Kateqoriya Arxivləri: Fevral 2021

Bu şeirdir

 
  La poésie c'est dire    
 c'est rire du rien    
 c'est partir sans se retourner    
 pour que la vérité advienne.        
  
 La poésie accrochée au Levant    
 refait les gestes d'antan    
 en guettant par le trou de serrure    
 l'arrivée du printemps.        
  
 La poésie c'est attendre    
 c'est atteindre    
 c'est attenter aux bonnes mœurs    
 en soupçonnant le mal d'être de la partie.        
  
 La poésie c'est le claquement sec    
 d'une fin de partie    
 où restent après la représentation    
 les diamants purs du néant.        
  
 La poésie c'est la terre    
 et le ciel et la mer    
 quant au rythme d'une escarpolette    
 le revenez-y t'appelle.        
  
 La poésie c'est mourir un peu    
 au fond de la caverne    
 à convertir en mots    
 les aléas du dehors.        
  
 La poésie c'est vivre à bon escient    
 la chair fraîche des tempêtes    
 lorsque le livre replie ses pages    
 la mèche allumée.        
  
 La poésie c'est être hors tout    
 à vif à blanc    
 au feu de l'occasion    
 et mourir sur le flanc après la mitraille.        
  
 La poésie c'est grand et carré    
 à contresens des fleurs bleues    
 lorsque les yeux de flanelle    
 jaillissent d'un crâne éclaté.        
  
 La poésie c'est mignonnette et compagnie    
 sur le bord de la soucoupe    
 à compter les boudoirs de l'affliction    
 à cinq heures de l'après-midi.        
  
 La poésie est tueuse    
 et colérique et monstrueuse    
 pour mâter le rebelle endormi    
 aux marches de la déraison.        
  
 La poésie c'est être autre    
 au plus bas comme au plus haut    
 au coin de la rue telle l'abeille    
 à guetter le bourdon.        
  
 la poésie tripatouille    
 pour s'infiltrer dans le manchon de fourrure    
 quand sonne le béton    
 sous la santiag de l'optimiste.        
  
 La poésie pleure le divin perdu    
 pour enquêter sur ce qui demeure    
 dans la cité aux quatre vents 
 ouverte à la parole.    
                                                               
 La poésie c'est lettre molle    
 aux lèvres de l'humanité nouvelle    
 à lécher fraternellement    
 le retour vers l'Absolu.        
  
 La poésie c'est Dieu et pas Dieu    
 sans violence sans virulence    
 toutes lances dehors    
 en gardant ses distances.        
  
 La poésie est paresseuse    
 quand passe le marchand de sable    
 allégorie des cieux intérieurs    
 au service de sa progéniture.        
  
 La poésie c'est penser    
 sans y penser    
 mais jamais s'agenouiller    
 devant la prise de pouvoir.        
  
 La poésie cette rebelle    
 tourne autour de soi    
 et détoure la figurine de l'amour    
 des avances de Narcisse.        
  
 La poésie manque à l'appel    
 en contournant l'auto-dérision    
 lorsque le plaisir vous hèle    
 sur un air d'accordéon.        
  
 La poésie est là    
 source d'angoisse    
 les vaisseaux brûlés    
 au port de l'astreinte.        
  
 La poésie c'est le bon père de famille    
 qui furtivement    
 de sa sacoche au verbe haut    
 fait jaillir le génie de la lampe.        
  
 La poésie c'est moi c'est toi    
 c'est ce qui heurte du chef    
 les poutres du grenier    
 en verticalité assumée.        
  
 La poésie c'est une caresse    
 sur la joue du vent    
 lors les larmes de la louve     
 appeler ses petits.        
  
  
 733
   

romantikadan uzaq

 

 romantikadan uzaq    
 équarri au sceptre divin
 le carénage des vieilles autos  
 fait la nique aux icônes    
 à travers champs    
 belə gümüş ox    
 piquée au cœur    
 que les sapeurs    
 retrouvent sous la herse du temps.        
  
 Sonnailles de tous les jours    
 orgue tenant la note sous la rosace    
 le pas des moines    
 glisse sous les arcades    
 à l'unisson du pont-levis    
 caressant de ses chaînes    
 les pierres usées du porche    
 à l'approche souffreteuse    
 d'une claudicante valetaille.        
  
 Mesurez vos approches    
 ne gardez en mémoire    
 que la main leste de l'entre-lignes    
 derrière l'étroit vitrail    
 de ces feuilles glacées    
 que le givre a scellées    
 au vent des pleurs     
 de l'enfant épelant l'alpha et l'oméga.        
  
  
 732
   

Qıvrımlı Hecalar

 
 
 Qıvrımlı Hecalar    
 avtomobil yolunun girişində    
 ah! ki, enir    
 bütün küləklərdə    
 çardaq pilləkənlərinin addımları.        
  
 Mənim qollarımda     
 gül balası    
 açıq duz otağında    
 bəzi donuz qalıqlarını dadın    
 ki, markiz gedəcəkdi.        
  
 Və sonra səslər    
 köhnə antifonlar    
 peşmançılıqdan boğulub    
 sevginin külündən daha    
 yenidən basdırmaq.        
  
 Yüksək atılmış papaq    
 Indochina papağı    
 peşman olmadan qalıq    
 bir qab isti süd    
 damalı süfrə üzərində.        
  
 Yerin səssizliyi    
 bazalt qabığı altında    
 sarışın buğda panik    
 dəsmalı yelləmək    
 instinktlərin çevik ayaqları ilə.         
  
  
 731 

Kövrək qanadlarla örtülmüşdür

 

 D'ailes fragiles    
 ils se sont recouverts    
 bir səhər    
 de brouillards éclos.            
  
 A la merci    
 des assauts de l'histoire    
 ont enfreint de silence    
 la cause perdue.        
  
 Plongeant vers les basses plaines    
 aux flots d'argent assumées    
 ils grappillèrent quelques baies    
 le temps de mettre bas.        
  
 En file indienne    
 sous le sourire de l'hiver    
 ils enfilèrent les manteaux    
 sans sourciller.        
  
 Frictionner le passé    
 n'est pas petite affaire    
 quand montent des profondeurs    
 la lumière de haute intelligence.        
  
 Ne vos méprenez pas    
 gens des labours    
 au saccage des terres noires    
 correspond la levée des pensées.        
  
 Allongez-vous sous le tertre    
 soyez l'alouette lulu    
 posée d'avoir trop tirlipoté    
 chez les météorites.        
  
 En passant    
 sous la sangle du poitrail    
 bat la coupe d'or    
 des promesses futures.        
  
 Du bleu et du bleu    
 sous le fourrage    
 la fourche aiguë des vertus    
 côtoie l'innocence.        
  
 A remuer la pâte molle    
 du pain pour demain    
 au firmament du jour qui vient    
 un peu de sel sur ta joue.        
  
 Marie-toi, sois belle    
 dévêtue au vent qui glace    
 passe la lueur     
 d'un soleil d'alliance.        
  
  
 730 

Par pans entiers

Par pans entiers    
 au soir de l'étourderie    
 prirent à partie    
 les gens de l'autre bord.        
  
 Margoulette et compagnie    
 les malappris comme les bien-pensants    
 se jetèrent sur la découpe    
 du cadavre des années passées.        
  
 Orda var idi    
 les loisirs, les sorties, les mistigris    
 en sus de l'obligation à gagner sa croûte    
 et tous en furent ravis.        
  
 La ficelle était grossière    
 et mal leur en pris    
 de considérer la liberté à tout va    
 comme raser la barbe gratis.        
  
 De la Terre et du Ciel    
 montèrent les paroles sages de nos ancêtres    
 pour se démener à leurs faire place    
 de sièges, tabourets et strapontins.        
  
 Fallait quelque chose à faire    
 de solide, de sensible et d'audible    
 et d'aimable pour nos semblables    
 les transparents du Soleil.        
  
 Un ange passa    
 comme passe la journée des sans-abris    
 ou la pitance sous le nez du chien    
 quand dehors la fête bat son plein.        
  
 Juste du couteau de grand-père    
 cocher la planche d'appel    
 de l'offre de demain    
 cet obligé du dernier limon.        
  
 Mourir en face du mausolée    
 fût la manière de naître au futur    
 dans l'accompli d'une parole de vie    
 le Silence.        
  
  
 729 

Allusion à cloche-merle

 

 Allusion
 à cloche-merle
 parmi les voyageurs
 aux brumes éveillées
 par l'apport de l'aube
 ouverte au précipité de l'appel
 que la corolle crochète
 d'un amour bifide
 sur le talus encorbellé
 de nuages à tout va.
  
 S'imagine
 d'accords aux épines adventices
 la joie de nos rencontres
 par l'écarté des doigts
 plombant d'un ci-devant mystère
 à la pointe d'équerre
 les masques apposés au clair-obscur
 sur la flèche simagrée
 des mots se cooptant.
  
 Poignée d'herbes fraîches
 en remontant de la fontaine
 bazalt plitə üzərində
 que l'ombre signe
 d'une humeur cadenassée
 par les bras écartés en surplomb
 se balançant mollement
 sous l'ombre fracassée
 d'un jet de lave incandescente.
  
  
 728
   

Bille colorée

 

 Bille colorée
 calot de l'enfance
 sous les tours de Merle
 se font se défont
 les amours sans détours
 du Seigneur prestataire
 de la terre et du ciel
 pour de sanguine manière
 embrasser le retour.
  
 Singulière écoute
 que celle des souvenirs
 mendiants emplis de douleurs
 traînant endimanchés
 les esprits de l'air
 au devant d'une obscurité
 qu'écrase par le chant
 le chœur des promesses
 ensemencées d'un répons.
  
  
 727
   

l’étendue de l’amour

 

 De grands espaces
 devant les cavales
 annoncent l'étendue de l'amour.
  
 Retour du passé
 aux fenêtres virtuelles
 un névé de lumière.
  
 Poussière d'étoiles à l'avenant
 en l'épanouissement de nos sources
 les vagues vont et viennent.
  
 A toi que je bénis
 accueille l'au-delà de nos ombres
 sur les arbres mouillés.
  
 Sois le voyant
 de nos foisonnantes floraisons
 aux servitudes abandonnées.
  
 Ample murmure
 aux charmes dispersés
 retenons la brume nourricière.
  
 Se donner rendez-vous
 coquelets en collerettes blanches
 à l'aube d'un détour.
  
 Être naissanceêtre maternité
 vision sur le fil du mystère
 à portée du fusil de la vie.
  
  
  
 726 

Au bord de la rivière

 Au bord de la rivière    
il l'avait giflée
et elle s'était jetée à l'eau.

D'abord éberlué
il l'avait rejointe
et ramenée sur la berge.

Entrouvrant le sillon
il avait déposé la graine
comme l'éveillé se lie à son insomnie.

Puis elle s'était envolée
pour que le balancier de son horloge
soit l'âge d'or généreux.

Délivré, l'incendie
finissait de dévorer la pensée
mémoire de souffle frais.

Ecoutez
et prenez garde
la chair parfois mystifie les vents opposés
pour gagner l'éther d'une flottille de libellules
que la caresse des roseaux
fait se dandiner
à l'heure de la beauté hauturière.

Naît alors l'Insensé
l'âpreté des mains calleuses
que les cœurs voltigeants capturent
à couvert
au vertige des miroirs
heureuse respiration d'un même combat
quand passent les oies sauvages.


725

Des coulures sur la porte

 

 Des coulures sur la porte
 un gémissement dans l'entrée
 un ange entre les planches
 passe un bout d'aile
 puis le retire
 olmaq üzrədir
 le petit garçon sage de l'entresol
 qu'une bourrade envoya bouler
 à fond de cale du navire négrier.
  
 Si pauvre si sale si tendre
 qu'on ne pouvait l'entendre sur le pont
 dans la lumière crue du matin
 la lèvre sèche
 dans le dépliement des voiles
 un claquement sec
 puis un autre
 dans l'élargissement des plaies
 que le sel cautérisait.
  
 Je la garde ma sœur du Danube
 aux cris retentissants
 tels trompette en offre abondante
 par les travées de la source
 aux cintres de cuir marqués au fer rouge
 loin des larmes remontantes
 à la merci du sans-souci
 prélude à l'alternance
 volets de cristal dépliés prêts à l'envol.
  
  
 724