Dans ses yeux il y avait plein d'enfants et nous amarrions aux berges de la vocation raides de la faim nous tenaillant pour plus d'application encore à revenir en tradition. Surgie de l'obscurité la nausée nous guida passage obligé du compagnonnage d'Isidora à se montrer du doigt la Bête dévorant la forêt. Chenille rampante que certains aiment à sucer provoquant diarrhées et constipations de la mer à la terre le tsunami tel hôte inattendu occasionne tourments et balles perdues. Charge nuptiale d'un débarquement l'autre des choses de la vie que de lèvres saigneuses ai-je goulûment imaginées en ces contrées d'abstinence. De plus fortes secousses barrent mon front d'un vol d'épervier sous la nichée improbable d'une kyrielle d'oiseaux de nuit écrasant la pastèque dans l'ombre des pensées. D'en bas puis d'en haut au bienheureux passé déposé au pied de l'arbre succède la baliverne griffonnée sur le carnet des attentes. 1075
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Le mémo de mes mots . partie 2
Et puis il y a le reste derrière les mots le sens des mots ce que cela veut dire telle la vague du malaxage des roches depuis des millions d'années fluantes et refluantes pressées, chauffées, transformées au gré des amours mortes au gré des amours vives en accueil d'une conscience renouvelée au gré de l'Univers en expansion devant les trous noirs de nos inspirations. Dans la grande marmite des effets de matière il y a la Parole ce dit-toujours-on-verra-après cette verrue inopérable cette verrue première des occasions perdues cette parcimonie à saisir le rebond plutôt que la chose elle-même pour que dans les interstices enténébrés de la quête du sens appréhender le sens de la lumière qui brille dans l'Obscur en s'évertuant de saisir le pourquoi du comment de cette transfiguration hors du noir de la lumière blanche de la lumière invisible qui prenant corps dans notre perception invalide la matière plus ou moins lourde et sombre pour que la lumière devienne phénomène au premier geste de persuasion dans l'espace-temps de l'ici et maintenant Ombres de mes ombres de mon fors intérieur alors plus apte d'atteindre la lumière pour la comprendre la contenir cette lumière incréée qui siège dans les profondeurs de l'Être. Alors je parle je vaticine je me baguenaude en quête d'Altérité et de Transcendance aux limites du phénomène de cette lumière qui demeure invisible au cœur même de ce qu'elle donne à voir jusqu'à l'étincelle ultime qui ne sera jamais ternie par le poids de nos Cendres car Lumière est là qui ne sera jamais souillée par nos impuretés. Au fond en bout de nuit une braise infime attend la bienveillance d'un Regard et la caresse illuminée du Souffle. Ceci, éternellement près de la Source des eaux d'en haut des eaux d'en bas qui ne saurait se tarir puisque Témoin de la Lumière. 1074
Le mémo de mes mots . partie 1
Des mots à fleur de peau des mots de tous les jours des mots pour toujours des mots de rien des mots lourds des mots à la volée des petits mots des gros mots des mots ralistes des mots cœurs. J'opère à mains nues je manie truelle et compas je tournicote je fais des ronds de jambe avec des mots écrits ou parlés des effets de style des effets d'équilibriste au bastingage des illusions. Des mots avec leur humeur rimbaldienne je signe le rien du tout d'une parure de ruine romantique j'écorne l'arbre des significations de brisures académiques ou pas je presse le fruit du sens à la recherche d'un langage mien qui soit néanmoins accessible. Je cherche l'Autre avec mes mots je cherche l'alter ego je me cherche je Nous cherche je joue à cache cache et coche mes rencontres en vue d'une Œuvre participative en réconciliation de la Conscience avec le Vide. Je suis Nu et dénué de soupçons je rends mon bavoir de gros bébé pour le tablier de cuir du forgeron me mêlant aux travailleurs de l'esprit faisant jaillir quelques étincelles de l'enclume et ça brûle mais que c'est beau d'avoir le nez en l'air d'être sorti des sourates du couvige. Et les mots de venir des mots ricochets issus de bien plus loin que moi des mots d'émergence de ce qui est là des mots de première instance dans cette salle des pas perdus ce lieu d'accueil de qui de nous deux rira le premier ce présent sans avant qui présume du lendemain. J'hérite parce que je le mérite parce que je me nourris des petits cailloux-mots des capsules de bouteille trouvées dans le caniveau et ça quincaille dans la tête dans l'usine des recyclages événementiels pour éjecter sur la paroi du crâne le reliquat proposé par les travailleurs de l'à-propos en vue d'importuner le qu'en dira-t-on et libérer de sa gangue l'important qui mérite d'être dit comme étant le portant des mots d'oiseaux à refaire chanter le fil de vie d'un matin de jouvence. Ces mots petits cailloux sur le chemin de la perdition hors du foyer d'origine proviennent des poches trouées de culottes élimées sur les bancs de la reconduction scolaire. Il y a dans le florilège des mots des perplexités isolées des souvenirs des rêves des images des sons des odeurs des sensations des ressentis le rejet des choses inutiles des émotions des pulsions de créativité et ces élans à l'introspection. Tout ça fait du bruit ça se mêle tout se concocte ça s'invective jusqu'à créer des amorces de clarté quand rencontre fortuite proposant le silence hors de l'orage des grêlons tambourinant sur les protections sécuritaires jusqu'à briser les lignes de pensée. Alors sur le champ des morts passent les drones pour au grand œil déceler quelques éléments tels cairns murailles et murettes de berger dégageant un carré de verdure où planter table et chaise au poète susurrant à petits jets d'imagination du bout de son crayon sur la papier blanc le collier des cardabelles associées. Un regard nouveau ébranle l'horizon les avens se creusent les lavognes accueillent les moutons l'orage éclate la musique élague à grands coups de serpe une tranchée dans les nuages pour grenaille des perceptions nouvelles par les cinq sens par l'esprit de la naissance par l'épée de la discrimination ouvrir la porte de l'élargissement imaginaire colmater les brèches causées par la vitupération et proposer le tableau tachiste des réalités. Cela ne dure qu'un temps car toute limite même infime circonscrit l'œuvre en l'accrochant aux cintres de la curiosité. Passe alors la baguette du sourcier sur l'étrange conglomérat des choses inavouées pour avec davantage d'humanité faire sien des éclats passés la matière des usages d'aujourd'hui Pavillon levé haut des errants en marche vers eux-mêmes par l'ascension de la montagne engagée découvrir notre fragilité cette soif inextinguible de l'Altérité du Non-Être notre quête aux fins de Transcendance. Marcher Ecrire Lire Rire pour en parler le soir à la veillée avant d'aller faire un tour dehors. 1073
Eclosion
Eclosion de l'homme en sa parure de feu père et mère sur le reculoir pour chanter le retrait de la misère pour pincer les cordes de l'oubli contre le mur de la scission et vaquer tout doucement à sa mission première la vague se retirant douce fermentation de la vie remontante. 1072
Dans la crypte
Au croisillon des allégations le fractal ciselé par l'orfèvre hèle le Minotaure. Fée penchée jusqu'à l'envie sur le berceau de ma naissance. Gibier angélique dans le buisson du temps je te pressens au cœur des fenaisons. Fidèle à son sautillement le moineau friquet de mes attentes verdit la petite flamme. Pour se brisant jusqu'à l'effacement porter bruissement de l'âme. Je m'adonnerai tu résonneras ce sera mieux comme ça. Portes dégondées par le souffle de l'orage apporte clés souveraines. Et nous vivrons en arrière-plan des cartographies l'humeur des grilles. Écrire pour mettre quelque système en haleine sans que colère nous porte. À peine l'amour nous dépouillant de tout nous prodiguer le plus. 1071
Essuie de tout
Essuie de tout coquerelle des prés le cadre des offenses. À la pointe des contingences le travail sur soi ouverture des intentions creusées à même la montagne. Passage rustique passage initiatique des énergies pour rejoindre le mieux être en son errance étrange. 1070
Au septentrion de nos élans
Septaine de la rose en mai cavale écarquillée aux portes d'Escabelle gourmandes lumières venues du sable de l'arène en remontant l'enclos de nos tourments nous avons chu par le travers à force de remémorer le passage souterrain des rencontres opportunes accueillies geste de la main sur le licol de la bête sans qu'apparaisse la guidance pour élever jusqu'aux collines la parure de nos ombres à même la voûte tutélaire où tisser à cru l'entre-soi des dix pièces gravées sur le pourpoint. Celle de l'arum pour débourrer l'animal Celle du visage pour ouvrir l'espace de notre Rencontre Celle des transformations du chevalier au lion notre guide Celle de la naissance où brûle la fin du cycle Celle des épousailles à pénétrer de l'intérieur Celle du mûrissement des bouquets feuillus de la quête Celle d'un fragment de ciel descendu dans le cercle circassien Celle de l'engagement pour l'ouverture et l'entrée dans le dogme Celle des brèches ardentes formant véritable ascension Celle royale de la ronde insensée du rhapsode des nuées ardentes. Pour peu que les plaies chantent pour peu que l'enfer nous attire pour peu que le ciel nous aspire il est de toi à moi caresse confortable pour se rejoindre celle de la corniche où jambes pendantes arrimer les contraintes au néant de toute activité. ( peinture de Frédérique Lemarchand) 1069
À l’entour du sémaphore
Restent les lèvres Restent les yeux à l'entour du sémaphore colonne de lumière à chaque pas sa voie attentif au visage qui se forme derrière notre visage à capter les reflets pour voir où nous en sommes à recevoir un déferlement d'énergie à corriger nos trajectoires de vie. De l'enfance spirituelle où le vieillard retrouve les traits du bambin le regard a parfois la profondeur du sage. C'est dans la contrainte que réside ce qui complète ce qui prévient les excès ce qui permet au mouvement de se poursuivre ce qui conduit vers le point d'équilibre le point du milieu. Alors les petits êtres de l'entendement en procession rassemblés lèvent le nez vers l'au-delà où tout parle de croissance de cette croissance intérieure qui jaillit et essaime. Se voir me voir te voir nous voir au passage vertical du poisson à la mitre dans le rapprochement qui nous sépare dans le rapprochement qui nous assigne chemin de l'unité où la déchirure est Lumière. ( peinture et sculpture de Frédérique Lemarchand ) 1068
Femme revenue
Toi revenue Noire de peau et blanche hermine Du ciel d'Alexandrie La ville des mystères. À la maison Nous t'adorions Près du foyer Nous élevions L'autel Où feuilleter les pages du Livre des Morts Grande dame De bleu céruse vêtue Pour de si belles agapes De miel et de raisin exaltées En l'honneur du Maître Descendu de sa dune Reflet séculaire de la quête éternelle Effleurée le temps d'un battement de cil Devant le temple des attentes Moi le prisonnier Sans que le grognement des ibis Vienne bouleverser le rituel Elaboré sur la montagne de jade Qu'une main aux doigts fins Glissa sur la lune ombreuse Au passage de la voix des ancêtres. Il en fût ainsi Rejoignîmes la barque À minuit pile Avant de recouvrir d'un voile Le visage du sans-souci. 1067
Ouvert Fermé
Ouvert Fermé Le doigt de Dieu s'est glissé haute pierre d'ambre sur ses lèvres d'archange. De son cœur de son souffle à pleine poignée d'ambroisie la pluie s'est chargée de courber les épis. De ses ailes à sa chair attachées elle a parcouru les allers et venues du silence sa foi. Du blanc au blanc couleurs et lumières ont fait de leur tanière le creux du ravissement. Figurent en bonne place la coque et le fruit de mes frères de mes sœurs en soutien de la voûte céleste. D'avoir parcouru l'ombre son œuvre s'est ouverte sur la cour aux odeurs de benjoin et de rose. De cendre à petites pincées la pensée s'est posée fraîche et persuasive sous le trait des martinets. Au fond de ses yeux bleus de ciel profond le calme des attentions cherche accueil et sourires sans que vienne la nuit. Mantille sur la tête à l'entrée du vaisseau monte l'appel du très haut froissement de l'ébène contre sa joue. Des fleurs déposées là à la rupture des eaux laisse voir l'œil madeleine en divine compagnie. Mots de braise clamés du fond de la poitrine augurent charme des mains tendues en reflet d'un soupir. Pour ne plus sombrer dans le désespoir des choses redites il est un mets de choix le baiser de paix. 1066