Je suis là et pas là Dans les nuages Et dans le ciel sans nuage À jouer et ne pas jouer Sans que la vie me guide Mais avec le vécu de la vie. J'ai vécu et je n'ai pas vécu C'est tout comme J'ai choisi et je n'ai pas choisi Arrivera le moment du sans choix Ce sera La plongée en soi. Je ne vois pas la réalité Dans la pure présence Cachée et souillée par mes propres pensées Je ne pose plus de questions Pour laisser place à l'intuition Sans accélération de la réaction. J'observe sans analyser Et par là je comprends Sans passé et sans futur Passif et vigilant Sans s'accrocher au monde Les frictions ont cessé. Je recherche les plaisirs Et les plaisirs m'ont insatisfait Tandis que l'énergie utile à l'effet juste Sans préjugé et en amour M'a fait rejoindre l'enfance Où les mots, les pensées et les actions sont en harmonie. Je ne suis pas habile Je suis étonné Extase de l'innocence Action désintéressée Pour Te voir, simplement Te voir Aspiré que je suis par la recherche de la vérité. Il arrive que j'entende un son Un son qui n'a pas de son Un son qui provient du mouvement Alors les fluides du corps créent des sons Porte ouverte vers soi Papier de soie recouvrant la pierre de l'entendement. Je parle et ne parle pas Où plutôt ça parle en moi Et je ne cherche pas à savoir pourquoi Mais à être indifférent C'est-à-dire à prendre au sérieux Ce qui se dit. J'accède aux relations Et me souviens D'avoir ramasser des pierres d'achoppement Pour les transformer en pierres de fondation Par l'accès à ce qui est En ne faisant rien. Quand j'accumule les informations Je rassemble les autorisations Pour me jeter à l'eau sans recommandation Alors je me noie Puis je renais En connaissance stimulée. Et je descends dans le monde Le miroir propre et stable à portée de main Pour voir correctement mon visage À la dure Installé sur une vire à jouer de la musique Avec le vide tout autour. Il n'y a que l'élan Au lever du soleil les oiseaux commencent à s'agiter Tout est source Sans être responsable Être un pont Entre ce qui existe et n'existe pas. 1344
Archives de catégorie : Septembre 2023
L’Ange a dansé
L'Ange a dansé Lune pleine vers le lieu de l'émergence Le regard intérieur Bouche ouverte Langue tirée Oreilles tendues En perception des vibrations. L'Ange a muté Par sa position entre le Ciel et la Terre Face aux extrêmes de la fissure initiale Il a recueilli les clefs essentielles De la sublime entreprise D'extraire le joyau de la gangue Scellant la perfection. L'Ange s'est alors nourri de la Terre Celle qui donne et reçoit Dispensatrice des énergies Et de la reconstitution des forces Compagne d'œuvre Qui jamais ne s'égare En concentrant la partie féminine de l'âme. L'Ange a épousé les deux principes Le mâle et le femelle Pour se pourvoir dans un autre niveau En terme de reconduction des expériences À unir le mobile et le fixe À pénétrer les ténèbres Jusqu'à devenir aveugle pour mieux voir. L'Ange a écouté la voix de la Nature Il s'est enrichi des lois de l'équilibre En étroite amitié Il a entretenu et approfondi la relation Pour mettre en jeu la sensibilité Enfouie au cœur de nos profondeurs Il a vu et entendu. Inspiration Murmures Fluides de la Terre et du Ciel Langage du serpent Langage des oiseaux Le nouveau polyglotte S'est réveillé un matin, serein. 1342
Le zèbre des montagnes
Plein de stries Dans le viseur Pour que la montagne fasse beauté De ses strates géologiques Ourlées par l'érosion. Je ne sais si cela gourmande la conscience Mais j'expériencie Des arbres en file indienne Le long des vires de la paroi Comme les vagues figées d'une mer ancienne. Vaincre ses désirs C'est laisser pourrir le fruit désiré Puis le manger Et découvrir par les intestins chavirés L'expectoration des mauvaises bactéries. Le doigt levé La maîtesse suggéra de le baisser Sage proposition avant compensation De recevoir les cendres sur la tête Du saint soufi monté en paradis. Bleu comme le ciel Bleue comme la jambe dégorgeant le sang Bleu comme la queue de billard Bleu comme le bleu de Prusse Bleu comme le jeune soldat. Voir la roche à nu Et prendre la décision de bivouaquer sur un replat Où l'âme départie de l'attachement Atteindra le reflet du nuage Dans le miroir déformant d'un visage. 1342
Énimreh
D'un genou l'autre De neige en hermine Elle a conquis le monde Entre le tyrannosaure et le plésiosaure Par captation de l'énergie première. En vocation de lumière À la pointe des âmes blessées Elle a conjoint le roc et la mer Par petites lampées iodées D'alimenter le dragon des abysses. Au sombre empire des bêtes souveraines À la surface du royaume de tous les dangers Elle oppose le frais des provenances du ciel À la dentelle Du silence des eaux. Au séjour utile Près des chênes centenaires Elle a tourné en rond Et dansé affamée de l'instinct Sur le chant des pierres. Dans ce terroir minéral Aux végétaux sculptés Elle est passée outre Aux forces paralysantes de l'habitude Pour retrouver le niveau naturel. Énigme Énimreh À s'extraire du marécage Elle a conçu la corniche des eaux douces Le double composite de ce qui est En courbant la pierre qui l'enserre. La forêt est immense Le gardien en présence du Grand Cerf Remonte vers les sources Pour reconstituer l'airain D'après l'exil. Dans la chute Plus de couleurs Rien que le gris du désordre Malgré les devises enseignées De la marche en travers. Puis il est venu Le joueur de flûte des occasions passées Le point d'équilibre entre le haut et le bas Jaillissant ressort Après l'abandon des systèmes figés. Remonter des enfers Hors la visite nécessaire du Grévin des obstacles Permet la libération des forces neuves Avant l'exploration des terres nouvelles Aux présences invisibles de l'autre ordre. Voie de l'effort Dépassement Chemin donnant accès aux cristaux de la Merveille Route ouverte à la lumière et à l'espace D'entre le "je" et le "nous". Reste à se retourner À empoigner le chapiteau des colonnes élevées Pour mains et pieds en préhension extrême Porter au pinacle La quête d'éternité. 1341
Le vol du vautour
À ne voir de l'abîme Que le chantre qui le prolonge La voix se repaît De la cohorte des ombres En tombée de nuit. Processus de transmutation Passant de l'écorce au papier Les trois coups de l'entrée en scène Accaparent l'instant d’éternité Du téton pincé. Aimable et courtois Autour de la tablée Avons levé le verre de l'amitié Comme d'habitude En sollicitude d'une voie lactée renouvelée. Vol du vautour Entre les paupières des nuages Volupté d'être Le dard altier Explorant la corniche étroite. Chaut de nous détruire Par le vent accompagnés Approchons insensés De la maison des tourments Au blanc céruse de nos origines. Frères humains de l'entendement Déposons le fardeau Sous la croix des tempêtes Trait fuligineux Sur la toile des cieux. Agir n'est plus élan Quand reviennent au plus élevé du chemin Les fumerolles du bien-penser Se courbant par dessus les épaules accablées De quelque ascendant courroucé. Survol immédiat Des paroles données En considération du respect dû Palabrer sans pudeur sans lâcheté Fait du ronchon l'homme libre. Et ne plus persifler De paraître bébête Occasionnent l'étiquetage Face au ciel haut et court Du mot d'esprit. Pliant devant l'accès au sacré Il eût paru réel De nettoyer la prise de conscience Pour lutter contre les apparences Fruits de nos accoutumances. Malin qui pourra Le matin Le lit ouvert Quémander à la porte du grand saut Un partage réussi. L'image n'a pas de forme Juste un ancrage dans le corps Une floraison de l'esprit Sous l'aspect d'une lettre graphée serrée Dans la chair du grand chambardement. 1340
L’écorce
Devant moi La lune Et Vénus en sus Pour le parterre infiniment fleuri Du jour à venir. Ce m'est égal que la voix propose Un reposoir à la luette En plein vent de l'égarement Une seconde passe si vite Pour ce corps à la jambe lourde. Les lèvres brûlent Un semblant de sourire en coin Et je t'écris d'une main ferme Que la lumière est mienne En retour de mission. Il s'était égaré En proie à la froidure D'un matin d'automne Le maquignon de la foire À la biaude souillée de bouse. Tu es là Au paradis des arrachés De vie ceinte À petits cris À courir le Prjevalski. Une pluie fine Frappe la vitre Et ne pouvons nous soustraire De cette brûlure Un soir près de l'étang consommée. Pointe de bleu Sur son mouchoir de tulle blanche Mélancolique emprise des nuits Au matelas de feuilles de bouleaux Bruissant comme gros sel au sortir de la maie. À grandes enjambées Il a franchi le palier Simple concordance des temps Le passé se faisant la malle Pour un présent en pleine face. Ils ont jeté les pierres Sur la tête de Jean Le bien nommé Corps figé dans la terre retournée Lui le petit au duvet si doux. Se lever L'écorce à bout de bras Et pleurer Violence du grand secours Au creux du cœur accueillie. Et se faire Part terrestre de l'élan Dans l'étreinte de haute lignée Paille chaude Reconduite telle membrane de libellule. Me mets à flotter Sur les secrets du monde À consentir quelques miettes aux moineaux Le pas vif Entre deux haies de chèvrefeuilles. 1339
Celui qui écrit va vers Lui
Celui qui écrit Va vers Lui Sans retenir sa peine Par l'offre de son enfance Le miracle d'être. Timide intrépide Au parcours paysager improbable Il y eut juste équilibre de prospérité Sans se retirer des origines Référence aux mystères de la vie. Le décor était là Assemblage d'isorel et de toiles peintes Où s'approvisionner soi-même À lire l'espace environnant Sommes-nous déjà mort ? Elle éclaire la blessure À livre ouvert En comparant les heures calmes Avec la recherche du brouet d'amour À regarder la pluie qui nettoie le ciel. Regarder toujours regarder L'éternité connectée au monde Les paillettes en sus Pour nourrir les oiseaux De l'aptitude au bonheur. Monte D'entre les lattes de la terrasse Le vermicelle du temps qui passe Sur leurs petits vélos alphabétiques À composer belles ritournelles. Tout semble fait Pour dépecer le puzzle De ses funestes entreprises Impatientes mise sous séquestre Des harmoniques du son et du sens. Placez le tout dans l'éprouvette Ramenez feuilles mortes Au refuge des mots Quand même loin du monde L'étoile ne ternit jamais. Aveugle et niais J'eus par le passé Maîtrise du destin Qu'un grand vent rassembla Dans l'acuité des susceptibilités. D'or pur Un noyau d'ombre au revers J'allais bavard endimanché Me mêler en déshérence Au sein du rien d'un songe. Et plus encore À dévoiler les textes premiers S'enflaient protections et fureurs De l'amant éconduit Sans que l'écho ne travaille. Plus prêt de toi Entre terre et littérature Le faiseur de vie esquisse Quelques mouvements gymniques Sur le sable des mes nuits. 1338
Parole des paroles
Parole des paroles Orgasme de la lecture Un soir après coucher S'enflamment les coques de noix Sous le nénuphar du silence. Qu'il reste là Dans le grave du grenier Où le soleil reviendra Drapé de tendresse Une main sur ma nuque. Averti Et marchant sur les eaux Il a volé quelques mots À la barbe du renard En quête de bonheur. Être comme tout le monde Est étrange possession De juteuse manière D'agrémenter du soleil La peaau tannée de la reconnaissance. Le carnaval des mots S'est ébranlé Chevaux en avant Le ventre bedonnant Par la portière arrière. Immobile À justifier par le hasard L'ordre des coulées de lave Engage à la dérive Les errances du jour. Vite un humain ! Pour ne pas fatiguer Le geste à venir Contre le vieux plancher La danse de Saint-Guy. On l'achèvera Le rhododendron de la cour D'un coup de serpe habile Sans hésitation De fatigues pleines à venir. Et de recomposer la figure Sous le satin de nos regards À ne douter que de l'enchaînement Menace persistante Hors moi plus que jamais. Ça court et ça crie Partout dans la cour À se montrer du bout du doigt Le fermoir de l'instant Le ravi du bas des marches. Il s'écarte et bascule L'enfant audacieux À se tenir hors Pour vie nue et fraternelle Décoïncider la plaie et la romance. Pluie d'automne Et premiers chagrins Les visiteurs du soir Entreront par la porte du fond Où tout recommencer. 1337
C’est t’y beau les mots
C'est t'y beau les mots À se contenter d'une côte de bœuf Alors qu'en bas il fait pas beau Et qu'en haut c'est rigolo. C'est t'y beau les mots À voir au bord de l'eau Un cerceau rouler sa bosse Entre fleurs et oiseaux. C'est t'y beau les mots À la queue leu-leu Essayant de s'y retrouver Parmi les caractères de Gutenberg. C'est t'y beau les mots À foisonner par le menu Au risque de perdre la raison Quand point le taille-crayon. C'est t'y beau les mots À s'évader loin du monde délavé Pour un rien sans destin Comme le poète pèlerin. C'est t'y beau les mots Aux acouphènes mémorables À fuir le qu'en dira-t-on En réitération de l'instant. 1336
Tu passes et repasses
Tu passes et repasses Balancelle des instances Vains mots de la traverse D'une insensée aventure Aux effrois que l'on ignore encore De toi Aux bonnes manières acidulées Dont le doux chuchotement Cycle franchi Étanche la soif Portes ouvertes Devant la divine planète Hautes vagues battantes Permettant la fin de l'épreuve Questions au placard Dans le tabernacle d'un dernier été. Puissions-nous Telle l'alouette lulu Mélanger le chant et la bonne humeur Devant la planèze imberbe De ses pierres supprimées À la dynamite puis au tractopelle D'un solstice l'autre Du berceau au tombeau À respirer une dernière fois La fragrance de la terre mouillée Au sortir de l'orage Face humaine offerte au ciel Ricanante de la poussière Accumulée par les vanités Plastronnant ventre avantageux Sanglots accumulés Os séchés blanc de blanc Devant le gouli goulu des corbeaux De taille et d'estoc estampillés par la tradition. Minute imprévisible Sidérante lumière Bras tendus À l'horizon extrême De la fresque cantalienne Âme en éveil Que n'eus-je combler d'un sourire Le voleur de cerises du pré d'à-côté Quand retentissaient loin très loin Les cloches de Saint Lambert Mon infime bourgeon de séduction À élever d'un degré L'escalier de la chambre aux rats Nez au vent Oreilles à l'incarnat prononcé Dressées cœur battant Ce frêle esquif d'outre-monde Plongé par la fente étroite Mousses accumulées Abeilles retrouvant D'élytres bruissantes parfumées L'entrée de la maisonnée Voie lactée par où tout recommencer. 1335