Ce que j'ai Grande oreille avenante L'ai habité Sans le garder. je me tais Le silence mettant un peu d'ordre Par nature Sur ce qui se détache de l'œuvre. Point d'exhibitionnisme Juste une pincée d'illusion Sur ce qui donne à voir Bien plus que de raison. Ne pas revenir sur ce qu'on a été Convient au manieur de rêves De laisser distance compassée Alors que le roc est dur et ardent. Se donner en promenade Apparaître dans le chant de l'alouette Permet d'accueillir la traversée En bonne compagnie. Trouver des interrogations Il me semble Qu'elles parlent tout autour D'activités cachées. D'amblée parler doucement Devant la bougie Rend les êtres hybrides et composites Aléas de passage. Ne plus penser se dérober à la douleur Brumes dentellières Fenêtre ouverte Laisse entrer la lueur. Parler semble mensonge Gaspillage des forces qui nous restent Quand aiguillonné par la paresse S'engager en démesure. Se tenir légitime En bordure de méprise Augure du rembobinage des effets Au temps venu des sources douces. Tenter d'intervenir Prend de court Le désir d'être de l'artisan d'art Prompt à la démesure. A quel moment se rebeller Contre son adolescence Cette lumière vive Apte à l'effacement. ( œuvre de Jean-Claude Guerrero ) 1231
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Le lieu des voix élevées
S'appuyant contre l'arbre Alors que la journée bégayait Une teinte laiteuse enveloppa le lieu. Voix élevée Voix en regard de ce qui nous relient Avons rejoint la blanche porte. Des fontaines point de rumeur Du tas de pierres la saveur Douce insomnie perpétuelle. Table dressée Nous ferons route ensemble Palabres subtiles à l'encan. Donner au silence Le visage du rouge-gorge Apporte liberté. Explosion des mots En nous tout contre nous Fol amour des terres vierges. Ne me traitez pas durement Sachez plisser ce qui vient Sans relever le gant. Tenir bâton A l'entrée du courtil Arroge le droit d'être amant. Frapper l'eau D'une douce volonté Relève le défi. Pour elle Cantilène des prés J'ai brûlé mes vêtements. Que de se cacher Que de se balancer Permet de vivre avant l'assaut. S'asseoir et se taire Compense chasse dernière Par une réalité retrouvée. Au petit matin Lèvre friande sur le devant Courir crinière au vent. Glisser le caillou sous la mousse Permet au jour De ferrer la cavale. Goutte d'eau en vis-à-vis Ouvre la sente Au glissando du vipéreau. Viens prends place Marmonne quelque douceur Pour moi droit au cœur. Toutes les mains sur la pierre Seront tarières Pour un regard de neige. Debout assis Qu'importe la saisie Au plus profond du secret. En bas mets ton paraphe Pour vie advenue Être le bourgeon de l'éveil. Le Westminster sera échangé Contre bouts de papier Sans que fièvre ne monte. Elégance du sommeil Apparurent coupe-frère et sœur Sans que nuage se brise. 1230
La forme oblige
Rocailleux moussu Avec des arbres tout partout Allons chercher le passage S'ouvrant devant nous A mesure de la progression Mission oblige En ces temps de montée d'estive. Un arbre puissant Aux épaisses racines serpentiformes Épousait la roche. A son pied Un siège blanc Recouvert d'un manteau de cuir noir Marquait la présence De Celui Qui peu de temps auparavant Avait tenu séance. Une foule clairsemée Immobile et silencieuse Attendait la suite des événements. Fracassant un taillis La Goule a jailli Écumante Les yeux rougis Pour se figer là devant Nous invitant d'un hochement de tête A la suivre au profond du lieu. Un peu d'encre Versée dans le silence Agitait la saveur de la vie. Les moineaux piaillant à qui mieux mieux Révélant l'autre côté de la réalité La séduction. Friction de l'entendement Nos grands livres d'heures n'y peuvent mi Si ce n'est s'évader de la contingence Pour aller faire le lit de la surdité Puis à contretemps Sur le champ des morts Tirer à la courte paille la fin de la session. 1229
Un coin de ciel
Le long de la côte Les falaises à perte de vue Un ciel sombre Des roches noires Un sentier à mi-pente Qui va se rétrécissant Où se tenir contre la paroi Sans trop regarder en bas Des cailloux roulant sous la chaussure. Elle va légère Me précédant Dans la lumière argentée de l'été finissant Et je force le pas pour la suivre Car je n'ai pas peur Seulement le vertige L'air est un poème Avec un peu de sel Pour arrimer l'esprit. En bas la mer Lèche la côte D'un ourlet moussu L'eau est transparente A distinguer les rochers et le sable Les algues ondulent Des oiseaux passent Un spectacle à portée de vie A se jeter dans le vide. La caméra m'échappe Happée par un cri d'amour Dans l'instant où tout s'envole Les événements comme les âmes Au creux des vagues Le volet de cristal à jamais tiré Devant le ricochet des souvenirs A même de darder le rostre Dans un coin de ciel. C'est là qu'Elle se retourne L'innocence Pour se laisser embrasser Hors du secret A la pointe de l'absolu Cantilène inconnue Nous obligeant à l'ultime D'avoir à vivre quelques heures encore Près du chardon ardent. 1228
Mazette
Mazette a rencontré deux perles L'une verte L'autre mal faite. S'en est pris à Dieu De lui avoir fourgué Sujet à réflexion. Que l'une ne soit pas rouge Passe encore Dans cet univers aux effets d'or. Quant à l'autre la frippée. Une visite au goulag L'aurait rendu Baba Yaga. Offrir à tous les enfants Piécette d'argent Rend le voyage louche. C'est moi qui écrit ça Et puis c'est pas moi A toutes fins utiles. Au bout du bout Il y a la loi La loi des malfrats de la gloire. J'ose penser Que derrière la porte cochère Tout est beau tout est frais. Et qu'à croiser les mains sur le ventre Augure dislocation venue Suite à donner au destin. Plume rêche Dessinant le pourtour des lèvres Accentue les lésions. Loin de la mémoire Juste quelques sottises A chiquer au coin de l'âtre. 1227
La passerelle
Enjambement Du soleil vers le haut Où demeurer Là. Dans la maison de l'Être Toujours étrangère Véronique s'est révélée L'initiatrice. Un visage Une ombre Un pont par dessus le vide Pour le grand saut. A mi-chemin De l'ombre et de la relation L'inextricable Du Vide Médian. Souffle de la Voix Entre ciel et terre Narration incomplète De nos gesticulations. J'ai marché J'ai longé Puis je me suis couché Sur le côté. Le lissé des murs Interdit aux grenouilles Pigeon vole De griller la pensée. Au matin Chaque mot suggère Le temps passé Du discours poétique. En quadriphonie Le son porte A force d'âme La rupture du mystère. Brusque fulgurance A toucher les cieux Les pulsions humaines Rendent pulsation à l'Univers. Un homme ira Barda sur l'épaule Traversant le Rubicon Vers la Terre Promise. Et puis se dira A reculons Qu'on est bien chez soi A compter sur ses doigts. Fulgurance du coup de pinceau Sur la toile écrue A l'écart des querelles Pour un effet d'absence. Plus bas que terre Le Feu Amère certitude D'être l'allumette. Et de se toucher Se border, narrer D'une façon affirmée N'en déplaise à la bonne tenue. Survivre C'est décliner l'offre de vie Pour vivre des croyances. Nos vérités chéries Se cacher pour espérer Quelque détour que ce soit Permet à l'acte héroïque L'outrance à domicile. Et d'allumer le Feu De l'Être fertile Brûlé jusqu'à l'os Par les petits papiers passés à la veillée. La passerelle craque De sensualité accomplie Alors qu'il est là Le résistant. Marche et me viens Ténébreuse lumière Me délivrer Du goût aux ailes fières. 1226
Pas de deux dans l’âtre des instances
Circulez Chevelu des nuages Appelant les mannes des ancêtres Que la nuit coquillarde Énumère ma mère Plus haute par les futaies Sans que le sang coule À même la danse Tenue réglementaire Sur l'estrade des rêves. Terre ô terre Sois le cri et l'oiseau L'appel et la venue En ordre dispersé Barque à même Le fleuve de métal Qu'organise La voix rauque Du chambardement mémoriel Sans fard sans âge. Lune Que les insectes interpellent Au crissement léger Des élytres de lumière. Eau de lune Opercules aspirant Les dernières lueurs Des anges survenus. D'une étreinte incontrôlée Le sanglier boit Gorge raclant La pensée des vivants. Loin très loin De tous bords survenus Les rats accourent et dansent Le pas de deux des instances. Mètre par mètre À montrer La rive et la rivière L'envers et le décor Le maître de l'hiver S'est couvert de mystère Crissettis d'amour À mesure d'inscrire Dans l'arbre mort des renaissances Le rire des compagnons. 1225
La rose me regarde
Sur trois niveaux L'allongé de mes nuits En instance de parousie S'est révélé unique Jusqu'à ce que je disparaisse. Regarde l'image ténébreuse A lune propice Profondément assumée Sur l'étagère En posture terminale. Ne troublons pas l'équipage La patience suffirait En congédiant la création De faire passer le son de la goutte d'eau Par le chas du chameau. Il nous faut voir Au travers des choses Cette forêt assoiffée d'émotions Que l'étincelle du vide Remets dans le bon sens. A chacun de fixer l'instant présent Sans forfanterie Quand le liseron rit De tant d'hésitations à grimper Sur le coup de midi. Le filet jeté Chimères rattrapées Il serait temps de se couvrir D'un oui à l'avenir Ouvert à la bonne page. Boite à sons Boite des convictions A saisir d'une poigne ferme Cette œuvre consubstantielle Quand la rose me regarde. Si la silhouette vous hèle C'est un tour de magie qu'il vous faut Afin de se parfaire Aux caresses de l'eau Dans la " Minutieuse " des soins érémitiques. D'ascèse point Juste un repos quotidien Pour l'anachorète de l'instinct Capable par le vivant de l'être D'accomplir le soupir. ( œuvre de Jean-Claude GUERRERO ) 1224
Pigeon vole !
De joie pleine Sous le porche appelé J'ai joint un baiser Pour que pigeon vole Sans tête mais fermement arrimé. Madeleine Tenante de mes pensées Vous fûtes la proie et l'ombre Cloche douce pendante à l'entrée Prête à se réconcilier. Puissent germer Les idées de la recouvrance D'un énergie nourricière Au bord du puits Où nous nous rencontrâmes. Doigt levé Pierre de taille en place Perplexité assurée Il suffisait d'en payer le prix Ballottines de l'esprit. Brillantissime condottiere Entrez par la chambre De grâce prenez place Pour me dire que la nouvelle histoire Sera affaire de transition. Soyons le voyageur A la parure éblouissante Jurant par le travers Qu'on ne l'y prendrait plus A fouailler quelque acrimonie. Allons Soyons utile Rendu à l'air De parfaire Ce qui demain deviendra soif. D'un claquement sec du bec Le volatile de gifler la façade Madeleine s'en allant Au pied des marches Danser une bourrée. Pliure de l'instant La vie se divise Le regard moite Brandons de paroles à l'avenant Dernier ricochet sur l'étang de la Bonde. 1223
La vie poétique
Revêtue d'élégance Brodant tapisserie Il a fleuri Pour intense pilier spirituel Être le corps glorieux du Double. Humble par ses déboires Il avait la possibilité de vivre Et de mourir Pour l'éternité Telle pensée qui vibre. A recueillir les signes A se colorer des reflets du feu A être mystère métamorphique Il a frôlé la perfection Avant d'entrer dans l'invisible. Le plus court chemin Est d'être dépouillé D'être rien pour soi-même D'avoir précédé la conscience Du néant de l'existence. Une vie généreuse De la bonté Cette aspiration vers le haut Au premier jour de l'espérance La présence à ce qui est. 1222