Tanang post ni Gael Gerard

Vieillir en vie

 makadawat sa kinabuhi
 sama sa usa ka regalo
 isip regalo.

 Pagpuyo sa tanan nga mga edad sa paglungtad
 pagkabata
 ang mga batan-on
 pagkahamtong
 pagkatigulang.

 Pag-uswag sama sa maayong bino
 bata pa kaayo ang bino kay acidic
 Ang pagkahamtong mao ang buhat sa panahon.

 Ayaw kalibog sa stigma sa lawas
 mga timailhan sa paglabay sa panahon
 ang mapait nga kunot mao lamang ang halok sa pagpadayon sa pagkatawo
 Pagpuyo sa kinabuhi ug sa salabutan.

 Kada adlaw maghimog mga diskobre
 intellectual affective sentimental
 Adlaw-adlaw naa sa bag-o
 Vivre.

 Ayaw tan-awa ang plato sa silingan
 ayawg selos
 magpabilin sa kaugalingon
 sa bintana sa katingala.

 Motubo og balik.
 Ang pagkatigulang dili pagkatigulang
 ang pagkatigulang mao ang pag-adto sa kinabuhi
 ang pagkatigulang mao ang pagkawala sa lami sa kinabuhi.
 
Mangin intelektwal nga pagkamausisaon
 tan-awa ang pagkaanaa sama sa usa ka bata nga dili usa ka mahangturong bata
 tan-awa ang pagkaanaa gikan sa panglantaw sa kabatan-onan nga dili mahimong usa ka mahangturong tin-edyer.

 Kanunay nga magpadayon.

 Kon mas taas ang atong kinabuhi, mas daghan ang atong mabuhat niini nga gilay-on
 nga nagtugot kanimo nga naa didto
 samtang naa na sa laing dapit.

 Sa usa ka lamoy kuhaa ang abog sa mga butang
 sa dili pa mapalong ang lampara
 mao nga ang mga baybayon naabot
 aron matunaw
 ang luna sa usa ka pahiyom
 uban sa huros sa hangin
 sa kahayag sa umaabot nga adlaw .


 162 

se hausser sur le bout des pieds

 Les mains hautes vers le ciel
à toucher les étoiles
et puis se rendre compte
qu'elles éclairent
ces mains
flamme hypnotique de la bougie
qu'on ne veut voir s'éteindre un soir de vent
des mains de cire d'abeilles
à épeler ton nom sur les nuages
se glisser hors du couloir de la mort
éviter les broutilles échangées à la porte du paradis
ne rien faire plus
pour tête nue
en humilité
recevoir
cette main tendue
dans le silence de la poésie
le son clair
du clavier de toutes les musiques
vers lequel se mettre en marche
lente déflagration des phrases
sur l'invisible de la rencontre
à rendre visible le joli bleu d'un ciel
que lissent des doigts de fée .


161

Un point sur le i

 Espace pur dans lequel fleurissent et se perdent les fleurs
 Le sens aigu de la citrouille se découvre calèche
 L'ange me convie à ne plus toucher terre de ses ailes diaphanes
 Un souffle
 Une caresse
 Un vertige tranquille empli d'exquises senteurs
 Les cigales stridulent
Tout concourt à la redistribution du livre d'heures
Du point pierre éclate l'envol soyeux de l'âme
Oiseau de passage et si présent
Éloquence élégiaque sans défense kadaghanan comme un feu
Et si persuasif
Que ces choses vides et indifférentes en familiarité tendre
Me somment d'être en dehors de moi
Pour d'une mort éclose
Donner sens et amour
En retour de mission. 
160

l’imagination créactive

     L'imagination active
 l'imagination créatrice qui crée dans et par l'action
 l'imaginant se laissant porter par ce qui est
 il est l' " pagka " au vif du déroulement des choses
 il i-magine
 des lignes Maginot
 en leur béton figées
 pour défibrillation mesurée
 se mettre à la portée des ondes
 qui vont et viennent et s'espacent
 créant le vide intra-cellulaire
 du tissage des associations logiques .

     Il y a mise en portée singulière 
 chaque fois qu'un visage
 éclaire le haut du mur de schistes sombres
 visage aux yeux lumineux
 et à la barbe blanche
 que la voix douce fait vibrer .

     Skala sa Kinabuhi
 arrachée au reptile premier
 que le vent écarte de la sente aux bogues piquantes .

     Corne de brume entendue
 lorsque de la vallée
 monte le souffle de la bête .

     Gitaktak nga indentation
 Numero ni Avogadro
 dont la veste ouverte laisse voir
 le cœur suint de myrrhe .

     Élan au vol si lent
 mga anghel sa itaas
 chestnut ug holm oak
 candélabres de ma maison .

     Pensée verticale
 gikan sa impulsive wave
 des effluves empreintes
 de la rugosité des échanges glabres .

     Retour monosyllabique
 des ahanements de l'animal
 au sortir du bois
 orée des commencements .

     imong kaugalingon ra
 en qui l'autre sans ankylose
 ôte l'enflure de la tradition
 sous le voile de l'acceptation .

     Sagacité au risque d'être
 juste un retournement
 à l'aube du jour nouveau .


 159 

Psychologie, ce qui soigne

 Du point de la personne qui rencontre un psy :

L’intention. Vouloir que des choses changent dans mon comportement, que des souffrances s’apaisent .

La relation, la qualité de la relation, être en face l’un de l’autre, là où l’individu devient une personne. La qualité de personne est toujours interpersonnelle ; il ne peut y avoir de “mao ang” sans untu”.

Je ne deviens vraiment une personne que lorsque je vous regarde dans les yeux et que je vous permets de regarder dans les miens .

Etablir le lien, un lien par lequel l’on se sent accueilli et accepté dans son être, un lien ressenti au profond de soi-même, bien au-delà de ce que nous pouvons dire et exprimer, un lien qui fait que l’on se sente naturellement chez soi, et qu’un échange essentiel va avoir lieu .

Le langage.Être accueilli avec son langage propre. Mon langage c’est moi. C’est ce qui me fait être dans le monde, me protège et me définit. C’est une partie essentielle de mon identité. Mon langage, ce sont mes mots mais aussi ce que mon corps physique donne à voir par des mouvements et des microsignes .

Soigner c’est êtreécouté, c’est rencontrer un professionnel qui soit dans un état présent et non crispé devigilance, dont l’attitude de bienveillance active peut m’émouvoir et me donner envie de me confier. J’attends que l’autre soit calmement centré en lui-même et que son acceptation inconditionnelle à ce qui est soit pleine et entière .

C’est être entendu etaccueilli sans jugement.

C’estsa pagbati par mon corps, ma psyché, mon âme et mes affects ce qui se passe en moi à propos de ce qui se passe là, si différent par le cadre de la rencontre et pourtant si proche de moi parla confiance qui s’instaure .

C’estnommeravec concision et le plus clairement possible ce que je ressens .

Pour le praticien :

C’est repérer par une écoute la plus large possible tous les éléments du processus de la rencontre, dans un continuum de conscience, dans le contact en train de se déplier là entre nous, dans le contact qui s’instaure ici et maintenant mais qui néanmoins éclaire le passé et l’avenir .

C’est créer un climat de légèreté et de liberté pour l’autre, qui permette aussi le repérage d’éléments d’analyse .

C’estcréer un cadre tout autant concret que symbolique et imaginaire, clair et sécurisant, mais qui ne doit pas être un mur mitoyen afin de permettre d’accéder au cadre réel .

C’est lancer des pistes, des hypothèses, des jalons, dont l’autre pourra se saisir s’ils sont à sa portée, sans être redondants avec ce qu’il est, ni trop éloignés de ses capacités émotionnelles et de compréhension du moment. C’ests’ajuster créativement et avec pertinence à la situation .

C’est aimer tout l’avoir de cet être-là devant soi dans ce qu’il donne .

C’estaimer l’être de cet être-là, sa richesse accumulée dans son histoire de vie, ses potentialités et ce qu’il est dans le déploiement de lui-même, dans son dépliement vers sa croissance d’être, dans son ouverture au monde .

C’est maintenirla bonne distance entre lui et moi afin de mettre à jour et de faire travailler les perturbations de la relation entre lui et son environnementavec un maximum de clarté dans le ressenti et de lisibilité dans l’expression sans contraindre l’autre a être autrement que ce qu’il est ou/et donne à voir à son entourage .

C’est dégager tous les éléments deconfluence, saprojection, dintrojection, sarétroflexion et dégotisme dans ce qui se joue à propos de notre rencontre. C’est être le mécano plein de doigté qui démonte et remonte tout en sensibilité les petites pièces de la mécanique humaine qui reste bien vivante durant la transaction existentielle qui nous relie, nous conjugue, nous décline et nous grandit .

C’est considérer l’autre comme un être humain en croissance, comme un pélerin sur un chemin initiatique, engagé sur un chemin de conscience ininterrompu. Etre un homme, c’est être un voyageur, toujours en mouvement .

C’estpartir du commencement, de là où l’autre en est, avec son histoire de vie, avec ses émotions qui nourrissent l’émergence de ce qui éclot comme à son insu dans le creuset de notre contact. La qualité d’être unepersonneet non un individu implique une quête de sa véritable identité à des fins d’individuation effective constante vers ce qu’on est vraiment .

C’est tenir le cap et être legarant du cadre, afin d’inscrire ce qui se passe, nga mahimong, dans l’espace-temps de la rencontre présente et dans la succession de nos rendez-nous .

C’estexpérimenteravec pertinence, des situations qui adviennent au rythme de celui qui vient en confiance se faire soigner et sous la guidance de celui qui est en responsabilité de le soigner. Alors vont pouvoir émerger ces éléments de la mécanique psychologique à l’oeuvre dans notre psyché, non en assénant à l’autre des diagnostics péremptoires et des baumes réparateurs mais en le dirigeant vers des voies où lui-même pourra être en mesure de donner sens à ce qui se passe .

N’utiliser sesconnaissances théoriques qu’avec circonspection. La théorie et la technique ne peuvent embrasser l’ensemble de la psyché, le traitement psychique étant unerelation totalequi engage le praticien autant que le patient bien au-delà de la théorie et de la technique .

C’estêtre patient sans être attentiste .

C’estêtre stimulant sans précéder l’autre sur son chemin de vie .

C’estêtre juste dans ses interventions dans le sens de“hustisya” afin de ne pas leurrer l’autre et lui donner envie d’aller plus loin encore dans la connaissance de soi .

C’est être en justesse d’ajustement créateur uban sa unsay naa, juste là, dans l’ici et maintenant et après ducontact .

C’est vivre en simplicité, en humilité et en éveil la séance de psychologie où le travail se fait aussi au-delà de nos capacités cognitives à clarifier les situations, bien au-delà de ce qui se dit là, et où le changement qui se produit là est autant affaire de compétences, que de la vitalité et descapacités d’auto-guérison alors stimulées que la personne possédait en son fond .

C’est préférer la valeur incertaine et sensible de l’activité humaine expérimentant ce qui arrive là, à la tranquillité rassurante pleine d’a priori, d’inférences et de fausses certitudes de celui qui sait comment s’y prendre pour soigner, de celui qui calmemême si cela est parfois nécessaire – , à défaut d’inscrire la personne dans une démarche deresponsabilité et de conscience pour construire elle-même son bonheur .

Poétiquement votre c’est savoir que dans les brumes du matin tout autant que dans le crépuscule du soir, il y a tout autour de nous tout ce qui n’est pas nous, que vivent ou ont vécu de multiples personnes et que le monde est plein de possibilités de rencontre et de dialogue .

S’ouvrir dans le respect de soi à ce qui est autre ne peut être que relation qui soigne .

C’est êtrel’aventurier de son devenir, sakatingala et au regard de ses comportements, en marche vers un mieux-être sur sa ligne de vie. C’est êtrelibre, ce qui n’est pas chose facile car comme le dit Kirkegaard : ” La chose la plus terrible qui ait été octroyée aux hommes est le choix, kagawasan . “

157

aimer, oui mais pour de bon

Il y atrois modes initiatiques de la rencontre permettant l’amour .

Le meilleur estun vide soudain de l’âme dans lequel les images disparaissent, les idées et les paroles se taisent, la liberté et la clarté s’ouvrent subitement en nous de telle sorte que tout notre être est saisi. Tout devient prodigieux, profond, évident dans ce qu’il y a de distant et d’infiniment incompréhensible. Ce contact est pur souffle d’intelligence .

Une voie plus ordinaire traverse le désert dans lequel, bien que nous ne puissions rien voir, rien comprendre, rien sentir, sinon une sorte de souffrance et d’angoisse, nous sommes attirés et demeurons dans cette obscurité et cette aridité parce que c’est là seulement que nous trouvons un peu de stabilité et de paix. A mesure que nous progressons, nous apprenons à nous reposer dans cette aride quiétude, et l’assurance apaisante d’une présence réconfortante et puissante au coeur de cette expérience s’accroit de plus en plus. Se révèle dans une lumière qui est pénible pour notre nature et toutes ses facultés en marche d’être, l’attrait difficilement soutenable à devenir bien plus que ce que nous semblons être. Nous sommes alors dépassé infiniment et la pureté de cet attrait entre en conflit avec notre égoïsme, notre aveuglement et notre imperfection .

Et puis il y a la voie de la tranquillité remplie de saveur, de repos et de douceur dans laquelle, sans qu’il n’y est rien qui satisfasse particulièrement les sens, l’imagination et l’intelligence, la volonté se repose dans une profonde, lumineuse et absorbante expérience d’amour .

C’est alors que se dresse devant soi la Personne, ce suporta, cette âme-sœur, ce miroir, cette altérité, cette extraction hors de sa propre image, cette exigence à la ressemblance, ce par quoi j’existe dans la rencontre, ce par quoi je peux me noyer et ce par quoi je peux aussi être révélé. Faites vos jeux, faites votre “mao ang”, nécessairement dans la relation à l’autre, en essayant toutefois de ne pas trop vous attacher à l’autre .

158

matun-an ang kamingaw

   La solitude physique, le silence extérieur et le recueillement véritable sont indispensables à ceux qui veulent mener une vie en conscience. mais comme beaucoup de choses en ce monde ce ne sont que des moyens en vue d’atteindre une fin, et si nous ne visualisons pas la fin nous ferons un mauvais usage des moyens .

Ce n’est pas pour fuir les hommes, que nous nous retirons dans le désert mais pour mieux voir le monde dans lequel nous sommes et chercher le moyen d’être plus utile. Certains qui n’ont jamais connu la véritable solitude pourront affirmer sans hésiter que la solitude du coeur est la seule qui compte et que l’autre, la solitude extérieure, dili igsapayan. Or ces deux solitudes ne sont pas incompatibles. L’une peut conduire à l’autre .

La solitude la plus réelle n’est pas extérieure à nous, ce n’est pas l’absence de bruit ou l’absence d’être autour de nous ; c’est un abîme qui s’ouvre au fond de notre âme, un besoin de nourriture qui jamais ne peut être rassasié. Une seule voie conduit à la solitude, celle de la faim, de la soif, de la douleur, de la vulnérabilité et du désir, et l’homme qui a trouvé la solitude se retrouve vide, comme s’il était vidé par la mort. Il a dépassé les horizons, il ne lui reste plus de chemin à prendre. Il se trouve dans un pays où le centre est partout et la circonférence nulle part. Il ne voyage plus car c’est en demeurant immobile qu’on découvre ce pays .

Et c’est là, niining kamingaw, que commencent les activités les plus fécondes. C’est là qu’on apprend à travailler dans le relâchement, à accroître sa vision, à voir dans les ténèbres et à trouver, au-delà du désir, une porte qui s’ouvre sur l’infini .

Matériellement, des conditions sont nécessaires. Il faut avoir un endroit, dans la nature ou dans un local avec une pièce où personne ne pourra nous trouver, nous déranger ou simplement nous remarquer. Il faut pouvoir nous détacher du monde pour être vraiment de ce monde. Nous devons nous libérer en dénouant les liens tendus et ténus qui nous attachent par la vue, l’ouïe, l’odorat, les ressentis, la pensée à la présence des hommes. Et quand un tel endroit est trouvé, soyons satisfait mais ne nous troublons pas si nous sommes obligés de le quitter pour une bonne raison. Aimons cet endroit, retournons-y dès que possible et n’en changeons pas pour la moindre peccadille. Et dans cet endroit, respirons tranquillement, naturellement, sans précipitation, afin que notre esprit puisse se reposer, oublier ses soucis, plonger dans le silence et le secret de toutes choses .

Certains hommes évoquant la solitude intérieure pensent qu’il est possible de vivre au milieu du monde et de sa confusion. Ils admettent que la solitude extérieure est bonne en théorie, mais affirment qu’il vaut mieux sauvegarder la solitude intérieure tout en vivant avec les autres. De fait leur vie est dévorée par des activités et étranglée par des attachements de toutes sortes. Ils craignent la solitude intérieure et font tout ce qu’ils peuvent pour y échapper. Et ce qui est le plus grave, est qu’ils essayent d’entraîner les autres dans des activités aussi vaines et dévorantes que les leurs. Ce sont de grands serviteurs dela cause”, de grands créateurs de travaux plus ou moins utiles. Ils impriment des programmes, écrivent des lettres, et téléphonent pendant des heures. Ils sont ravis d’organiser des réunions, des banquets, des conférences, des cours et des manifestations. Ils animent et se dépensent sans compter. Ils pourront même réunir un grand nombre de personnes autour du thème de la solitude avec tant de sollicitude que le tumulte, les interpellations et les applaudissements ne pourront qu’écarter l’esprit de solitude de sa justesse indicible .

156

Tradisyon ug rebolusyon

   Adunay mga tradisyon sa tawo nga lagmit mohunong ug usbon. Sila ang nag-attach sa ilang kaugalingon sa mga butang ug mga kantidad nga ang panahon nga walay kaluoy gilaglag. Nalambigit sila sa contingent nga mga butang ug materyal nga – kostumbre, mga mode, mga estilo, mga kinaiya – nga dili malikayan nga mausab uban panahon ug gipulihan sa uban .

Siya usab mga tradisyon nga sama sa gininhawa sa usa ka lawas, nga nagbag-o sa kinabuhi pagpugong sa stagnation. Kalmado ug malinawon sila nga mga pag-alsa batok sa patay .

Kini nga mga tradisyon para magpabiling buhi kinahanglang rebolusyonaryo. Anaa sila kanunay tungod kay ilang gisalikway ang mga lagda ug mithi nga gihunahuna sa tawo nagtapot sa kaugalingon uban ang kadasig .

Sa mga kinsa gugma sa kwarta, kalipay, ang mga pasidungog, ang gahum, kining buhi nga tradisyon nagsulti kanato sa pagtan-aw sa pikas bahin sa mga butang, sa pagpangita sa tinuod nga kahulogan sa atong kinabuhi, kalinaw sa hunahuna .

Les révolutions lorsqu’elles ne sont que politiques transforment les choses en apparence. Elles s’effectuent dans la violence. ang gahum nagbag-o sa mga kamot, mais quand la fumée se dissipe et qu’on a enterré les morts, ang kahimtang mao ang sama sa kaniadto. Une minorité d’hommes forts arrivent au pouvoir et font disparaître les opposants, alang sa personal nga katuyoan. Kahakog, kabangis, pagpatuyang, akong ambisyon, Ang kahakog ug pagkasalingkapaw sama sa una .

Ang alyansa sa a buhi nga tradisyon ug usa ka humanist nga rebolusyon mahimong magtakda sa dalan alang sa a existential unfolding matinahuron sa huyang ug nagbalhinbalhin nga mga balanse gikinahanglan sa matag grupo sa tawo. Kini nga alyansa dili masirad-an miuyon sa karaang mga prinsipyo, ni bukas sa mga modernista nga tanan-nag-abot. Siya kinahanglan nga gusto nimo nga motubo, kinahanglan nga gutomon ang espiritu sa grupo ang pagtabok sa ibabaw sa mga pulong kinahanglang molapas pa sa gipahayag sa mga pulong. mga misteryo, kay diha sa pagpaubos sa kahilum, intelektwal nga kamingaw ug a usa ka piho nga kahiladman nga kakabus nga makombinar sa tinguha – makina sa atong tawo kahimtang sa tawo-hayop -, ang momentum sa usa ka talagsaon nga intuwisyon, padulong sa usa ka kamatuoran talagsaon nga atong naangkon sa kahiladman sa atong kaugalingon ug nga atong nahibaloan usahay, nagsandurot nga panahon .

Niini nga yugto sa pagsabot niining kahimtang sa tawo sa paglihok, tali sa tradisyon ug rebolusyon, pagtunga gikan sa kahiladman sa psyche ug sa kalag, mga kinaiya sa katin-aw ug intuition, nakasugat sa existential nga kasinatian sa gikinahanglan nga komunikasyon nga relasyon niini nga proseso sa panukiduki nga nalangkit sa mga tawo nga adunay maayong kabubut-on, sa tanan nga mga tawo sa paghimo nga mahimong .

155

ang pagdumot mopatigbabaw

Siya nagdala sa tingub mga binuhat nga walay kaparehas sa usag usa, mga binuhat nga anaa sa ang imposibilidad sa pagkalagiw gikan sa ilang kaugalingon o gikan sa uban.

Napugos sa pagpabilin kauban, ang mga lalaki ug babaye sa pagdumot masunog sa lugar samtang naningkamot sa pagsalikway sa usag usa. Ang labing gikasilagan nila kay gamay ra ang ilang gikasilagan makita sa uban nga ang pagdumot nga ilang gibati sa uban alang niana unsa ang ilang makita diha kanila. Mao kini ang ibalik sa uban ngadto kanila sa ilang kaugalingon imahe ug ang ilang mga lihok ug mga lihok nga naghimo kanila nga naglunang sa pagdumot. Sila ilha sa ilang mga igsoong lalaki ug babaye ang ilang gidumtan diha kanila. pagkahakog, pangabugho, pagkawalay mahimo, kalisang, ang pagkawalay paglaum, pagdumot, dili maayo .

Dili kini ang daotan nga usa ka negatibo nga entidad, apan hinoon ang pagkawala sa usa ka kahingpitan nga dapat nga. Ang daotan makalaay tungod kay kini ang pagkawala sa usa ka butang nga makapainteres kanato sa lawas ug kalag, ug nakasabot siya .

Unsa may atong mahimo mohaylo sa daotang mga buhat, dili kini daotan, apan ang maayo nga anaa pangitaa, usa ka maayo nga makita ubos sa usa ka bakak nga aspeto, sa usa ka hiwi nga panglantaw. Usa ka maayo nga kita makakita sama sa usa ka salamin sa larks, kinsa naghimo kanato sa pag-abot, apan kinsa ang usa lamang ka paon sa usa ka lit-ag. Ug sa diha nga ang lit-ag mosira, wala nay nahabilin kay sa kalagot, kalaay o kasilag .

Ang mga tawo sa pagdumot nagpuyo sa usa ka kalibutan nga puno sa mga pagbudhi, mga ilusyon, mga manipulasyon, sa mga bakak ug kalaay. Ug sa diha nga sila naningkamot sa paglumos niini nga kalaay uban sa kasaba, kagubot ug kapintasan, mas makalaay sila. Sila mga hampak alang sa kalibutan ug katilingban .

154

integridad ug pagkamapainubsanon

 L’intégrité c’est être soi-même. C’est ne pas se croire obligé de devenir quelqu’un d’autre .

C’est ne pas user son esprit et son corps dans la folle entreprise consistant à vivre les expériences d’un autre, à écrire les poèmes ou à vivre la spiritualité de l’autre. Trop souvent les hommes se hâtent de se donner de l’importance en imitant ce qui a du succès, parce qu’ils sont trop paresseux pour imaginer mieux. Ils veulent un succès rapide et sont si pressés qu’ils ne prennent pas le temps d’être eux-mêmes .

L’intégrité coexiste avec l’humilité. Pour l’homme véritablement humble, les manières d’être, les coutumes et les habitudes des hommes ne sont pas des matières à conflit. L’humilité ne consiste pas à essayer d’être autre, comme si nous savions mieux que quiconque ce que nous sommes et ce que nous devrions être .

Comment pourrons-nous être nous-mêmes si nous menons la vie d’un autre ? Ug gikinahanglan kaisog nga ikaw ra, subay sa atong kapalaran. Usab ang kabalaka nga mahimo natong masinati sa pagmentinar sa atong balanse, sa tinuod lang, sa lisud nga mga sitwasyon, sa pagpadayon sa imong kaugalingon nga walay kabangis, walay ipahamtang ang atong mga bakak nga personalidad sa mga bakak nga personalidad sa uban, mahimo tudloi kami nga mahimong mapainubsanon kaayo .

Usa sa Ang mga kinaiya sa mapaubsanon nga tawo mao nga ang uban wala mahibal-an kung unsa ang hunahunaon gikan kaniya . Naghunahuna sila kung buang ba siya o garboso lang .

Ang pagkamapainubsanon adunay kamingaw isip usa ka sister, nga sa walay katapusan nga mga luna diin ang tanan mahitabo, bisan ang paglangan sa mga butang nga gisulti ug diin ang tanan nakaamot, en l’aller-venu des conditions de l’esprit, au gré du vent des instincts , des passions et des émerveillements en ruine de sa propre image .

L’intégrité à pour soeur Athéna, l’orgueil d’être homme/femme debout, de tenir la barre, d’être verticale, prête à faire face aux adversités, à la commisération-réflexe, au doute et à l’enflure de soi .

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