Bulles mystérieuses

Palimpseste de nos amours   
Quand le feu se fait eau   
Et que gargouillent les énergies nouvelles   
Vers le nombril   
Il y a lumière.      
 
Retenir son dernier souffle   
Par peur de le rendre   
Augure du dialogue éternel   
Entre la conscience ordinaire   
Et le pas de côté vers l'ailleurs silencieux.      
 
A deux, imaginons le voile levé   
La portée de ce qui opère   
Cette pierre de travail   
En face de soi   
A délivrer son message.      
 
Puis reposer la pierre   
Là où elle était   
La remercier   
Et souffler pour la purifier   
Afin de la rendre disponible une prochaine fois.      
 
Guirlande des émotions   
Rejoignant le symbole   
Le voyage s'ouvre   
Menaces abolies   
Au frippé de la vie.      
 
1221

U mughettu di a valle

L'or de la fleur   
De la nuque et des épaules   
Étoffe de santé   
Aux bras tendus   
Est advenu.      
 
Je serai absent   
De ma double fonction   
Parturient avéré   
Jouant du piano   
Sur le pont Mirabeau.     
 
Fluence épanchée   
Aux bords de la contrée   
Taille haute et jupe serrée   
Elle était loupe d'horloger   
Pour la saignée du condamné.      
 
J'étais à la fenêtre   
Ce que les faines sont au hêtre   
Et puis aussi dans la cupule   
À boscarder non sans scrupule   
Quelque rondeur papillonnées.      
 
Éclose et fulminée   
Elle accaparait   
La boîte aux souvenirs   
Mollet agile   
Et yeux de biche.      
 
Point d'ambition   
Rien que rogatons   
Pour la chanson   
À passer non sans malice   
Un doigt dans le calice.        
 
Se tuer ou s'abêtir   
Aux marches du palais   
Nous étions ce qui blesse le regard   
Dans l'impéritie des jours heureux   
Cornemuse à discrétion.      
 
À l'étage rien que du beau monde   
De la pelisse douce douce   
Des gants longs longs longs   
Tout était en ordre   
Le cœur plongé en pâmoison.      
 
Ouvrez corolle parfumée   
Au petit matin mutin   
Indiscrétion consommée   
À califourchon sur la bête   
Le panier en osier.      

 
1220

U cardu

U trenu in altrò   
À a stazione di La Ciotat
comu pienghje.      
 
Ecru di voi   
Aghju cridutu in tè   
No passaran.      
 
In u grisgiu di notti fragili   
U friddu ricurdatu   
In a so vastità.      
 
Pause di u mumentu   
Sottu i nuvuli   
I capelli di a matina.      
 
In un schedariu unicu   
L'ombra   
Nantu à a piazza.      
 
Picculu omu   
Segnale di punta   
Sottu a carezza.      
 
Sparpatu   
Infine per sbulicà   
A cetra decorata cù broccatu.      
 
Un paisaghju   
À l'ombra di u stagnu   
Testi paralleli.      
 
Per pensà   
Porta fora   
I capelli di u mumentu.      
 
Trà l'omu è a natura   
U cantore   
Misteri sintattici.       
 
Rulli legati   
À a fine di l'onda   
Un sonu di scraping forte.      
 
Un maestru pittura
Per quessa   
Senza esse rifiutatu da u rebu.    
 
Pulsazioni   
Risonanza piena   
A dolcezza di una canzone.      
 
Per un bellu pezzu   
U misteru    
Di u vagabondu.      
 
À a fine di u bastone   
Cardo di Diu   
Un turchinu per more.      
 
Rock è arbre   
L'accordu invisibile   
Chì cuncilia è hè cunciliatu.      
 
Cumpetizione assunta   
Immagini è parolle   
Nantu à u troncu di bambù.      
 
Per esse in u tropicu   
Amuse u creatore   
Odore di masticazione.      
 
Originariamente   
Inconsistenza fertili   
Porta a primavera.      
 
U gestu   
Nutritu cù bona sapa   
Cunduce à u core.      
 
Cunciliate a vita   
Da una lingua à l'altra   
U seriu è u sensuale.      
 
 
1219


I Visti Ardenti

Hè natu in u soffrenu   
Tinutu da i piedi in pianu   
Culpitu   
È quand'ellu gridò hè statu emessu   
A neve puderia smette di cascà.      
 
A traccia di a Purple Rose   
Da a Terra à u celu   
Clusters di pietre roccate   
À l'orizzonte   
Rifuggiu.      
 
Cracks strangi   
Drew falsi aperti   
Nantu à i muri grisgi di blocchi di cimentu   
Cum'è ghjorni è notti   
Sesser Stiminamentu.      
 
Lascia   
Avia subtratto u manicu di a porta   
Fendu u ritornu difficiule   
Finu à l'uva   
Per intarrallu in u sonnu.      
 
Dite chì era flex   
Puderia siccà solu   
Stu profumu di tristezza   
Turchinu cum'è un celu caduta   
Induve si perde senza ubligà.      
 
Riunite i vostri ricordi   
U fece adatta   
Per disegnà i finestri   
Siluette è signali   
Di a so entrata in u mondu.      
 
In distanza a vista ardente   
Magnificatu da a punta di u desideriu   
Li hà fattu messageria di a freccia   
Nantu à a corda allungata   
Nantu à l'abissu assolutu.      
 
Curva di livellu   
Eranu un grande liner   
Jet di vapore   
L'improvisazione di stu approcciu   
Codicil Indicile.      
 
Lascià u locu   
Estinguendu e luci   
Hà prumessu di esse in carica   
Di u veiculu stranu di u so destinu   
Stu corpu cù u lanci di Sans-Souci.      
 
Per grida a cunniscenza   
Pigliò i peri à u Lapis-lazuli   
In bypassing abbraccia   
Fornitu imballatu da a proiezione cunsumata   
Camisa scarlet indentata senza rigrettu.      
 
SUMLAZIONE   
APPROZZAMENTE U PASTE   
Flask vacu   
A sorpresa era di scuntrà qualchi archeri   
Grafica nantu à u muru di l'antenati.      
 
Bellu   
Sta manu in manu   
LASE LASTHALL   
Tracce di a puesia   
Compensazione.      
 
( Dettaglio di un travagliu di Jean-Claude Guerre )
 
1218

Funzioni alta di e piante

Fissure dans la nuit   
Du cœur la tenue du pinceau   
Fera de l'horizon   
Une ode à la fenaison.      
 
Écarquillé de verts   
Retournement Transformation   
Des volutes de nuages   
Au gré du souffle.      
 
La vie engendre la vie   
Alors que me plaît d'ordinaire manière   
De contraindre le présent   
À son retour discret.      
 
Se retourner pour voir de loin   
La peinture sécher doucement au soleil   
Augure d'antique pratique   
De rehausser l'enfance.      
 
Un mouvement une commodité   
Seront la discipline de l'instant   
Cet art de vivre   
Dans un claquement de langue.      
 
L'œil qui observe   
Voit l'artiste observer   
L'émergence de l'Autre   
Jamais prévue toujours renouvelée.      
 
Aux cris aigus   
L'ombre rencontre l'esprit   
Une nuit   
Quand volent les phalènes.      
 
Et qu'importe   
Cette aptitude du vivant   
À rejoindre   
L'oublié des courbures.      
 
Ainsi privé de paroles   
Comme possédées   
Les hautes fonctions du végétal   
Gagnent la partie.   
 
Un écueil une fuite   
Qu'importe   
La manière fera le reste   
Trace tatillonne.   
 
Au delà c'est le rêve   
Le rêve d'un papillon   
Bouleversant l'invariant   
Possédant le corps.      
 
Sur le registre   
Est inscrit qu'il traversa le plain chant   
Le printemps modulé   
D'une haute romance.      
 
( peinture de Pierre-Sylvain GERARD )
 
1217
 

Chat y es-tu ?

Nonchalant et oublieux   
Du merle blanc de notre enfance   
Je murmurai quelques grâces   
Sur son cœur à transmuer   
Pèlerin du désir   
À s'efforcer de faire son miel   
Emblème scandaleux   
Boutant hors système   
Son regard   
Disposé de s'ouvrir aux choses vivantes.      
 
Se comprendre   
Mains posées sur le lapin   
Broutant le lys   
Alors que le scandale des origines   
Faisait grand bruit dans la vallée   
Jusqu'à paraître "bébête"   
Le persiflage du malin   
Cet échalas aux tempes grises   
Plus apte à marier d'un aveu d'insignifiance   
Cette rencontre de haute lice.      
 
En complicité certaine   
Avec la chimérique fusion   
Le long terme s'enrichissait du quotidien   
Ramassis d'élégantes alliances   
Avec le bien-fondé de la société   
Où falloir du courage   
Pour affirmer que le désir   
Promeut la complicité   
Procès d'acceptation   
De ce qui advient.      
 
Point de morale   
Juste une parole de pas de porte   
Pour gourmander cette liberté   
Ne pouvant s'exprimer   
Que si le cœur est attaché   
Par devoir au un plus un   
Impliquant transformation   
Sans déréliction   
Sur les terres sacrées
Élaborées par la force du retrait.      
 
" Différence " et " durée "   
S'entretiennent près d'un puits de Samarie   
À montrer ce que l'homme fait   
Dans le hasard de la rencontre   
Alors que coule l'eau   
Conscience éternelle   
Par temps de sécheresse   
En tension de ce qui jamais ne s'achève   
Le Souffle   
Vraie parole d'amour.      
 
 
1216

Aller y voir

Me suis dit   
Qu'il fallait que j'aille y voir   
Dans le trou béant de la romance   
Pour être mangé   
Avant de croquer la vie par les deux bouts.      
 
Que cela avait valeur   
Belle et grande découpe    
Dans la neige qui efface   
Pour donner forme nouvelle   
En mondovision.      
 
Se souciant des livres qui parlent
À mon cœur à mon âme
Toutes voiles gonflées
J'ai suivi les traces 
D'un dimanche en famille.
 
Furtive   
Elle s'est précipitée sur moi   
Me perforant de son rai   
Pour accepter secousse heureuse   
Le plein emploi de l'écriture.      
 
Un vieux canapé   
Un nouveau né   
Le goutte à goutte du robinet   
Ce me semblait foudroyant   
Comme griffes acérées.      
 
Clôturer le moi pour exister   
L'intime advenant par excès   
Je devenais l'époux céleste   
Entrailles frémissantes   
À l'entrée du cloître.      
 
Elles sont là   
Les heures en prolongation   
Du silence où je me suis égaré   
Le carnet sous la main   
En flottaison douce sur l'absence.      
 
Cette nuit il y aura remue-méninges   
Pour que fraîche et élancée   
Sortir de sa coquille   
De douceur et de source et de feu   
Le parler des choses vraies.      
 
Et pour que la roue tourne     
Que la pierre brille au soleil   
Des mille micas précieux   
Précédons les temps à venir   
Soyons " la plus que vive ".      
 
1215