Spinta rossa


Spinta rossa
des calames
à l'abordage
un crêpe au veston
porté à la sortie de l'église.
 
La crème chantilly de la nebbia
écarte ses paupières
devant le réveil de la rosée
aux yeux de laitance
douces amandes des œufs de grenouille
en bord de mare.
 
L'éveil
en coordonnées orthogonales
se prend les pieds dans le cordage
marchjà
par précaution
à u fondu di a valle
qu'il se complet
le temps d'une pause
à se pâmer d'eau pure
l'espace du matin
que le corps ablutionne.
 
Immobile et serein
malgré ses moustaches
l'encadrement se mire
en son reflet.
 
Se répandent
les silences
sur le marchepied du train.
 
 
617

Una pelle di tasso in manu

Emerge da trà i boschi    
u mantellu rossu nantu à u spinu
una pelle di tasso in manu
l'homme d'avant-garde.

Accovacciata
mentre avanza in picculi salti
i so ochji grossi si vultò versu u celu
era a natura viva.

Passò un carrettu
granulare un pocu di ghiaia
una frusta si fece
u cavallu criò.

Profondu in i ventu
l'eccitazione era grande
senza chianci
l'acula si n'andò.

Allora passò u maestru di a stubble
l'imbalsamatore di soluzioni finte
le traîne-misère des rassemblements
a bravata di e nostre campagne.

Duvia esse spustatu, felicità sè stessu
stà in punta di pedi
sbucciati l'un l'altru
per esse quì, nantu à a stampa.

L'omu à a pelle di tasso si alzò
mughjendu l'aria
gesti misteriosi
tel un sémaphore en sortie de brumes.

Venia in casa
dopu à una longa assenza
à u latu di a strada
un surrisu largu chì trapassa a so barba.

Fratellu di l'erba alta
esse a farfalla furtiva
u bellu riccio chì mi attrae
u cervu è u cinghiale
prufonda in l'anima
a venuta di una tenerezza
trà i frutti rossi di a siepe
per cullà i nostri panni di dumenica
per a strada
stende i fili in biancu
un tali crap nantu à u travagliu di a fine di l'annu.


616

Per fideltà à a fonte

Per fideltà à a fonte    
aimer et mourir.        
 
Point de sceau    
en bas de page.        
 
Passer le gué pieds nus    
purifie le cœur.        
 
Revenir en arrière     
ne paie pas de mine.        
 
Effleurer le temps   
étanche les souvenirs.        
 
A croupetons en bord de falaise    
la terre tourne.        
 
Remonter la roue de fer    
aurait suffi.        
 
En sandales descendre à la fontaine    
réveiller la vouivre.        
 
D'exil en exil    
tisser la couverture de survie.        
 
Et rire    
rire par dessus les nuages.        
 
Sans accroc à la toile    
la route est longue.        
 
Se sentir accompagné    
dès la sortie du tunnel.        
 
Ma conscience devant l'univers    
devance les saisons.        
 
De l'hiver    
retenons les réserves de l'écureuil.        
 
Au printemps    
soyons l'ours au sortir de son hibernation.        
 
A l'été    
respirons le vol de l'aigle.        
 
En automne    
rentrons nos blancs moutons.        
 
 
 
615
 

se masquent a demeure

Se masquent à demeure    
les roulements du tambour    
sans que nuit survienne        
 
Franchit les vallons    
le son ensoleillé    
des clarines        
 
Volte face    
des garants de l'oubli    
sueurs froides        
 
du fond  du pré    
monte le chuintement brossdu mufle des vaches         
 
Encorné dépenaillé    
le prude agent des douanes    
rugit de plaisir        
 
Face de lune    
aux débours des ruines    
a forma bianca        
 
Effronté    
sans que le deuil paraisse    
un regard de molle passion        
 
La mailloche    
frappe la peau de bélier    
pour que les voix se lient        
 
Écume et fontaine se rencontrent    
narines bruyantes    
les araignées d'eau se carapatent        
 
Bisque risque    
d'une musique folklorique    
au bric-à-brac de l'authentique        
 
Ouvre tes yeux    
femme    
l'homme ferme les siens        
 
Aux cieux    
que des heureux    
la palme raie l'azur        
 
Glisser prestement    
la paresse de l'esprit    
contre ton sein        
 
Un manquement    
et pfuit    
la fumée blanche disparaît.        
 
 
 
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