![](https://regardauvergne.fr/wp-content/uploads/2020/01/125823123_o-1024x709.jpg)
Accepter la Vie, être conscient, de cette part de nous-même qui cherche à grandir, à pousser ses limites, à répondre à une demande, à être en accord avec ce qui est, par des actions dont on ne connaît pas la complexité causale mais qui nous semblent juste sur le moment. ça brûle donc je me chauffe ; le tirage adapté viendra après. Tout est question de distance hors la perspective qui seule subsiste, une perspective qui n'implique pas nécessairement la Vérité, mais qui compense, qui pardonne, qui donne de l'énergie, qui aime et ne nous déçoit pas. Et si cela navrait toutes les incertitudes et nous orientait vers la prise de risque d'être en responsabilité sans préjuger de ce qui se passera ! Il fût un temps de parousie affirmée où néanmoins nous prîmes la clé des champs, simplement pour n'être plus dans le cercle des habitudes et entrevoir les dérives du système. Avec raison et bonhomie au fil de l'eau il y eut bien des rapides et des chutes qui nous entraînèrent vers l'autre côté de soi, ce maigre affront à soi-même, cette outre emplie des vents de l'aventure. Le destin ourdit des bizarreries, le cadran de l'horloge a des hoquets de tendresse. S'arrêter près de la source aux loups prélude à la réflexion de manger ou d'être mangé, d'envisager le clair-obscur des visitations avec sérénité, d'être aux petits soins avec sa faim tout autant qu'avec son besoin de sommeil et de rencontres. Un brouillard recouvrit le fond de la combe, une bruine amena des gouttelettes sur le visage, le froid envahissait le corps. Un faon sortit du bois immédiatement suivi par une biche ce qui me remit sur pied contre le grand chêne outragé par des orages qui avaient entamé des branches maîtresses mais dont la force résiliente ébranlait mon être. Je repris le service d'ost. Le seigneur m'attendait. Il devait encore pleuvoir des grenouilles. Le chemin montait. Je savais qu'après la butte la pente serait descendante, que la place du village serait bruissante de couleurs et de voix, qu'une vitalité légère brasserait les corps et les âmes jusqu'à ce que le beffroi sonne les douze coups de midi. Alors je partirai, le travail entamé, escorté des trolls et des djinns vers le point de non-retour où la mort rejoint la naissance, au sanctuaire où tout s'apaise près du frêne et du tilleul. Prémices du regain de kinabuhi. 553