Cette imagination Ourdie de perceptions Et d'appréhensions des choses Qui n'ont de corollaire qu'avec le monde vivant.
Cette faculté de voyance En forme d'intuition Un plongeon dans le royaume des causes Cette faculté d'intra-observation.
Se cristallise l'in-commencé De la projection d'un film sans lanterne Mais que l'horloge du temps fait tourner Par la magie neuronale.
Une butte piquetée d'essences arbustives Fait sienne sa propension D'être là entre nuages et prairie Sans imaginer la sortie.
Un bubon jadis de roches rouges puis noires Recouvert de verdure Étendue virevoltante sous une saute de vent Terre féconde des fumerolles du grand soir
Arrimés aux larmes remontantes D'une bascule dans le matin des magiciens La surprise fût grande d'être propriétaire de ses gênes Enchevêtrés à nous tels de gros bébés.
Il y en a sous la semelle Disaient les courtiers du voyage Et plus on baisse l'abat-jour Plus le décor devient de corps et d'esprit imprégné.
Le gros tuyau des amenés Parvint alors à essaimer Pierres, plantes, eaux et mystère Dans l'air sulfureux d'un théâtre d'ombres.
En coulisse les peignoirs sont ôtés Apparaît le deux de couple Tête contre clavicule Du dentifrice dégoulinant à portée des mouches.
" Oui monsieur, être capable d'aimer C'est lui offrir un chien Ou une verdure à garnir le jardin ! " ( Avec un calme nouveau et inconnu dans la poitrine )
" bir, allons nous promener dans les bois Au gré des chemins de traverse Et si le loup se montre Dansons la carmagnole ".
Regardons-nous Dans l'intensité des vibrations L'expression de nos visages Aux bosses et fossés inscrits.
Ainsi posé en arche sur les grands fleuves de la vie L'homme s'échappe de l'Actuel Pense dans l'Immanent Et cherche à dégager la vérité hors éphémère.
Nos couches d'aïeux sont à écrémer Pour se nourrir du passé Comme fouiller dans le tréfonds de soi Le plein air de la casse abrupte.