Je suis fait d'os et de chair pour commettre soleil allaitant l'exploit de narrer la douce illusion d'avoir vécu. Au fil ardent des filets jetés à l'encan ramenâmes sur la berge les sphaignes sèches de l'entendement. Des pages écrites dégageâmes sans soucis les perles de Sisyphe du cagnard des circonstances. Tard le soir avions gobé une à une les sucreries de la raison convaincus que le pire était à venir. Balafres à tous les étages le fer et le feu faisant rage cueillîmes les plantes premières pour brillances nouvelles apparaître. Brûlures extrêmes au pandémonium des afflictions sous la véranda aux voiles d'aube fine déchirées par le vent du désert. ~ obsolescence aboutie. ( Dessin de Jean-Claude Guerrero ) 1043
Archives de catégorie : Avril 2022
Le matin pas encore là
Le matin pas encore là fait le malin comme de bien entendu derrière le tilleul dorment les gens de bien avant l'arrivée des merles tapageurs de leurs trilles rouges forge essayant d'éclabousser la coulée du silence qui sera mienne main dans la main avec les enfants émergeant d'un passé pas loin du tout à la corolle fraîche de tant de bienfaits sitôt porte grinçante ouverte sur l'autel basaltique élever l'offrande en fin de partie alors que se bousculaient babil des poules mécontentes s'éparpillant devant la sortie des vaches de l'écurie Mareuille en tête bousant à qui mieux mieux sur les pierres rondes de la cour sermonnées en cela par Riquette aux jappements de lumière. 1041
Roulent les émotions
Roulent les émotions sur la route des vacances quand sautent les bouchons. Depuis le commencement elle était là l'immense obscurité à la barbe humide de varechs. Elle avançait comme un battement de cœur sourd et lent en ne pouvant faire que ça. Et ça prenait des années là où elle avait été à l'ombre des citronniers. Le temps des bordures horlogères clignait de leurs étoiles comme on fume un pétard. Sans us ni coutumes les lambeaux de papier peint faisaient sonner leurs clochettes. Graffitis de mes nuits scotchés sur les murs de la cité les ronds de jambe en plus. Confettis de lumière plein les yeux les mains croisées sur le ventre attendre les mots heureux. Sur le pont du nord un bal y est donné pour quelques doublezons. Petit homme des rêves aux jambes fines montreur d'ours à son corps défendant vers un bel horizon parti à reculons les nerfs en pelote en abstraction au pays des sphères telles gouttes de sueur tombant à déraison sur le couvercle métallique des heures creuses. Plein le ciel les yeux de Marylène inondèrent de pensées les sommets enneigés de tendres roucoulades d'étreintes et de choses écloses l'espace d'une nuit à parer le bouquet de flamboiements alors que le Verbe infini du poète effaçait l'objet de l'étreinte pour se dépouillant être une pincée d'herbes folles. 1040
Quelques pas de plus
Se suivent en dansant Les points et les virgules Collusions de l'esprit. Les enfants remontent quelques galets Enfouis dans la vague qui sourit Le temps des bulles frissonnantes. Sur le parterre en lisière Éclatent les pâquerettes De mon cœur tâches de rousseur. De plumes et de duvet L'alouette est au zénith Dans la fibre du matin. Haute et courte L'ombre des ombres Embrase le mystère. Fleur évoquée A la lumière du printemps Le temps marche avec mes pas. Campagne douce Que ne t'ai je évoqué Plus tard le soir. Glisse le fin sourire Au déplié tendre D'un regard bref. Sortir enfin Du noir satin de la chambre Être demain les mains dans les poches. Marcher à demi pas Pour revenir dans le bois des souvenirs Rencontrer la feuille et le soleil conjoints. Dentelle des fraîcheurs A la corne d'abondance éclose Calmer l'air du lever de nuit. En se retirant du buisson des soucis La pensée s'est éprise D'une goutte de rosée. Quelques pas encore A même la cour de création Un trait de craie calme l'horizon. Pour signaler Au zig zag du papillon Les tressaillis du jour qui vient. 1039
Agissez !
Avec peur mais promptitude avons franchi les champs de roses et d'épines amères. Avons butté sur la Seigneurie des outrepassés Que l'univers peine à situer. Franchissant le Léthé avons modelé la ronde des principes à l'encan du frémissement des feuillages. Le " Maman, maman ! " et le désir sexuel ont persiflé comme millénaristes en goguette. Décapant le mental à fortes brassées du passé avons vaincu l'espérance. " Agissez, agissez ! " qu'ils disaient les " propre sur soi " de la raison. Aussi avons le cercle si large en son rayon infini que la droite apparut. De sagesse oui sans le désespoir l'attente mais avec la parole juste. Seulement le présent Cocagne entre passé et futur conjugue le " je suis ". Le Griffu de l'avenir ordonne et cadenasse l'homme en sa descendance contrariée. Voir ce qui est est orgasme majeur pour les terre-neuvas des mers froides. Séparés par jouissance de l'ego rapetassé sommes ouverts à tout. Se libérer de soi permet d'être là ici et maintenant. Point de corde de rappel seulement manger boire et faire l'amour est rivière qui s'écoule. Ne biberonnons pas la vérité n'a de frontières que celles du vent des steppes. Le réel est vrai l'idéal est mensonge la sagesse frappe à la porte. Ne pleurez pas ne croyez pas aux " sèche-larmes " soyez le fruit de votre histoire. Le grain de nostalgie qui nous accable est le rappel d'où nous venons nous les enfants du mystère. Dire la vie comme elle est écope les souffrances et rassemble les connaissances. Chaque pas engagé est grâce en rejet du progrès Pour plus d'assurance encore. Et passe le frisson de la mort l'occasion d'être tendre avec la vie nous les proches de nos proches. 1038
Le Patou blanc
Creusée à même le sol des solstices Appel réitéré d'une voile soulevée en carême La Très Chère de son ombre la proie Mena tapage exquis sous le mur de pierres sèches Comme lumière étrillant la croupe d'une cavale En retour de vague sur la plage insolite. Après solifluxion des atermoiements Et saisie immédiate de l'innocence Au pradou des colchiques remontantes Se dressa calme et contemplatif Le Patou blanc aux yeux verrons Le Maître de ces lieux. 1037
De simples écritures
De simples écritures A la santé mentale assumée Se sont jointes aux orages En paradis Loin du pilon des illusions. Mordillant l'œillet de poète Il cueillait de ses ailes d'argent Les fruits confisqués par les Grands Pour sans autorisation Écarter le verbiage. Son sang Etait un singulier brouet Fait de marchandages De post-vérités et de courts circuits A se brûler la couenne. Peu de beauté Juste un peu de boue En bas des pantalons Pour statuer sur l'inique mesure Prise au son du tambour. Point de maraude La gitane envolée Pour garder en lieu sûr Les silences reassemblés Sur la vitre embuée. Les pièces de monnaie Du Mont Saint Michel Trébuchèrent une à une sous la lune A quémander l'eau et le pain Aux trémies de l'oubli. 1036
A la une à la deux
A la une à la deux Au passage des années S'impose De ne pas justifier L'ordre et le désordre Du mucilage des actes. D'avoir été Dans l'été de la décision Attire sur le devant de scène L'éparpillement des mots d'amour Comme d'être mâchonné Permet au vent d'extraire poussière. C'était hier Le ciel et les étoiles avaient brassé Des ans et des ans A ne plus se souvenir Des caresses d'anges A la pointe du sémaphore. Point de retour en arrière Désormais le trou bleu Promeut de subtile manière Retrouvange Nouvelle L'accaparement des lumières Que n'effraie plus notre raison. Point de salut Juste du petit bois Pour démarrer le feu Et patatras Voila au delà des ratures Le Retour de l'âne gris de Buridan. Il est De supposer infinies Les routes à venir Par le pont aimanté Des amitiés considérées Se perdre en Cocagne. Magique Tout est folie Quant partent en déraison Les fruits amers des canicules Lâchés comme vieille peau Sur le quai noir des mouettes blanches. Mêlant ses bras Au tournoiement des saisons L'irrationnel fuit A supposer que Raison vienne Entre danses et chansons Prêter le clair à l'ombre de nos décisions. 1035
Une pêche pour deux
Sec et véridique Mais marchant de guingois Par les champs d'un printemps parfumé Je me suis pris les pieds D'une offre poétique Dans la travée des horoscopes. Il y avait là La mangue et le mandala Empruntant le pas de la panthère noire Alors que s'illusionnait sur le pas de porte La mante religieuse des atermoiements Prompte à l'inoculation du baiser de paix. Engager la munition Dans la Parthénon du canon Est chose facile Au règne de l'immoralité Dans l'Univers des tendances À ne plus dégager le radar intérieur. Je me souviens De ma mère allaitant Le petit dernier de la troupe Sous une averse amoureuse À la pointe du Raz Les bateaux au cimetière accumulés. Guirlande de guinguette Passait le train des émotions Guignant la sortie de l'école Quant suffocation extrême La part manquante de nos expériences Fût prise d'un joyeux rire. Le Chaos étaient plein des vers de l'ennui Lors la mosaïque recueillir Un large éventail d'informations À tomber amoureux En extase familiale Des souvenirs de demain. À perdre la mémoire Incline le jour qui vient À l'extrême souffrance D'un étouffement qui progresse De prendre place Dans le concert des naissances. En base des conditions Il y a le mérite des ordres-mère De la cruauté interstellaire Des galaxies flottantes Tels méduse algues et anémones Dans l'océan d'un ventre vif. Le temps est à l'orage À perpétuité montent des abysses Sous la pression des origines Les tenanciers de la culpabilité Générant la compression des images Avant le changement d'heure. Tenant sa petite valise Elle était arrivée par le dernier train Pour à l'hôtel des pleins pouvoirs partagés Manier le philtre d'amour Sur la pierre aux cupules Toute guerres révolues. Elle maniait l'organe Et la chose vécue De cascade en cascade Les eaux parvenant Jusqu'au bassin de réception La boule de nourriture serrée contre son ventre. Pâle lumière D'où provenait la vision De la peur à la mort En réaction à la douleur Émergeait l'œil-source Au trait pur d'une flèche unique. Franchissant le pas de la Cavale Bien au dessus du vide Le novice accueilli sans surprise Fût allongé sur la berge À même une couche de roseaux Bercé par des anges diaphanes. Ainsi au fil du Nil de notre enfance Héros aux mille visages Nous escamotons les terres lointaines Pour dessiner sur la carte du ciel Le goût d'une pêche miraculeuse Sans que l'œuf se brise. 1034
M…
M... De toutes ses forces Cet enfant perdu En fin de saga Que perfusent Les accrocs du quotidien. M... De mars en avril L'enchantement simple Des corolles s'ouvrant Au portail De l'amour en beauté et vérité. M... En cette époque d'incertitude Attention donnée Au contact physique Au silence stratégique De l'émergence de la vraie vie. M... De tout En l'instant Le label des contrefaçons S'éteignant pour toujours Quant passent les cigognes. M... De lenteur feinte A l'orée de la pâture Les chevaux du passé Défiant le barbelé De grognements inouïs. M... Écrire la nuit Des mots de brume Soulignés au papier crayon Part manquante Éloignée du bouffon au bâton. M... La page blanche D'un clin d'œil Enjouée au chant des lumières Comme un sou neuf Au matin des comédiens. M... De l'indicible Faire du fer De la relance en trahison L'objet indésirable D'une nostalgie du sacré. M... Le sourire du père Appel d'une plaie essentielle Colmatée au plus fort du scandale Alors que se fanent Les fleurs de magnolia. M... Le besoin d'avoir des ailes Paroles en miracles Vers ce qui est permis Hors les terres glacées De la gangrène autoritaire. M... Les pierres Aux graphies mystérieuses En bord de fenêtre Quand piaillent les hirondelles En rupture d'ignorance. M... La liberté Du travail des hommes libres Sans misère sans se courber Éloignant les incantations Des manipulateurs de la peine marine. M... Le père et la mère La mer et la montagne Au gré du partage des océans Quand le déploiement de l'âme Fait sien la parure de l'esprit. 1033