A petits pas de nuit hors de l'alcôve sauvage permettre un dernier mot à ce qui sera beau. Le goût amer de l'aurore offrira ses larmes de lune en dernière compagnie pour se taire à nouveau. Nuages enveloppant de caresses brèves l'échange de nos souffles héritage de l'ange. Battent rappel les doigts dans tes cheveux derrière la maison présence de l'autan. L'arbre au sourire noueux dénudera la flamme fuite guerrière d'un mot du bout des lèvres. 1142
Archives de catégorie : Octobre 2022
Au défi de l’infini
Plus de mille ans séparent l'offre qui me fût faite de naître de ce que je suis devenu avaleur de ce que je perçois ravaleur de façades. Malaise devant le berceau fleuri en vitrine sous l'auvent des disciplines pris d'un tournis quand défilèrent les soldats aux braies rouges. Mal armé consterné à tomber à la renverse dans l'arrière-cour de l'officine devant les lumières clignotantes sourires réverbères des chemins de la haute ville. Point d'accalmie dans la nuit noire de l'oubli montent des faubourgs l'haleine de l'usine l'odeur des œufs pourris les rugissements du laminoir. D'allure débonnaire l'homme au crâne mutilé claqua sa langue au palais des outrages histoire de se prendre les doigts dans la porte palière. Lumière et ombre chantent d'une même voix dans le couvige que même le Bien commun à genoux devant la guillotine se prend pour le Roi. Les rayons du Soleil sont venus roussir les blés à quérir le bleuet et la marguerite jetés hors de l'enfance à rougir de plaisir accroupis sous la caresse du vent. J'aime la Beauté et l'Art prends soin du détail ai l'esprit d'équipe sans être le leader en serviteur du monde dévoué ayant créé son propre maître. Boule de suif Archange Saint Michel Marennes aux coquillages à tous les étages ce qui se fait sur Terre reflue panière pleine de pignoles notre dernier viatique. Luciole en son écrin réponse sèche en pays de Cocagne au stade où nous sommes sandales de cuir ajustées pour fouler la cendrée de l'Infini notre défi. 1141
Bifurcation de mise
Changer de train en laissant ses bagages à quai accepter ce qui est. Signe après signe la vie saigne ses reprises remettant à demain la flûte des souffrances. Avancer les yeux bandés en secondes noces puis en troisièmes croquer sa destinée. Le peuple approuve coupe-gorge de l'aventure brumes et pensées effacées à l'orient de tout. Le peuple gronde de dire et d'être dit voix en élocution lente pouffée de rires devant l'inattendu. Un regard une émotion marées et brumes permettant l'effraction accès à l'écriture. Un jour pourtant sur ce quai de gare un moine souriant déposa sa bure devant l'oiseau. Solitaire par bois et collines nous continuons de cheminer d'un élan vif et naïf parmi les mots qui rusent et nous amusent. Par grand vent avons lavé le sang et les larmes dans la gargote du langage espiègle intuition de la mission. Te chercher , toi après cette errance landes et bruyères parcourues korrigan de l'enfance. Si la mort survient recommençons à zéro manier dialogue et métaphore crée le bon grain. Le jour suivant avec la goutte de pluie au bec du colibri ouvrir le livre des images. Et déambuler Grand'rue ouverte cherchant le feu au carrefour des sens De rouge et de noir enceint zébré du jaune gentiane inviter l'horizon chimérique à jouer de l'organon dans la brise. Le jour enfilera ses gants de soie pour pépiement d'oiseau tendre le vieux bol au ras de l'aube. Se rencontrer point encore feuilles et racines doivent s'unir. Ciel et terre se mouvoir en incubation de soi succubes du bastringue à la foi de portefaix. Les étoiles de tomber dans la main pour faire une histoire à petits cris de souris accueil de l'offrande. Point d'exorcisme juste la pointe de l'épée découpe ardente des feuillages figés. Tâtonnant de la philosophie la flèche vibre percussion de l'outil sur cymbale de cuivre. Vague fidèle à nous lécher les pieds autre monde apparu celui d'un vélo sur le fil. Fidélité à ce qui vient penser est exprimer l'irrévocable feuille morte dansant un dernier menuet révérence muette. Puîné d'une lignée engendrer le bruit de la pluie sur les tuiles fragiles regard levé vers le ciel. 1140
Poésie des mots tôt venus
S'écouter danser se voir dormir braire à se casser la voix tendre l'oreille au vertige sans pareil d'une aurore boréale qu'aurait mis l'idéal en pots et en bouteilles merveille merveille pour se dire qu'on est là au bord du lac à compter les ronds profonds profonds de l'eau de l'eau delà qu'on chante menthe à l'eau ou pleure en bord de mer à se rincer le blaire en sirotant l'esprit à midi à midi contre le pie des chèvres maigre convenance des lèvres même sur un air de pistache de mots mis à la tâche sans bavure sans rature pour que les mots murmurent les mots de trop les motos les mobylettes les moqueries les mots d'amour d'amour sans jalousie d'amour à petits cris dans l'innocence d'une naissance enfance à prix réduit pour poésie de la magie enfance à prix réduit pour poésie de la magie. 1139
Voyage en terre connue
Il se balance le Grand Louis sous la poutre de la grange à regarder par la trémie les hirondelles à tire d'ailes aller vers l'outre-tombe des cris en queue d'aronde. Faudra passer faucheuse sur les prés énamourés de mousserons bien ronds enrubannés par la rosée des coryphées de circonstances semant par la fenêtre les mots de l'oubli. Figure sur l'aplat gris souris d'une romance épatante un sac de noix cognant cascade sèche les croque-dents de l'enfance pour écarter du pouce et de l'index la lèvre des amours. Dans la douceur de l'été indien les vaches ruminent couchées dans l'herbe haute de canicule et orages le fruit à épouser d'un regard grave la légèreté des libellules filant lumière sous la tonnelle. Il est des échancrures de sang séché dont le verbe de l'inconsolé refuge des contes de l'air nourrit les milans tournoyants à la barbe des sages offrant notes superbes sur la guitare des rêves. Mission de plein emploi de soi en descendant de la montagne vous fûtes à même d'égrainer parmi les roches noires de la cheire quelques dizaines de chapelet à la dérobée en souvenir des wagons plombés. 1138
Il est tard ce soir
Des nuages gris une musique aux notes rondes de nuit la présence d'une mère frêle et douce comme la pommelle de la rampe vers la cave menant au piano des souvenirs miel de nos mains jointes contre les stores éventrés par le souffle du missile. Les soldats de l'an II ont les entrailles à fleur de peau pour sortant des fossés de Vendée entrebâiller la porte d'un regard doux branche de houx posée sur le manteau de cheminée en effacement des formes-pensées sur le fond muet du mur de chaux où évaluer le libre essor des forces palmées d'insectes noirs s'agitant au dessus des ferrures de l'instinct et chambranle passé se mettre à l'abri au creux des reins blancs draps relevés jusqu'à l'envie d'une âme à la faculté d'accueillir la parole vive au sacerdoce d'un sac d'os laissant paraître la dérision du retour à la maison. Du passé prêt de toi en fraternité d'être la mémoire rappelle l'histoire échangeant vieilles photos écornées la pulpe des fruits mûrs ragaillardie par l'éclat rose bonbon des joues de l'enfant blond aux eaux calmes proie d'une lamproie crispant de quelques coups de queue la marge du cahier d'écolier à décoller en prise directe la déréliction du temps venu. ( détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero ) 1137
Blanche collerette
Blanche collerette à ce jour légère en sa démarche vous m'êtez promise et c'est moi qui apparu à la verticale des troncs grumeleux devant les brumes éponymes dans cette allée des hêtres fluante pâte sarrasine à même de lever l'index dans cette nef silencieuse. Permis de dire avec courtoisie que l'enfant au chignon à la porte des armures bénissait d'un onguent de Damas ce qu'écrire est ensevelir d'un vol aux larges arabesques les amants éternels apparus en sous-bois embrassant à pleines brassées le tronc et les branches. Plus bas était le songe de la tendresse à tous les rayons au creux de la vasque de pierre au trumeau de l'entrée le passage des ombres au souffle dédiées quand mordillant un peu de soi faire éclore de la déchirure les papiers froissés de la dérision entre mâchoires et griffes. Le long d'une claire clairière fleurissait une étoile dont le corps ombellifère se balançait tendant ses pistils au rythme des perles de soie pour rouler le chant du Simorgh dans l'attardé renflement de l'esprit prompt en ces temps de sécheresse à laisser s'écouler quelques gouttes de sang. 1136
Marie Belle
Marie Belle avait un œil vair vert comme la mer un œilleton en permanence ouvert sur la frontière. Au jeté de table elle préférait l'ourlet de robe prise dans le chambranle de la chambre attenante des poulbots de lumière. La porte pleurait de ses peintures craquelées évoquant le travail ruisselant d'une rencontre à venir aux bons soins de son âme. L'âme de la porte indulgente mais fermement arrimée reçut à ce jour le pouvoir d'accueillir celui qui viendrait de promesses fleurir ses abords. Qui c'est celle-la ? ne dit-on pas d'elle qu'elle vient du fond des âges orner de houx et de gui le linteau des portes de l'Esprit. A distance se trémoussait le pantin magnifique le sire de Rouelle le copain de Pierrot sorti tout droit du tableau de Picasso. Et Saint-Louis de s'enflammer d'envie sur le pont de la Marie-Belle en s'embarquant pour Tunis comme un enfant trop longtemps privé de sortie. Point de répit pour les âmes de la collusion l'amitié les tient en joue à la merci du vent nouveau les effluves des plantes odorantes montant des calanques. Nous irons et ce sera doux de se voir, de se toucher de se dire le sourire pour s'endormir côte à côte. 1135
Qui l’eût cru
Scintillent à la queue leu leu les perles du mal au crâne étrange miroir à justifier les couleurs ajoutées sur le mur de refend pour que la nuit s'écoule. Nous connaître sans reconnaître l'herbe gelée dans le giron de l'aube à l'horizon bleu d'un hymen de circonstance en suppression du geste de l'horloger. Ouvrir les yeux et se tenir coit pour remettre le sourire à sa place les draps blancs du chenapan contre la parie de bois noir puis se précipiter dans le Léthé blanc. Croulent boules en disette d'un chemin d'apparat à tenir la coque de noix craquante entre les ruines tel le pas blond de l'enfant au plus près du ressac de l'as de cœur. Sans écueil point d'accueil de la poésie dégrimée à tordre les graminées à l'aigre ton d'une mer acidulée anarchiste à se prendre au sérieux et tordre le cou hors limites de l'espèce. Un lieu une frayeur posés là en délicatesse d'un corps nu sur la pierre étendue d'une évidence je le fus. L'art des mots grandiloquence assumée en prise sur le menhir vrai à mi-chemin de l'éclaircie et de la voix claire augures de la vraie vie de celle qui l'eût cru de signes et de sens liée. 1133
Le sage et l’œuvre d’art
Le sage en ses scolies perpétue l'idée qu'il a de lui. À ses souffrances il est l'essence qui le fait naître. Et tout revient au même tout est égal dans l'indifférence. Ni aveugle ni stupide il est impartial et charitable. Au plus bas degré de sa liberté il est unique. Deux feuilles d'arbre de l'arbre des origines et pourtant discernables. Mis bout à bout les charmes de l'individu ont vandalisé disons vers le nombril et un peu plus bas la prétention à l'absolu pour regretter d'avoir eu à fluctuer entre monter et descendre. Page habitée page blanche. S'ouvrir à ce qu'on est c'est s'ouvrir aux autres et à l'universel. Au degré de notre individuation bannissement assuré à défaut d'être ce qu'on est déjà. De manière douteuse échanger ses besoins à l'épreuve du Réel nous rend contempteur de ce qui sera le lièvre ou la tortue par excès de délicatesse alors que dehors il fait froid et qu'à l'immobilité nous préférons tourner la page. A toute fin l'infini nous absorbe quand l'indéfini est sans limite. A propos de l'Univers " Une sphère infinie dont le centre est partout et la circonférence nulle part " ( Pensée de Pascal .) Reste à faire le tri à petits bruits quand la parole se remet d'un jugement hâtif et d'encenser la Vérité sans fournir le bûcher. Tombent les peaux usées en conclusion d'avoir existé dès lors que l'ego de clarté et d'ordre hypertrophie le moi survalorise la logique pour consentir à être seul comme œuvre d'art se dégageant de l'esthétique des je t'aime. ( œuvre de Jean-Claude Guerrero ) 1132