Aux picots du ciel

Aux picots du ciel
Amuse-mots et cætera
Ont mis le cœur en dentelles
Sans voix ni renvoi
Sur tartine de mortadelle.

Ouvrant l’agenda
De lentes et longues délibérations
Ont suivi le vide de l’âme
Pour éclabousser d’une vie éclectique
Le son des laminoirs.

Et tout ça dans le noir
Où parler est mode simple
Quand le bois des soupentes
Par insouscience danse
Un dernier swing.

Pusillanime effort
À la fleur de l’âge
L’athlète inaugura
D’un raté du geste de la main
La résurrection de la parole.

En plein milieu des flammes
Au cuvage de l’esprit
S’en prit dernière pensée
De poésie en son bain de vérité
Une branlée à l’ammoniaque.

C’est pas gagné
La douceur est précieuse
Quand à muse renversée
S’offre l’affleurement
D’une tendre ossature.


1520

Le lead de l’avenir

Aux portes préservées
De l’entrée en matière
La femme retrouvée
Offre à l'avenir
Le lead de la continuité.

À la frontière
Des vivants et des morts
L’accès à la chair
Bridée par les anguilles du désir
Fait œuvre de persévérance.

Brillent les images
Vitupérées telles paroles poétiques
Au sein de Dieu grande décision
Accueillent les parturientes
Dans la fulgurance de l’instant.

L’écriture défait le désordre
Du cœur aux grappes d’or
Le serpent des hommes
Niffle monts et merveilles
Du bout soufré des ressemblances.

Les mots flambent
L’huis grince
À la seconde de neige blanche
La flamme luit
En échos aux ténèbres du monde.

Poisseux poisson
Sur la surface lisse des heures
Le cœur immense
Cicatrisé d’étoiles
S’ouvre à l
'avenant.


1519

Le trésor du texte sacré

File la nuit
Huître perlière des abysses
À foule rencontrée
Offrant par le devant
Le déplié des probabilités.

Fruit défendu
Refluant haut et court
Des soupirs de l’amour
Que la vaine gloire ignore
Dans la clairière aux cheveux blancs.

Applique paradisiaque
Au claquemuré des efforts
Ourdie des senteurs de l’été
En partance pour Cythère
Ballotée par les flots.

Femme-fleur
À la robe banquise
Il y eut frisson d’ermite
Quand d’un coup
Les joues rosirent d’un poème d’antan.

Le cœur-esprit est comme l’azur
Il enfreint la vraie réalité
Pour merveilleuse apparence
Livrer à la science
La moindre souillure.

Le chœur des oiseaux
Empanaché d’un langage céans
S’est livré à la fleur
Frappant de roucoulades nacrées
Le trésor du texte sacré.


1518

Sur la butte entrouvée

Çi basse terre
Aux nuages attentifs
Se portent d’un seul tenant
Roches et arbres
Sur la butte entrouvée.

Restent à piqueter les mots
À abreuver les plantes
Faire saillir l’éternité
D’un pissenlit l’autre
À caresser nos sens.

Seul à seul
De la terre au ciel
Du ciel à la terre
Le déjà beau là
Fait la fête en sortie de pré.

Hərəkətsiz
Formatant quelque architecture
Le nuage bat de l’aile
À se détacher du réel
Qui n’en peut mais.

Se tenir hors de l’affrontement
Sans neige ni parole
Hors la pluie
Au feu immobile
D’une accolade avec l’éternité.

Un masque d’or
Reconquiert le ciel
Le silence des pauvres
Et la colère des riches
Rendent l’amour désirable.


1517


Eternel paysage

Clameur métonymique
Fin écho de lumière
S’enflent à pleine vue
Le grave et le fragile
Sur fond d’efficace synecdoque.

Découpe franche
Au labyrinthe des passions
Le souffle devient signe
Par imposition des mains
Sur le râble de l’arbre.

Aux écueils de la répétition
Succède le raffinement
D’angoisses programmées
Par l’accroissement mnémotechnique
Des clauses du pourvoi.

Un monde nouveau s’ouvre
Au travers des bombardements et des épidémies
Se révèle la quête inclassable
Des notes verticales
Au dévers d’une portée musicale.

L’ossature du réel
À mesure des mutations changeantes
D’un haruspice médian
Inaugure traces de poèmes
En l’éternel paysage.

Objets symboles
Les légumineuses d’Archiboldo
Cueillent et mijotent
Les simagrées de la lune
Sur fond de noir perdu.


1516

La présence palpable

Toute pensée jaillit 
Sans fin
Dans la verte prairie parsemée de fleurs
Au beau du ciel
Face au bonheur des sens
Que les enfants accompagnent
Derrière le moucharabieh.

Générosité
Ô générosité
Que vous fûtes céans
De fraîcheur accomplie
Par ces temps de canicule
À la pointe des traditions
Imprégnant le cocon des souvenirs.

Le corps se détériore et l’esprit non
Pour vieillesse occasionnée
Intriquer l’écriture
Tel caillou jeté à l’eau
Qu’une libellule chevauche
Dans le défilé des résonances
Là où s’enjoint la présence palpable.

Avec avidité
La colère monte
Quand les contraintes
Tambourinent sur le pas de porte
À remonter le temps
Des résolutions perdues
Par nos vaines habitudes.

Au changement d’heure
L’eau continue de couler
Forme des profondeurs immenses
De vitalité révélée
Où s’émousse le sentiment de permanence
Stagnant à dessein
Dans la parodie du faire-valoir.

Regardons l’arbuste nourri par le vent d’ouest
Aux petits fruits rouges rigolos
Qui ébranle le lever tôt
Telle fenêtre ouverte
Sur le bout de panorama
Qu’une poignée de cendres
Recouvre d’un dernier sourire.


1515

Entre ciel et terre

Clivage entre ciel et terre
En majuscule de l’intérieur
S’écartent les chevaux du septième sceau
Au rythme poétique
D’un troisième élément.

Solidaires et hostiles
Les nuages tracent traits définitifs
Du plus que l’inventivité
Un condensé d’ondulations
Submergeant le grave et le sensuel.

Lumière à pénétrer
Le soir dans les églises
Toute grotte propice
Aux activités brûlantes de l’ombre
Immédiate saisie du jour finissant.

Diqqət ! Chef d’œuvre
Qu’à cela ne tienne

Aux métamorphoses douloureuses
Survient l’exil assumé
De la noix broyée en fond de mortier.

Aventure que celle de l’arrivée
En ces terres reculées
Ossature du réel
Recueillant mains tendues
Les perles de rosée.

Confer la tradition
Aux pâles lueurs
Capables de toutes formes
Succède ad dominum
Le chant d’une langue maternelle.


1514

La traversée

Cette traversée des anecdotes parnassiennes
Concasse les quatre dimensions
De l’heureuse clôture
À hauteur du grand temps
De la métamorphose.

Intime déploiement
Vers le centre ardent
Où ce qui émane
À force de retournements
Est flamme carnassière.

Permettre la saveur veloutée
Calme le poète muet
De désirs et de doutes
Devant la justesse des paysages
Maître-passeur d’entre les mailles.

Une brèche s’ouvre
À qui saura de prime abord
Entrer par effraction
Saillantes et discrètes
Là où s’achèvent les lentes pulsations.

Arbres et rochers
Fleurs et oiseaux
Tout par la colline
Aux picots de l’esprit
Il n’y a trait qui ne soit vivant.

Lavis halluciné
Créant son entre-soi
Le monde au visage défait
S’est mis à genoux
Juste avant les traces du dernier saut.


1513

Les elfes . 1

Saisir le sens 
Millefeuilles à portée de la main
Dans cette bibliothèque
Confiance retrouvée
Au cil à cil d’une émotion.

À la une à la deux
Se sont levés
Les ombres du passé
Calmement
À la merci d’une pensée.

Saisir les ailes du papillon
Augure d’un savoir-faire
Zigzagant devant le prisme
Pieds nus sur la terre moussue
Vers l’aval de la chute.

Septembre des grappes vermeilles
La lueur des ans
Charme de sa résille
L’ombre de la maison
Dans le mouvant de l’effluve.

Au ruisseau des Attelles
Surgissent les officiants de la lune
Yeux fermés en causerie
Glissant un son de violoncelle
Dans l’équilibre de l’instant.

Roches et feuillages
Ouvrent l’huis de la femelle obscure
Là où la vie engendre la vie
Nature profonde créée
Harmonie du regard et du chant.


1512

La gerbe des joncs

Parfum d’Ardèche
Empreintes du passé
Un festival de nouveautés
Nous attend
Au cœur de l’été.

Pavement exposé
Aux quatre coins de la maison
S’enflamment les pensées
En une danse sacrée
Autour du suc.

Paisible est l’élaboré
Comme un rêve
Aux rives invisibles
Cailloux roulés à vif
Sous le sans-forme d’un délire.

Goutte d’eau dans de l’eau
Par à-coups se rassemblent
Les pigments de l’éveil
Müvafiq olaraq
À la gerbe des joncs.

Tape tape du pied
Le frère des Entommeures
À l’œuvre indéfectible
De cette vie minuscule
Au sol cendré.

Occasion manquée
De caresser la gouliche
Pardessus ajusté
Au sortir des redondances
Du chemin parcouru.


1511