Archivio di categurie: Ghjugnu 2021

Capture

 
 
 Capte   
 de ton corps ébloui   
 et sculpté aux épreuves de la vie   
 la brise qui s'avance.      
  
 Bouche béante   
 équarrie aux rires des hyènes   
 abreuve le lit aux couvertures tâchées   
 d'une patience sans cri.      
  
 Passe la journée   
 où séjournent les heures   
 trop tôt égarées   
 à poudrer de copeaux l'oubli des origines.      
  
 A ciel ouvert   
 en bord du chaos   
 gît la Terre   
 princesse héroïque de l'entrelacs des batailles.      
  
 Échappé du cirque des transformations   
 en l'arène remémorée   
 prêt à sauter à la moindre incartade   
 je démembrerai les violoncelles   
 de leurs radicelles   
 en l'infini des cieux   
 sous la geste des sphères   
 que la musique éclaire.      
  
  
 804
   

Mélange

 
 
 Mêle-t-on   
 mirlitonu   
 u Thunder   
 è a capra ?      
  
 Accuse-t-on   
 i profumi   
 per esse a ricevuta   
 di ciò chì pare ?      
  
 Feigne-t-on   
 per mette a manu   
 improvvisu scoppio di rabbia   
 in u culo di i snipers ?      
  
 Bellu omu   
 di sti scoppi di risa   
 per soffià l'arechje   
 carbone nantu à pastellu.      
  
 Aiutu ! U mare si more   
 è i so bocche di kelp   
 scavà in l'autostima   
 di e so suole clicchendu   
 nantu à a lastra di cimentu   
 body abbottonata   
 à u saccu sboccu   
 di vacuità permanente.      
  
 803
   

Nanna

 

 Mémère avait cinq ans      
 lorsque je lui pris la main   
 par la sente parfumée   
 entre les blés de coquelicots et de bleuets parés.      
  
 Mémère plus que tout au monde   
 m'avait donné pour viatique   
 le slogan de toutes les soumissions   
 "Soyons droit sous la mitraille".      
  
 Par ces siècles d'accaparement   
 elle allait par l'épaisse forêt   
 débitant le soleil   
 contre le tronc des arbres vieux.      
  
 La route se rétrécissait   
 et l'on chantait chantait   
 au milieu des ruines encore fumantes   
 du monastère des hommes-liges.      
  
 Finissons-en   
 soyons de mèche avec la vrille du bois   
 imparfaite déréliction   
 des chances passées sous le boisseau   
 alors que s'empilent   
 chaudes et velues   
 les fourrures de l'esprit   
 sans que les larmes cessent.      
  
  
 802 

A pleins poumons

 

 A plein poumons   
 j'ai humé la note cristalline du ruisseau   
 et le chant des oiseaux   
 près des grands hêtres du château.      
  
 Ô mère des solltudes   
 que les gens sont bruyants   
 dans la plaine où les forges ronflent   
 à poursuivre le temps perdu.      
  
 Il y eût de bien belles fêtes   
 quand glissants sur le plancher   
 chemises strictes et pantalons pré-déchirés   
 des mains se joignaient dans l'azur.      
  
 Ce serait pire de cueillir    
 quelques fleurs derrière le barbelé   
 pour franchissant le fossé   
 arraisonner le monde des permissivités.      
  
 Farouches et enclins à la dérision   
 nous cheminâmes en vaticinant   
 où tant attendu   
 l'enfance tintinnabulante   
 par sa marche du crabe   
 osait défier par d'étranges pitreries   
 elli "Incoyables" de la Poterne.      
  
 801