Kateqoriya Arxivləri: Noyabr 2023

La lueur de la pierre de sel

Jazz   
Émis du soupirail   
Sept jours durant   
Par des mains fanées   
En quête de l'heure venue.      
 
Cortège    
Des voix ténues   
Jargonnant les amours mécaniques   
Au sortir de savantes années   
Passées à colporter les slogans de l'arrière.      
 
Naissance aux pieds brûlés   
Sur la terre des rudes conquêtes   
Homme des labours   
Aux prunelles solaires   
Au loin posé comme un phare.   
 
Demain   
Des champignonnières   
Rassembleront les pagaies de l'ombre   
L'iris des mourants   
Et la calme attente du lendemain.      
 
La lueur d'une pierre de sel   
Empagnera la soie des fichus   
Pour en faire calme affectation   
Du bruissement des âmes   
Contre la forge de la décision.      
 
Fou des grelots   
Attachés à la gorge des ours   
Le roi des fougères   
Foulera par le menu   
L'arc-en-ciel des nuances.      
 
1374
 
 

Du cœur la parole se pare

Du cœur   
La parole se pare   
Comme un chapeau sur la balancelle  
Et pourtant grave   
Par ses ajouts de secrets d'enfance.      
 
Les billes et les capsules   
Ont été torpillées   
Par l'inouï de l'apparition   
Du balatum entortillé   
Dans l'enfilade des rues.      
 
De la rue Gignoux   
À la rue Émeriau   
Par la rue du Théâtre   
Se mouvait le visage de Mère   
Au travers du couloir.      
 
Dessinant au crayon   
Les lignes de métro   
J'appuyais sur les touches du piano   
Innocent transbordement   
Vers la Liberté du pont de Grenelle.      
 
Thérèse la native   
Dans son cabas noir   
Ramassait les boulets de charbon sur le quai Mirabeau   
Âprement soutenue   
Par l'ouverture de Tannhäuser.      
 
Me voilà homme   
Par l'âge et la romance rimbaldienne   
À chercher l'enchantement simple
Alors que parole intraitable   
Le chat perd ses griffes.      
 
1373

L’oxymore compassionnel

Au zoo   
Y'a l'oxymore compassionnel   
La fente labiale   
D'un produit à l'état pur   
Le bleu du ciel.      

Le perroquet sensible   
Égraine les bulles   
Volées de longue date   
À l'enchantement divertissant   
Du slogan pascalien.      

Retirer le velum   
Calmera l'absence exaltation   
D'un petit bonheur   
En lieu et place   
D'une présence occurrente.      

Au théâtre   
L'habit fait le moine   
Comme l'oiseau des îles l'amiral   
Si peu si prêt   
Des rivières de lumière.      

De rejeter la tête en arrière   
En sifflotant un air d'opéra   
Fournit au hasard   
La perle nue   
Du culbuto des rêves.      

Je pense   
Donc j'arrive à tendre la joue   
Parole poétique adjuvante   
Pour que sardines à point   
Créer l'ordre à l'entrée du port.      


1372


D’un cœur beaucoup de choses à dire

D'un cœur   
Beaucoup de choses à dire   
Le battement   
Mais aussi le lichen   
Du passé, l'ailleurs.      
 
Moignon des humbles   
Chuchote le marcheur   
À demeure dans sa supplique   
De demander avec aisance   
Le gîte et le crayon.      
 
Calmer l'émotion   
En laissant comme adresse   
Le coin d'une étable   
Pour poser son sac   
Et dormir, un peu.      
 
Écharde douloureuse   
Sous le pied droit   
Et parler au vide   
Pour retenir de l'obscurité   
Les petits rires d'une rivière.      
 
Épousseter du vêtement   
Les images du jour   
Puis maintenir l'icône couturière   
Saillante démarche   
D'un au-delà testamentaire.      
 
Le fil de fer   
En ses accroches   
Livrera l'écorce de l'aube   
À même de défaire le ruban rose   
Des lettres vraies du lendemain.      
 
1371

Spire la pierre

Spire la pierre   
En bord de falaise   
Échancrée par le devant   
Là où nous habitions   
Tout à notre aise.      
 
Marqueur intransigeant   
D'un au-delà répétitif   
Il fût bon de muscler l'éclipse de lune   
D'une montée des eaux   
Aux turbulentes contributions.       
 
Lettre émanant   
Du cœur du monde   
Le naufragé en milieu hostile   
Évacuait d'un gargouillis   
L'intime de la narration.      
 
La vie   
La vie simple   
La vie ravaudée par instant   
Installait ses boutiques de Noël   
En place canonique.      
 
À manquer d'absolu   
Oblige le revenant   
D'adombrer l'ange de l'intelligence   
Pas à pas   
Avec de petits riens.      
 
Présence disséminée   
Entre roches et végétation   
Des milliers de noms inscrits   
Révélaient l'aller-venue   
Des papillons de l'instant.      
 
1368
 

Millésime du mime

Millésime du mime   
Mieux qu'une nymphe   
Aux désirs brûlants   
Proférant de nature   
Quelques échos orphiques.      
 
Les couvrant de sa voix   
Un courant d'éternité   
Dans l'alcôve froide   
Elle parcourut   
Et la nuit et le jour.      
 
Point de limites à la quête   
Au sortir du train fantôme, le but   
Comme un arbre   
Étrange tubulure d'amour   
Aux entrailles du vitrail.      
 
Ce serait-il agi de rassembler   
L'encre et le pinceau   
Devant le désarroi   
À manifester   
Et la peur et l'espoir.      
 
Écrire que la vie est simple   
Qu'elle file limpide   
Par l'issue qui lui reste   
Rend à l'âme de l'enfant    
Sa douceur éternelle.      
 
Du cœur   
L'émeraude jette un dernier feu   
À proximité des fraternités   
Tel le mystère   
De continuer d'avancer.      
 
1367

Sauter les dix-sept marches

S'asseoir   
Et se taire   
En contentement d'être.      
 
Compter les moutons   
À la queue leu-leu   
De l'imagination.      
 
S'époumoner à dire   
Qu'on l'a bien cherché   
En nos temps de lèche-vitrines.      
 
Et qu'à vider le porte-monnaie   
Amène bien des soucis    
Quand on aime la vie.      
 
Saperlipopette   
De la blanquette à tous les plats   
Fait le chou gras.      
 
D'un houppelande lourde   
Entre bruyères et genêts   
Guider l'esprit avant la nuit.      
 
Et de porter sur les chemins   
Les mots simples qui apaisent   
Un cœur de bon aloi.      
 
Ni roi ni reine   
Parmi les violettes   
Juste la vibration de la cordelette.      
 
Une légende   
Prête à verser dans le fossé   
Le dernier charroi de l'année.      
 
À même de se retenir   
Du bout des lèvres   
Oser le baiser charmant.      
 
Ruisselle la sueur grise   
Sur la joue à fossettes   
De l'eau courante à souhait.      
 
Pour se pencher   
Une dernière fois   
Sur ses rondes gouttelettes.      
 
D'attendre que la fenêtre s'ouvre   
Offre par le détail   
Le frisson qui précède.      
 
Tout est nu   
De la parlotte de l'inconnu   
Au moscato à la régalade.      
 
Du reflet   
L'âme frêle   
Engendre manigances.      
 
Au mâle chatoiement   
D'un matin   
Opposer le cerveau du lendemain.      
 
Le chat    
Emberlificoté dans ses lois divines   
Suçait un reste de sel.      
 
Sans que le pas coûte   
Une goutte de sang pantelante   
S'est mise à roussir de désir.      
 
À trop regarder l'aube   
Rend le pétale fragile   
Pour la fleur sans épine.      
 
Aux complaintes   
Associons quelques rêves d'enfance   
Au poudroiement des croyances.      
 
Où vas-tu de ton pas menu ?   
Danser dans le bow-window   
Où saillir la merveille.      
 
Un cœur au sang frais de l'attelle    
Priait, gémissait, avant d'offrir   
De l'air froid en soupir.      
 
Avec toi, contre toi, sans toi   
J'ai raclé la paroi des cavernes    
Sans que résignation vienne.       
 
Et pour de bon et pour demain   
L'homme créé   
Sauter les dix-sept marches.      
 
1366

Miladiou !

Mirlitonner   
De mille dieux   
À la coque mère   
En sortie du terrier   
Miladiou.      
 
Crapette écorniflée   
Des eaux dormantes   
Une chanson d'amour l'autre   
Le renard autour du cou   
Miladiou.      
 
Bougonner   
L'espérance   
D'une romance apprise   
Au qu'en dira-t-on de l'esprit   
Miladiou.      
 
À cavalcader   
Les chevaux de la pensée   
Rassemblés   
Tel du papier froissé   
Miladiou.     
 
La communauté à cru    
Feignant, figeant, maraudant   
Un petit poème   
À goût de mandragore   
Miladiou.      
 
Péquenauder   
D'une lumière crème   
L'ordre tôt venu   
Au dos d'une lettre en feu.   
Miladiou.      
 
Jaillissement   
D'images permises   
Arrivées par grappes   
D'une écriture admise   
Miladiou.      
 
En sortie de l'oubli   
Les cloîtrés de la glotte   
Auront belle parure   
Et parlotte aiguë   
Miladiou.      
 
1365

Les poèmes de ma vie

Ils s'en vont   
Après avoir été tissés   
Les poèmes de ma vie   
À petits cris de souris   
Dans le silence de la nuit.      
 
Laissent quelques traces   
De vers luisants   
Près des buissons   
Les mots qui piquent   
Pris au piège d'une flèche meurtrière.      
 
Et pour en profiter   
En boucle   
Tiroirs ouverts   
Fleurs séchées   
Jeter la clé aux orties.      
 
Et si paroles troublent l'écrit   
C'est pour battre tambour   
Dans l'effondrement des ex-votos    
Loin des listes faites   
Sur les plaques d'argile de l'épiphanie.      
 
Grésillent se dandinent   
Les contrepoints de la forme épistolaire   
Dans l'antre béante   
Des mâchoires d'encre   
D'entre les vivants et les morts.      
 
Un moineau pense   
Enfin je le suppose   
Avant de prendre   
À tire d'aile   
La poudre d'escampette.      
 
D'avoir lancé la parole   
Vive et scintillante   
Dans la cour d'école contre le mur de la récré   
Révèle l'enfant qui s'ennuie   
Pas loin du tout du Paradis.      
 
Avant d'écrire   
Avoir faim   
Puis se poser   
Le céans vibrant   
Les yeux levés vers un sursaut d'azur.      
 
Puiser à pleine main   
Dans la sacoche du facteur   
Les écrits timbrés et barbouillés   
Du compositeur avide   
D'avoir été.      
 
Et de renaître   
Dans la caravane   
En sortie de vallée   
Quand le feu volant de crête en crête   
Anime les particules.      
 
Et de mile en mile   
Les milans de s'envoler   
Sans plus attendre la sonnerie   
Qui déchirera le voile   
Des raisons partagées.      
 
Creuser   
Pour se trouver   
En file indienne   
La limpidité de l'instinct   
Chevauchant notre âme d'enfant.      
 
1364

Écorce de la bienveillance

Ça tombe bien   
De se revoir   
Après les errements d'une journée   
D'avoir eu à organiser   
La rencontre des athlètes   
Aux jeux olympiques de la consommation.      
 
Avec patience   
Le livre ouvert à la bonne page   
Celle du silence   
À ne pas clôturer d'un point d'interrogation   
Les vives couleurs   
Dirigées on ne sait où.      
 
Je ne dirai pas que j'ai failli   
Que des terres lointaines   
J'ai exhumé    
La tirade des tenanciers de l'écriture    
Moi, le beurre clarifié   
Des tartinades du matin.      
 
J'ai tremblé à Treblinka   
Jusqu'à ce que la légèreté des mots   
Envase les plaies de l'horreur   
Pour dégager d'un court sourire   
Le braconnage du temps   
En sa folle allure.      
 
Soulevant poids et haltères   
J'ai chargé d'une présence altière   
Les us et coutumes de l'appel   
Virant au sirop d'orgeat   
Quand la nuit   
Une pluie fine court autour de la maison.      
 
D'un écrit de trois fois rien   
J'ai entouré le champ de neige   
De Moaï des Galápagos   
Énigme au dernier degré de la transfiguration   
Par l'effet provoqué des deux mots de garde   
" Écorce de la bienveillance ".      
 
1363