecture, quatre approches indissociables, de l’Exégèse biblique juive, sans qu’un des plans soit supérieur à l’autre. Ces quatre plans ont été repris par la tradition chrétienne.

Le Pshat est une approche du sens, simple, littérale, archéologique, historique, culturelle et explicite, qui lie l’élément au contexte géographique, à la terre, aux réalités concrètes, à l’évènementiel. C’est le sens direct. C’est une lecture horizontale des choses.

Le Rémès est une approche sensible ; ça clignote. C’est ce à quoi ça fait penser par association d’idées ou par émergence spontanée. C’est l’entendement qui interpelle ceux qui ont des oreilles pour entendre. Il utilise l’allégorie. Il interroge en quoi ça fait sens, en quoi cela a un retentissement signifiant en soi. Il a une dimension allusive. Il engage à la lecture verticale.

Le Drash plonge dans la profondeur du texte ; ça résonne avec quelque chose qui est au profond de soi ; ça bouleverse sa vie. Il ouvre à la dimension morale, tropologique de l’homme. Il est parole de la juste pédagogie, de la juste manière de vivre. Il nous permet d’entendre ce que l’autre ne dit pas mais qu’il suggère.

Le Sod est le secret, le mystère, quelque chose que l’on ne voit pas et que l’on ne cesse jamais d’approfondir. C’est l’appel inextinguible, provenant du plus profond de soi et, auquel on ne saurait déroger sans alors avoir l’impression d’être passé à côté de quelque chose d’essentiel.


La pratique circonstanciée et interactive de cette quadruple approche ouvre à la complexité du fait biblique qui ne saurait être abordé comme l’étude d’un simple document relatant une expérience remontant à la nuit des temps, mais comme un outil d’investigation de soi, du mystère des choses qui nous entourent, et d’envie de combler ce fossé qui nous sépare du tout autre.

096

U silenziu

 silenziu internu, hè u negazione di sè stessu. Hè di campà senza ego.

     U silenziu hè l'iniziazione megliu è più putente. U iniziazioni per cuntattu, riguardu, ecc. sò di natura inferiore. L'iniziazione silenziosa rializeghja un cambiamentu in u core.

     U silenziu parla senza stop. Hè un currente cuntinuu chì ùn hè micca interrotta solu da a parolla. E parolle parlate impediscenu a lingua silenziosa chì si ferma quandu avete principiatu à parlà. U silenziu hè un perpetu l'eloquenza mentre e parolle sò resistenze.

     Pudete sente parlà di a verità è alluntanassi senza nunda. mantenutu mentre u cuntattu cùè “stà zittu”, ancu s'ellu ùn dice micca a solu parolla, portarà à una più grande comprensione di u sughjettu. Ellu hè preferibile, à u livellu di i risultati da ottene, à pusà tranquillu sparghje una calma interiore è una forza cà pridicà forte.

     Ciò chì simu capaci di sapè, ancu dopu à anni di cunversazione, pò esse arrestatu istantaneamente in silenziu, o oppostu silenziu.

     U silenziu hè un veru insignamentu chì hè adattatu solu per circadori avanzati. I circadori menu avanzati anu bisognu di parolle spiegàa verità, chì pò quantunque li incuragisce à cuntinuà nantu à a strada di silenziu. Sapemu, però, chì a verità hè assai oltre e parolle è ùn dà micca presa senza spiegazione.

     U silenziu hè un discorsu infinitu. U discorsu vocale interferisce cù u discorsu tranquillu. In u silenziu ci hè un cuntattu intimu cù l'ambiente.

( testu inspiratu da Sri Ramana Maharshi) 

095

Sò d'accordu in prima

  Sò d'accordu
u ghjocu di cogna
senza malintesi
ma cù assai grassu d'agnellu .

Mi arricchisci
a prima vista
piatti di famiglia
cù assai dulore perchè u mo core face male .

Per ricurdà
solu dumenica
escursione in famiglia
ci hà purtatu à u Bois de Boulogne
per piglià
sottu à a foglia secca
fiore di primavera
da quandu era zitellu
è ch'e aghju pigliatu a manu di Lucette .

Avemu avutu à attraversà u ponte di Mirabeau
sott'à u quali a Senna già scorri
Hà da ricurdà à mè
era abbastanza divertente
per fà circhi in l'acqua .

In u giardinu di a Pastore
ci era lilla
à zia Marie è à ziu Jean
ci pusemu sottu à l'arburetu
i genitori s'eranu felici
era bonu
ci era Kabou u figliolu di a famiglia
è u so accentu Kabylian
ci era stu cane neru
chì si chjamava Negru
palla di capelli
cu truffe scura
piena di sudore fragrante
ci era un insalatiera piena di fragole cù crema
à quattru ore
chì era bonu
quandu a radiu hà datu i risultati di e corse
preliminari à u gridu di battaglia
" Merda ! Aghju dui ma micca trè . "


094

Puesia fresca è fisica

 puesia fisica
quellu chì crepa e articulazioni
è legà a pancia
quellu chì balbetta appena a spazzola hè passata
poesia fresca
nant'à u fronte di a finestra
à a caduta di i gerani
abbattutu da u fretu di primavera
assassiniu lento
puesia piena
quella di l'ossimoroni
passaggi sospetti
in bellezza sopravvalutata
bolle divertenti
dì è dì di novu grazie
Overwhelm di sta vita cum'è nimu altru
salvu a memoria di i mo amichi andatu
in u fretu di a terra prumessa
Ci sò finestri aperti
in catimini
per lascià u vapuri pressurizatu fischiu
Cotola a pressione di cunvenzione
chjudemu
è campà ammucciatu
u mo amore d'amore.


093

A pace

Ne faites plus la guerre .

Soyez sage en vos demandes .

Vous n’avez pas à gagner ou à perdre. Vous avez humblement à être immuable et éternel .

Si de bonnes ou de mauvaises pensées vous assaillent et que par activisme de la vie, vous tentez d’accumuler plus de bonnes pensées que de mauvaises pensées, afin que la lumière puisse vaincre les forces du mal ; nul doute que votre expérience de la vie s’en trouvera accrue. Mais de ce combat, vous ne recueillerez que des cimetières, avec plein de bonnes et mauvaises personnes ensevelies qui ne feront qu’enrichir votre histoire de l’humanité. On vous rendra les honneurs car vous aurez, par devoir de mémoire, assumé la continuité du passé .

Mais vous, où serez-vous lorsque le vent de l’Histoire aura effacé votre Être ?

Vous avez à dire : “stop à ce qui se déroule à votre insu, à l’emballement instinctuel de votre mental, à cette propension que vous avez d’obstruer les canaux d’énergie de votre vitalité profonde .

 Alors vous découvrirez le doux relâchement du silence entre les pensées, car il y a une présence entre les pensées, et cette présence nous pouvons la reconnaître car elle est qui nous sommes .

On nous a appris à croireje pense donc je suisalors que la vérité estje suis et, da cunsiquenza, je pense. On nous a appris à suivre la transe des pensées conditionnées fondées sur un passé chargé d’envies et d’aversion .

Peut-on penser la présence ?

Non !

Et cette réponse provoque un relâchement, un soulagement, une libération hors du monde envahissant et illusoire de la pensée .

Plongés que nous sommes dans le bain existentiel de la vie quotidienne subie, cette quête apparemment insatiable à réinventer continuellemnt le “moi” n’est qu’une pensée à laquelle nous réajoutons une autre pensée reformulée, et puis encore une autre, et ainsi de suite. Jusqu’à ce qu’unstopfasse s’écrouler le château de cartes des automatismes régurgiteurs de données autoréfléchies instillées par notre pensée mémoire-perroquet plus apte à enfouir sa tête dans le connu qu’à nous faire contacter ce qui ne peut être pensé, au tout autre, et pourtant si proche de nous, à notre mental confronté au silence .

Ne faîtes rien, accueillez simplement la pensée ou l’émotion qui surgit. Permettez à la détente naturelle, à la vérité naturelle de celui ou celle que vous êtes, de prendre le pas sur la pensée .

Peu importe qui vous vous imaginez être, la vérité de celui ou celle que vous êtes est plus profonde que le rôle que socialement vous assumez .

Devenez l’existence elle-même, devenez cette conscience, cette scène sur laquelle les acteurs agissent, cet écran sur lequel le film de votre vie est projeté, devenez cette force qui vous anime bien au-delà des rôles que vous endosser .

Ici, il ne s’agit pas de ce que vous pourrez devenir un jour mais juste maintenant de ce que vous êtes et avez toujours été. Et ceci passe par la soumission du mental au silence .

Soyez vous-même le véritable enseignant vivant en chacun de vous, et qui se révèle dans chaque chose entreprise, que celle-ci soit aussi bien à l’extérieur de vous, immergé que vous êtes dans le bain social qu’à l’intérieur de vous par cette faculté que vous avez de pouvoir direstopà votre mental galopant .

092

U Reale Velatu di Bernard d'Espagnat

   lu reale in sè stessu hè inaccessibile da u scientist. Per Bernard d'Espagnat ellu hè in fattu “vela”.

U scopu di u a fisica classica hè di alzà u velu di l'apparenza per scopre è descrivi ciò chì hè sottu à stu velu, u reale in sè stessu. Dicenu ch'ella hè descrittivo. Serve cum'è a basa per a maiò parte di e tecnulugia. Ella prova per discrive a realità cum'è hè. Allora ci sò corpi materiali, campi elettrici è elettromagnetici à i quali sò assuciati i simboli a matematica chì si dice ubbidisce à certe lege. Dicenu i filòsufi si mette in u quadru di u realisimu ontologicu. Hè una teoria chì hà u scopu cunniscenza di ciò chì hè .

Quandu i meccanichi quantu hè apparsu, a nuzione di e cose esistenti in sè stessu, in u spaziu, separatamente l'un da l'altru, tendis à s'évanouir en faveur d'un certain globalità chì ùn si manifesta à u sguardu ma si piatta in l’equazioni. Per questu hè inutile di fà una descrizzione, hè naturalmente necessariu di statu assiomi costitutivi, chì in tuttu si prisentanu cum'è regule di prediczione di ciò chì serà osservatu. A meccanica quantistica hè predittiva infurmazione. I so assiomi sò di u tipu : è “nantu” hà fattu questu, “nantu” fighjate questu ; in quale u “nantu”, l'osservatore umanu in generale, hè una parte integrante di a dichjarazione .

Per Bernard da Spagna, a ricchezza di u cuntenutu di a scienza ùn reside micca in u descrizzioni fluttuanti chì questu prupone di a realità ma bè in u so capacità di furnisce una sintesi raziunale, cusì illuminante per a mente, fenomeni osservati ; chì significa in particulare una sintesi a nostra capacità di predichenduli .

U veru hè bonu lu, ma ferma velatu. Ci hè chjaramente qualcosa chì ci resiste. Ùn avemu micca cunniscenze di a cosa in sè stessu, ma avemu almenu cunnessione cun ella. L'avemu capitu cum'è da l'internu, in u campà .

Sta visione di a realità velata hà a cunsiquenza chì si veramente hè a nostra mente chì, perchè di a so propria struttura, taglia l'uggetti in u fondu di e cose, ellu diventa impussibile di rapprisintà a mente cum'è una emanazione di tali è tali di sti ogetti. Pudemu dì allora chì u spiritu emana da u fondu di e cose. Nè u l'uggetti nè sensazioni sò cose in sè stessu è l'idea di a co-emergenza di cun l'altru pare avè qualcosa di ghjustu .

Questu veru, stu fondu e cose ùn hè micca una cosa. Hè fora di u spaziu è ancu fora di dubbitu tempu. Hè l'Essere .

Ùn ci saria micca da una parte a scienza qualificata per ghjunghje à u fondu di e cose è da l'altru a parte l'art, a musica, puesia, Spiritualità … limitatu à solu appruvazioni. Amanti d'arte, di a musica o di a puesia anu u sensu stessu più forte cà, al di là di u mera piacè, l'emozioni sentite in queste occasioni apre li nantu à a “Qualcosa” essenziale, nantu à un duminiu misteriu chì avemu solu permessu di intravede .

In quantu si tratta a ricerca di significatu, avemu bisognu, a piena forza, una spiegazione chì avemu bisognu cercate in ciò chì hè più altu chè noi è quale hè noi, da cunsiquenza, misteriu. Hè u veru, essendu, u divinu .

Di fronte à u a realità è i limiti di u metudu scientificu empiricu, l'individuu deve affruntà una scelta, induve affundà in a disperazione è a rassegnazione, Induve bè fà un passu versu a trascendenza chì Jaspers chjama u’ “Cumprendu” .

U spiritu umanu conserva una spezia di vaga memoria di st'Essere precedente, di questu Encompassing liata à a realità velata. Ci saria tandu chjama enigmatica da essendu, tipi d'imaghjini chì evocanu e cose sentite, tramindui incerti è micca sanu cuncepimentu, più “pussibule”, in stu sensu chì, in a cuncepimentu di a realità velata, ùn sò micca esclusi da u dati chì avemu, mentre chì in a fisica classica, parevanu esse.

I nostri sforzi per a cunniscenza ci dà luccichi nantu à u reale in sè stessu, in fisica, in puesia, in mistica .

A gravità di l'omu ùn consistia micca à esse orientatu, in spiritu, versu l'esse, versu l'ultimu, È questu, senza a certezza di ghjunghje ? Questu ultimu. U misteru .

091

eros è anima

Question : comment puis-je concevoir une autre personne comme un autre réel sans faire d’elle un objet de mes besoins? Comment puis-je intégrer une considération radicale de l’autre avec l’aspiration humaine profonde à l’expérience d’être-avec ?

     Réponse: par une notion qui intègre les deuxEros et son corollaire, la relation érotique.

Chercher à être relié au monde, être attiré par lui et poussé par lui, être curieux, chercher à accéder à des gens, à des pensées, à des créations, sont des exemples de la relation érotique au monde, une relation d’attention, de présence et de conscience.

Eros n’a pas l’intention de posséder, ni d’assimiler l’autre. Il vise une sorted’être aveccet autre par laquelle les différences individuelles se transforment en parties mutuellement complémentaires qui ensemble forme un tout qui est plus et autre chose que la somme de ses parties. Le tout, en retour, transforme les personnes impliquées.

A propos de l’âme engagée dans sa vie essentielle, il s’agit de l’âme érotique et non del’âme désirante.

Le désir cherche à consommer le monde, à transformer ce qui est autre en ce qui est mien.

Eros aime le monde et révère sa beauté. Il veut fusionner ou rejoindre la beauté de ses objets. Il ne les consomme pas.

Comme le désir, Eros commence parle manque, mais ce qu’il cherche n’est pas telle ou telle satisfaction. Il cherche àcompléter l’âme elle-même.

Personne ne peut réussir seul à compléter son âme. Cela nécessite la volonté de transcender son ego et de s’immerger dans la situation que l’on partage avec l’autre personne et plus largement avec le monde.

090