Esprit, conscience et pensée

Le fond
De cailloux et d’herbes affleurantes
L’apparence émergente du dessus des choses
Calque et calme de l’inconnu porté au devant
Annihilation des vies souterraines
Représentation de l’esprit d’avant le big-bang
Symbole et principe occurrences du rien principiel
Présence de ce qui n’est pas et a peut-être été
Voir au-delà de nous

La grille
Et son détourage géométrique
Permet la perception au travers de nos sens
Au carrefour de l’indistinct et du nominatif
Elle est conscience hypothétique avant l’aube
Recel de l’ordre et de la manière par ses possibilités
Cognitif affecté à l’exploitation des terres rares
Réalité empanachée des fruits et services de la science
Elle colmate les peurs à des fins de renaissance

La fleur
La pensée qui représente une forme
Après l’orage la vie jaillit
Regain d’entre les modulations du passé
Activation de l’esprit et de la conscience
Construction d’entre les eaux de la pensée
L’île atteinte la vacuité opère
Dans ce monde je joins mes expériences
À point nommé reprenons souffle


1694

Pleurs à fleur d’eau

Pleurs à fleur d’eau
Un enfant pour toujours
Que je n’ai su retenir
Lui l’appel inopérant
Quand patte d’amour
Retenir lune pleine
Des mains aux tâches grises
Par la peau distendue
Lever haut le chiot que j’ai commis.

Prise de notes
À la porte du tabernacle
Ai vécu la caresse inaccessible
Dans ce désert désuet
D’une mère à la fenêtre des sœurs
Voyant s’éloigner le train parental
Immense douleur
Au cœur de la petite fille
Passée aux trémies des regrets incessants.

De clés, point
Juste le désir des points de croix
Collés à la glue sur le mur de pierres sèches
Odeurs de vaches émises
Mufles morveux
Sous l’astreinte répétée
D’une mère endormie sous les arches du pont
Esquisse d’un retour de couches
Des mots de nuit de l’oubli.

À qui tendre la main
Le soir à la veillée
Lentilles turbulentes
Tournant en rond dans le couvercle de métal
À qui tordre le cou
Des ombres fines
Sous un ciel à l’arche tendue
Au ventre tremblant
Des pulsions des flatteuses pensées.

Désenchanté aux couleurs de givre
Ai disposé la sueur du jour
Goutte à goutte jusqu’aux rêves gris
Empanachés du sébum pourpre
Yeux de l’âme
Fleurs fanées au bec
D’un pic-épeiche spontanément apparu
Au domicile cil à cil
De nos chants nostalgiques

Fils de rien
À la pierre que j’écorce
De son lichen de méfiance
Biche tremblante
Vibrante telle bûche en feu
Sur son lit de feuilles sèches
Accrocs immémoriaux
D’une retrouvaille douce-amère
Retour en grâce pour don de vie.


1692


Par la voie des airs

Par la voie des airs
Découpe sacrificielle
De soi au soir de la journée
Avons relié les deux mâts terminaux
Du cordage de nos entrailles.

Scintillent les perles
Au carrefour des émotions
Que la chute probable
Permet à l’appel
De devenir âme espérante.

Surgissent de la source
Les mots alignés
Chantant la macarelle
Comme traîne de lave
Hors des gueules fumantes.

Secoué de spasmes
Le volcan esquisse le couchant
D’un geste plein
D’avant la venue de la voie lactée
Océan de mes rêves.

Longue vie au nécessaire atour
Des bordures d’horizon
Donnant naissance
Aux fresques d’origine
Errements fragiles en limite de découpe.

Plissement des yeux bleus
De tourment en perdition
Dessous la frange échevelée
Pénétrée sans entrave
Par nos beautés et laideurs.

J’étais cela
Longues traînes défenestrées des cieux
À même de prendre conscience
Du Mal
Relevant de l’humanité entière.

Rôdent par les nuits d’insomnie
Les échardes du passé
Collusions en longues files de ma parentèle
Écopant le pont des souvenirs
Jusqu’à lustrer la poésie.

Le sang de la terre
Rosée élevée à pointes d’herbes
Au seuil éclairé d’un doux mystère
Irradie de nouveautés réinventées
Avant le grand ébranlement.

Je souffle, je suis
J’inspire, j’expire
Se laisser aspirer
À ce qui là-bas
Espère un monde non-clos.

D’un voile l’autre
À portée de mains
Avons passé le gué
Du miracle d’être
À ses pieds l’origine de la lumière.

Voir
Sachant la prophétie s’élever en cercles concentriques
Créer partage équitable
Entre l’âme singulière
Et la colombe fidèle.


1691

Pierrot est mort

Feu de feuilles sèches décollées du frêne
En finitude d’un ciel de traîne
Les nuages rouges vif de l’automne ont chu
Flammes et fracas cinglant changement de cap
Au travers des tuiles et solives
L’arbre centenaire est tombé
Brutalisant faisant jaillir brandons et fumées
Dans la zébrure d’une fortitude.

Pierrot est mort
Ce soir les anges d’Indochine pleurent
Le GMC s’immobilise dans une fondrière
L’auriculaire droit se tend une dernière fois
Un fusil mitrailleur s’enraille
La jungle frémit d’un ébranlement soudain
Des branches craquent les oiseaux se taisent
Des hommes verts sortent des bas-côtés.

Dans la chambre
Ce soir le fils est entré
De violents coups de pioche
Il a terrassé le père
Puis s’est emparé du dossier vert
Ordure dépenaillée sortie de l’enfer
Il a pris la Mercédès
Pour disparaître dans les rues désertes.

Parcelles de terre d’Auvergne
Vendues à la criée
Le mausolée mégalithique arraché
Du pré de Lacombe la blonde
Les mots du ci-devant descendant
Éparpillent par delà la sueur des anciens
Quelques souvenirs de vacances
Couronne incandescente d’une brassée de joie.


1691


La parole s’est éteinte

Fleur de la main
Caresse permise
La douce peau du jasmin.

Remballe les effets
Racle les fonds de tiroir
Tire-toi à tire-d’aile.

Sabre le beau et le rebelle
Dans l’entre-deux thuriféraire
Des rondelles de mortadelle.

Sois de marbre
Au solstice des récompenses
Panse pleine des joyeusetés de l’esprit.

Officie maigre bourrin
Des tambourinades familières
Au cru et au cuit du son de la raison.

Parcours le chemin
À demi enfoui le matin
Dans le repli des draps du lit.

Sois le dextre
Sois le senestre
Un brin de lilas sous le bras.

Élan saint élan
De la pierre aux cheveux d'or
Montent les carabistouilles d
'une prise de tête.

Fine dentelle
Ôtée dans le noir
Occasionne tohu-bohu du soir.

Écluse rages et panaches
Sans l’ombre d’un doute
Au crépu de l’histoire.

Sollicitation de clochetons
La sortie d’oraison
Occasionne chanson triste.

Filant bon train
Par les rues et ruelles
L’impasse fût cruelle.

Puisse du mur de pierres sèches
Corriger la tenue
Redevenue vibrante.

Energumène de l’ailleurs
À point d’heure
Avance la joie des jours meilleurs.

Venant de Bron
Conjuguant brèves œillades
La dévalade eût lieu.

Églade des soirs d’été
Signale agreste envolée
Du porc-épic des remblas.

Fuse de mon cœur
La flèche idoine
Pour un tout pour un rien.

Plaise au seigneur
Au changement d’heure
La plaie change de couleur.

Perdu puis retrouvé
L’enfant des siestes longues
S’est permis l’accolade.

Échevelant tête parfaite
À portée du couchant
Crispe le regain des souvenances.

Plume plume trois fois plume
Au risque de paraître
La parole s’est éteinte.


1690




Le Grand-Bédé

L’était venu le Grand-Bédé
À la pointe de l’estran
Bugle en tête
De ses acolytes le suivant
Rodomontade des mers
Saisie du prestige
D’avoir à dire et redire
La puissance-créatrice
Garante de l’Ouvert
Là en contrebas des dunes
À saisir d’un large regard
La munificence des épineux
Crépus de jaune citron
Mains pleines de grâce
Griffant le sable mouillé
Creusant petite dépression
À la base des moignons de bois fossilisé
Embase où confier
Le transport des grains de sénevé
Vers qui de droit
De vrai de pur
en accorte compagnie
Corps âme et esprit associés
De l’arrivée
Des petits hommes du passé
Se tenant dès l’aube
Pour magnifier la venue du Grand-Bédé
Et s’ouvrir au ciel de l’instant
D’une aura singulière
Signe du retour aux origines
Ombre ténue de celui qui n’est plus
Toi l
'énigme des choses fragiles
L’enfant doux aux crocs de lumière
Livrant par le devant de ses jambes
Toutes injonctions
Permettant de vivre le néant
Vive parure du vide apparu
Monstrueuse envolée
De par les nues aux émotions tues
De par la brume des temps révolus
De l’Être dépourvu
Par tant de biens accumulés
Au gré des vertiges de la matière.

De ténèbres point
Le monde me pénétrait
J’étais le monde
De ma peau piquetée de sel
De mon ventre efflanqué
De mes yeux collés-levés vers l’est
Au jeté d’une poignée de sable
À faire brassée de mots
Griserie à mi-conscience
D’une fécondation prochaine
Coquilles ramassées
À même les flaques d’eau
Pieds nus
En chantant à contrevent
Au plus fort du sifflement de la houle
Brassage des vagues oblige
Dernière sentence requise
Que le temps est au créant
De prophétiser
La geste libre
De participer
Au-delà de la mort
De ce que je serai.

1689


Aux six plaies de l’origine

Aux six plaies de l’origine
Corps et âme engagés
Dans l’aventure de l’Être
Nature sacrée
Je suis ce qui relie.

Balcon de schistes empilés
Repos du marcheur
En accomplissement de la Voie
Je suis puissance créatrice
En possession de la prérogative.

Et le langage dans tout ça
Découpe ferme à même la roche
La double circulation horizontale et verticale
Est à l’œuvre
Animant la destinée humaine.

Brume ascensionnelle
De la vallée venue
Houppette de gris
Il suffirait d’un regard sage
Pour que le mouvement se perpétue.

Plus loin
Comme en apesanteur avec le premier plan
La Bête se déplie
Ondulante et puissante
Par sa présence souveraine.

Pour m’élevant au dessus
De l’Être-là aux vibrations bouleversantes
Soulevant les nuages d’altitude
J’avance sans détour
Vers l’Ailleurs en grâce de transmettre.

Entrailles brisées
Laissant paraître
L’immense Bleu en moi
J’écoute résonner
La mémoire des vivants et des morts.

L’œil est ouvert
Un invisible souffle
S’offre à l’élan qui accueille
Echos des choses nourrissantes
Vers lequel le geste se tend.

Lever la tête
Se confondre aux rivages de l’Autre-Rive
Source de ce qui est cher
Clef au vif du mystère
Âme purifiée à l’aune de l’oubli.

Se laisser saisir
Franchissant l’horizon
Unique donation
D’un univers non clos
D’où jaillit la Lumière.

Par delà le tout du rien
Je gambade
De mes plaies le sang coule
Le cadavre exquis des scories
Me pèse me dédouane.

Et je me dissous
De larmes avérées
En cercles concentriques
Élargissant l’avenir
Signifiant que la Vie est là.


1688

À celui que j’épouse

À celui que j’épouse
Parfois d’un murmure
J’évoque le grand iambe
D’une écoute cathodique
Bruits enchenillés
De l’aura médiatique
Enchantement de basse saison.

Souffle de la bête
Spasmodique et lubrique
Par delà le silence
À résonnance compulsive
Passion continue
À fleurir la prairie
De pensées pures et nouvelles.

J’ai souvenance des transes
De l’ineffable senteur
Des pommes sûres
Effleurant le tremble des peupliers
Quand cerclage écrasant les cailloux de l’allée
Monter vers Montamisé

Là où tu es passé.

Il est des offres cathédrales
Porteuses de rêves
Au lyrisme élégiaque
Qu’à coups de langue
Le corps mure l’anfractuosité
Du train des souvenances
Chargé d’urgences mémorielles.

Muse museau
Au paradis vert de gris
Suce et resuce
Le sel blanc
Au perpétuel flamboiement
Du matin des magiciens
À l’antienne solaire.

Élus de laine
Suppôts de Satan
Aux pupilles rectangulaires
Ils virèrent de bord
Ultime moment de rétractation
Avant de griller à l’heure dite
Dans l’oubli des côtelettes.

Mêlant le moutonnement des collines
Aux gymnopédies des saltimbanques
Il fût convenu
Qu’à l’irréductible dureté de l’entendement
Soit substitué
La salle enfumée de sueur et de vin mêlés
Des Anciens rassemblés autour du poêle à bois.

Je pense à nous
Je pense à l’univers
Et l’univers me sait gré
Jusqu’à exiger
Après tant et tant de pages raturées
Que donner sens à l’abyssale signification
Laisse rouler hors de soi l’œuf à venir.

Blanc noir
Les co-auteurs nez-à-nez
Du grignotage
De la cubique relique
Sont tombés au pré-salé de la condition humaine
Âme suppliciée
D’un amour inachevé.

Lorsque bénissant Dieu
À même le sol
Il fût amené de croquer
À pleines dents
L’aube du vide médian
Ultime queue de poisson
Avant le grand chambardement.

Pleine lune assurée
Rideaux entrouverts
Le bloc étrange
À goût de crapaud balloté
Dévala
Le temps imparti à d’ultimes négociations
Avant que la charrette ne disparaisse.

De sangles de paille de léchons
Le suint des moutons
Faisait sien l’orpaillage en serre-livres
Des traces de vie
Purifiées à la flamme
Du plus que soi à l’horizon
L’émoi de l’unique donation.


1687

Max M.

Caresse si douce
Sur l’énigmatique entre-mont
Étendu de son long
Entre deux sapins argentés.

Effleure
Douceur subie
L’ouverture en grand
D’une fête outre-mer.

Nappe de verdure
Tout s’habille de neuf
Au grand festin
De l’arrivée au col.

La peur le doute
Le passé même
Basculent d’une bouche louche
Sur le versant où tout bourdonne.

Simplement là
Être repéré par le vautour
Déployant sa voile
Proie de moi en croix.

Flaque floc
De l’eau
Sous ondes fines
À même la soif étanchée.

Pure lune
En gloire
D’avoir en joie
Brandi les épis de la Saint-Jean.

En échange
À même les étoiles
Feindre un soupir
Au sein des crépitements de l’instinct.

La vie afflue
Au pistil d’une mélodie
Rompant le pain
À fleur de fumée bleue.

Puisse délicate attention
Parsemer de fines bougies
La remémoration ascensionnée
De Max le bienheureux.

Et la Terre de s’offrir
Sons du clavecin à l’encan
Recouvrant d’une courtepointe
Le retour d’où l’on vient.

Âme sans fin
Accomplie en Cosmotellurie
Vous fûtes par une danse consumée
Voie lactée d’un silence éternel.


1686

L’automne en liberté surveillée

De fripes et de toc
S’apprête le satrape
À menacer le monde
D’une pluie de missiles
Creusant de trous de vers
La raison onusienne.

Il est toujours comme ça
Le seigneur des outrances
Le coquelet incontinent
Se vantant de cautériser le green
De fleurs rêches
Toutes droites sorties d’un torrent de montagne.

S’offrir la terre
En dernier ressort
Sans échanger le moindre sourire
Matières premières à l’avenant
Ressources énergétiques sur bateau fantôme
Boite de Pandore oblige.

Ce que donnent les uns

Exigence de vie
Signifie l’extrémité du bâton de pluie
À la une à la deux
Les étoiles tintent différemment
Le temps que passent les lunaisons.

Au sortir d’une aventure inssaisie
Débordant de peines et de regrets
Avons été de déconvenue en déconvenue
Sans haine pour le peuple des hommes
Ne pouvant subvenir à notre soif inchangée
Au détour d’une I. A. de connivence.

Énigmatique enrochement
De promesses et de menteries
Se dresse à flanc d’abîme
La martingale des offres de travail
Orgueil de l’aube et du soir
Plombant notre quotidien.

Filasse pour cuivre verdi
Audible signal du geai
Le matin inaugure les chrysanthèmes
À petits pas dans la cour des grands
Où faire du shoping
À coups de milliards de dollars.

Il fût et il sera
Le roi des sornettes et des rocailles
Le moins à penser
Des choses biaisées
Opercule de cures et de menaces
Sur un air de java.

Un moineau dans l’amandier
Appelle ses congénères
Car les graines déposées
À la criée
Sont prêtes à subvertir
Les tentacules du lierre.

Tes yeux de pleurs vitrifiés
Répondent à la demande
D’un cœur à corps d’aide et de soutien
Caressant de contines fraîches
Les aléas chiffonnés
De nos vies mêlées.

Tous ces mirages
Cette saga des âges
Enduisent de crème bénéfique
Le train-train quotidien
À mesure de la joie elfique
Montant du consenti d’une souffrance portée.

Salées sucrées
Des robes de toutes les couleurs
S’envolent au son du tambour
Livrant oracle inaugural
L’arrivée des scènes fragiles
Nativité et Pâque réunies.

Les souliers claquent
Sur le basalte des dalles
La noisette craque sous la dent de l’écureuil
Au bout du sentier
Dardent les yeux du loup
L’automne entre en liberté surveillée.


1685

La présence à ce qui s'advient