Archives de catégorie : Février 2023

Grande oreille avenante

Ce que j'ai   
Grande oreille avenante   
L'ai habité   
Sans le garder.      
 
je me tais   
Le silence mettant un peu d'ordre   
Par nature   
Sur ce qui se détache de l'œuvre.      
 
Point d'exhibitionnisme   
Juste une pincée d'illusion   
Sur ce qui donne à voir   
Bien plus que de raison.      
 
Ne pas revenir sur ce qu'on a été   
Convient au manieur de rêves   
De laisser distance compassée   
Alors que le roc est dur et ardent.      
 
Se donner en promenade   
Apparaître dans le chant de l'alouette   
Permet d'accueillir la traversée   
En bonne compagnie.      
 
Trouver des interrogations   
Il me semble   
Qu'elles parlent tout autour   
D'activités cachées.      
 
D'amblée parler doucement   
Devant la bougie   
Rend les êtres hybrides et composites   
Aléas de passage.      
 
Ne plus penser se dérober à la douleur   
Brumes dentellières   
Fenêtre ouverte   
Laisse entrer la lueur.      
 
Parler semble mensonge   
Gaspillage des forces qui nous restent   
Quand aiguillonné par la paresse   
S'engager en démesure.      
 
Se tenir légitime   
En bordure de méprise   
Augure du rembobinage des effets   
Au temps venu des sources douces.      
 
Tenter d'intervenir   
Prend de court   
Le désir d'être de l'artisan d'art   
Prompt à la démesure.       
 
A quel moment se rebeller   
Contre son adolescence   
Cette lumière vive   
Apte à l'effacement.      
 
 ( œuvre de Jean-Claude Guerrero )
 
1231

Le lieu des voix élevées

S'appuyant contre l'arbre   
Alors que la journée bégayait   
Une teinte laiteuse enveloppa le lieu.      
 
Voix élevée   
Voix en regard de ce qui nous relient   
Avons rejoint la blanche porte.      
 
Des fontaines point de rumeur   
Du tas de pierres la saveur   
Douce insomnie perpétuelle.      
 
Table dressée   
Nous ferons route ensemble   
Palabres subtiles à l'encan.      
 
Donner au silence   
Le visage du rouge-gorge   
Apporte liberté.      
 
Explosion des mots   
En nous tout contre nous   
Fol amour des terres vierges.      
 
Ne me traitez pas durement   
Sachez plisser ce qui vient   
Sans relever le gant.      
 
Tenir bâton   
A l'entrée du courtil   
Arroge le droit d'être amant.      
 
Frapper l'eau   
D'une douce volonté   
Relève le défi.      
 
Pour elle   
Cantilène des prés   
J'ai brûlé mes vêtements.      
 
Que de se cacher   
Que de se balancer   
Permet de vivre avant l'assaut.      
 
S'asseoir et se taire   
Compense chasse dernière   
Par une réalité retrouvée.      
 
Au petit matin   
Lèvre friande sur le devant      
Courir crinière au vent.      
 
Glisser le caillou sous la mousse   
Permet au jour   
De ferrer la cavale.      
 
Goutte d'eau en vis-à-vis   
Ouvre la sente    
Au glissando du vipéreau.      
 
Viens prends place   
Marmonne quelque douceur   
Pour moi droit au cœur.      
 
Toutes les mains sur la pierre   
Seront tarières    
Pour un regard de neige.      
 
Debout assis   
Qu'importe la saisie   
Au plus profond du secret.      
 
En bas mets ton paraphe   
Pour vie advenue   
Être le bourgeon de l'éveil.      
 
Le Westminster sera échangé   
Contre bouts de papier   
Sans que fièvre ne monte.      
 
Elégance du sommeil   
Apparurent coupe-frère et sœur   
Sans que nuage se brise.      
 
1230

La forme oblige

Rocailleux moussu   
Avec des arbres tout partout   
Allons chercher le passage   
S'ouvrant devant nous   
A mesure de la progression   
Mission oblige   
En ces temps de montée d'estive.      
 
Un arbre puissant   
Aux épaisses racines serpentiformes   
Épousait la roche.      
 
A son pied   
Un siège blanc   
Recouvert d'un manteau de cuir noir   
Marquait la présence   
De Celui   
Qui peu de temps auparavant   
Avait tenu séance.      
 
Une foule clairsemée   
Immobile et silencieuse   
Attendait la suite des événements.      
 
Fracassant un taillis   
La Goule a jailli   
Écumante   
Les yeux rougis   
Pour se figer là devant  
Nous invitant d'un hochement de tête   
A la suivre au profond du lieu.      
 
Un peu d'encre   
Versée dans le silence   
Agitait la saveur de la vie.      
 
Les moineaux piaillant à qui mieux mieux   
Révélant l'autre côté de la réalité   
La séduction.      
 
Friction de l'entendement   
Nos grands livres d'heures n'y peuvent mi   
Si ce n'est s'évader de la contingence   
Pour aller faire le lit de la surdité   
Puis à contretemps   
Sur le champ des morts   
Tirer à la courte paille la fin de la session.      
 
 
1229

Un coin de ciel

Le long de la côte   
Les falaises à perte de vue   
Un ciel sombre    
Des roches noires   
Un sentier à mi-pente   
Qui va se rétrécissant   
Où se tenir contre la paroi   
Sans trop regarder en bas   
Des cailloux roulant sous la chaussure.      
 
Elle va légère   
Me précédant   
Dans la lumière argentée de l'été finissant   
Et je force le pas pour la suivre   
Car je n'ai pas peur    
Seulement le vertige   
L'air est un poème   
Avec un peu de sel   
Pour arrimer l'esprit.      
 
En bas la mer   
Lèche la côte   
D'un ourlet moussu   
L'eau est transparente   
A distinguer les rochers et le sable   
Les algues ondulent   
Des oiseaux passent    
Un spectacle à portée de vie   
A se jeter dans le vide.      
 
La caméra m'échappe   
Happée par un cri d'amour   
Dans l'instant où tout s'envole   
Les événements comme les âmes   
Au creux des vagues   
Le volet de cristal à jamais tiré   
Devant le ricochet des souvenirs   
A même de darder le rostre   
Dans un coin de ciel.      
 
C'est là qu'Elle se retourne   
L'innocence   
Pour se laisser embrasser   
Hors du secret   
A la pointe de l'absolu   
Cantilène inconnue   
Nous obligeant à l'ultime   
D'avoir à vivre quelques heures encore   
Près du chardon ardent.      
 
 
1228

Mazette

Mazette a rencontré deux perles
L'une verte
L'autre mal faite.
 
S'en est pris à Dieu
De lui avoir fourgué 
Sujet à réflexion.
 
Que l'une ne soit pas rouge
Passe encore
Dans cet univers aux effets d'or.
 
Quant à l'autre la frippée.
Une visite au goulag
L'aurait rendu Baba Yaga.

Offrir à tous les enfants
Piécette d'argent
Rend le voyage louche.
 
C'est moi qui écrit ça
Et puis c'est pas moi
A toutes fins utiles.
 
Au bout du bout
Il y a la loi
La loi des malfrats de la gloire.
 
J'ose penser 
Que derrière la porte cochère
Tout est beau tout est frais.
 
Et qu'à croiser les mains sur le ventre
Augure dislocation venue
Suite à donner au destin.
 
Plume rêche
Dessinant le pourtour des lèvres
Accentue les lésions.
 
Loin de la mémoire
Juste quelques sottises
A chiquer au coin de l'âtre.
 
 
1227

La passerelle

Enjambement   
Du soleil vers le haut   
Où demeurer   
Là.      
 
Dans la maison de l'Être   
Toujours étrangère   
Véronique s'est révélée   
L'initiatrice.      
 
Un visage   
Une ombre   
Un pont par dessus le vide   
Pour le grand saut.      
 
A mi-chemin   
De l'ombre et de la relation   
L'inextricable   
Du Vide Médian.      
 
Souffle de la Voix   
Entre ciel et terre   
Narration incomplète   
De nos gesticulations.      
 
J'ai marché   
J'ai longé   
Puis je me suis couché   
Sur le côté.      
 
Le lissé des murs   
Interdit aux grenouilles   
Pigeon vole   
De griller la pensée.      
 
Au matin   
Chaque mot suggère   
Le temps passé   
Du discours poétique.      
 
En quadriphonie   
Le son porte   
A force d'âme   
La rupture du mystère.      
 
Brusque fulgurance   
A toucher les cieux   
Les pulsions humaines   
Rendent pulsation à l'Univers.      
 
Un homme ira   
Barda sur l'épaule   
Traversant le Rubicon   
Vers la Terre Promise.      
 
Et puis se dira   
A reculons   
Qu'on est bien chez soi   
A compter sur ses doigts.      
 
Fulgurance du coup de pinceau   
Sur la toile écrue   
A l'écart des querelles   
Pour un effet d'absence.      
 
Plus bas que terre   
Le Feu   
Amère certitude   
D'être l'allumette.      
 
Et de se toucher   
Se border, narrer  
D'une façon affirmée   
N'en déplaise à la bonne tenue.        
 
Survivre   
C'est décliner l'offre de vie   
Pour vivre des croyances. 
Nos vérités chéries    
 
Se cacher pour espérer   
Quelque détour que ce soit   
Permet à l'acte héroïque   
L'outrance à domicile.      
 
Et d'allumer le Feu   
De l'Être fertile   
Brûlé jusqu'à l'os 
Par les petits papiers passés à la veillée.      
 
La passerelle craque   
De sensualité accomplie   
Alors qu'il est là   
Le résistant.      
 
Marche et me viens   
Ténébreuse lumière   
Me délivrer 
Du goût aux ailes fières.  
 
 
1226

Pas de deux dans l’âtre des instances

Circulez   
Chevelu des nuages   
Appelant les mannes des ancêtres   
Que la nuit coquillarde   
Énumère ma mère   
Plus haute par les futaies   
Sans que le sang coule   
À même la danse   
Tenue réglementaire   
Sur l'estrade des rêves.      
 
Terre ô terre   
Sois le cri et l'oiseau   
L'appel et la venue   
En ordre dispersé   
Barque à même   
Le fleuve de métal   
Qu'organise   
La voix rauque   
Du chambardement mémoriel   
Sans fard sans âge.      
 
 Lune   
Que les insectes interpellent   
Au crissement léger   
Des élytres de lumière.      
 
Eau de lune   
Opercules aspirant   
Les dernières lueurs   
Des anges survenus.      
 
D'une étreinte incontrôlée   
Le sanglier boit   
Gorge raclant   
La pensée des vivants.      
 
Loin très loin   
De tous bords survenus   
Les rats accourent et dansent   
Le pas de deux des instances.      
 
Mètre par mètre   
À montrer   
La rive et la rivière   
L'envers et le décor    
Le maître de l'hiver   
S'est couvert de mystère   
Crissettis d'amour   
À mesure d'inscrire   
Dans l'arbre mort des renaissances   
Le rire des compagnons.      
 
1225

La rose me regarde

Sur trois niveaux   
L'allongé de mes nuits   
En instance de parousie   
S'est révélé unique   
Jusqu'à ce que je disparaisse.      
 
Regarde l'image ténébreuse     
A lune propice    
Profondément assumée   
Sur l'étagère   
En posture terminale.      
 
Ne troublons pas l'équipage   
La patience suffirait   
En congédiant la création   
De faire passer le son de la goutte d'eau   
Par le chas du chameau.                 
                                                                                                                                                      
Il nous faut voir   
Au travers des choses   
Cette forêt assoiffée d'émotions   
Que l'étincelle du vide   
Remets dans le bon sens.      
 
A chacun de fixer l'instant présent   
Sans forfanterie   
Quand le liseron rit   
De tant d'hésitations à grimper   
Sur le coup de midi.      
 
Le filet jeté   
Chimères rattrapées   
Il serait temps de se couvrir   
D'un oui à l'avenir   
Ouvert à la bonne page.    
 
Boite à sons   
Boite des convictions   
A saisir d'une poigne ferme   
Cette œuvre consubstantielle   
Quand la rose me regarde.      
 
Si la silhouette vous hèle   
C'est un tour de magie qu'il vous faut   
Afin de se parfaire   
Aux caresses de l'eau   
Dans la " Minutieuse " des soins érémitiques.      
 
D'ascèse point   
Juste un repos quotidien   
Pour l'anachorète de l'instinct   
Capable par le vivant de l'être   
D'accomplir le soupir.      
   
( œuvre de Jean-Claude GUERRERO )
 
1224

Pigeon vole !

De joie pleine   
Sous le porche appelé   
J'ai joint un baiser   
Pour que pigeon vole   
Sans tête mais fermement arrimé.      
 
Madeleine   
Tenante de mes pensées   
Vous fûtes la proie et l'ombre   
Cloche douce pendante à l'entrée   
Prête à se réconcilier.      
 
Puissent germer   
Les idées de la recouvrance   
D'un énergie nourricière   
Au bord du puits   
Où nous nous rencontrâmes.      
 
Doigt levé   
Pierre de taille en place   
Perplexité assurée   
Il suffisait d'en payer le prix   
Ballottines de l'esprit.      
 
Brillantissime condottiere   
Entrez par la chambre   
De grâce prenez place   
Pour me dire que la nouvelle histoire   
Sera affaire de transition.      
 
Soyons le voyageur   
A la parure éblouissante   
Jurant par le travers   
Qu'on ne l'y prendrait plus   
A fouailler quelque acrimonie.      
 
Allons   
Soyons utile    
Rendu à l'air   
De parfaire   
Ce qui demain deviendra soif.      
 
D'un claquement sec du bec   
Le volatile de gifler la façade   
Madeleine s'en allant   
Au pied des marches   
Danser une bourrée.      
 
Pliure de l'instant   
La vie se divise   
Le regard moite   
Brandons de paroles à l'avenant   
Dernier ricochet sur l'étang de la Bonde.      
 
1223

La vie poétique

Revêtue d'élégance   
Brodant tapisserie   
Il a fleuri   
Pour intense pilier spirituel   
Être le corps glorieux du Double.      
 
Humble par ses déboires   
Il avait la possibilité de vivre   
Et de mourir   
Pour l'éternité   
Telle pensée qui vibre.      
 
A recueillir les signes   
A se colorer des reflets du feu   
A être mystère métamorphique   
Il a frôlé la perfection    
Avant d'entrer dans l'invisible.      
 
Le plus court chemin   
Est d'être dépouillé   
D'être rien pour soi-même   
D'avoir précédé la conscience   
Du néant de l'existence.      
 
Une vie généreuse   
De la bonté   
Cette aspiration vers le haut   
Au premier jour de l'espérance   
La présence à ce qui est.      
 
1222