Mamour, akong kinabuhi

 higugmaa ang akong kinabuhi   
 uban sa nagkasagol nga mga gamot   
 gisala kini nga kahayag   
 sa ubos sa aisle   
 sa mga kahoy sa pasalamat   
 et de puissance alliées.  
    
 Mga alibangbang sa adlaw   
 mga anunugba   
 sa ilang syncopated nga mga lumba   
 nagsayaw balik ug balik   
 hayag nga mga kolor sa Espiritu   
 sa tingog sa mga tambol sa pag-ayo. 
     
 Luhod sa bakanan   
 iyang gituy-od ang iyang hubo nga mga bukton   
 bukas nga mga palad   
 ang iyang sinaw nga buhok   
 pagwagtang sa katapusang mga tipik sa kagabhion   
 que le baiser de l'aube rougissait.    

  
  542

ingon sa balita

   Anaa ang kalibutan sa iyang mga sobra   
ug dayon ang puti nga egret
sa iyang kahilom.

Sa pagsalop sa adlaw
ana ang sensitibo nga tawo
ang tigsamok sa mga lamakan sa asin
bula nga ngabil.

Sa low tide
mga timailhan sa balas
sa swan sa paglupad
usa ka kulbahinam nga mahinumduman.

Ang gabii nag-organisar sa mga damgo
ulan hopper
para sa sagradong sayaw
timaan sa atong paglatagaw.

541

Eperdu, sa pagdagan sa kakahoyan

Eperdu
sa pagdagan sa kakahoyan
ang lalaki dali nga nalipay
ubos sa pagbagulbol sa usa ka sungay
gipadpad sa hangin
kinsa dinhi ug didto
nag-uyog sa tumoy sa tag-as nga mga kahoy
tan-awa nga buhi
stirring point
ang magbantay nga sayaw lang
mga tigbantay sa bakanan
kang kinsang mata nagsanag
sa masanag nga umaabot
pinaagi sa daghang mga tudling
ang maong panit mituyhad ibabaw sa tuod
baba sa baba
sa ecru nga mga pulong
gaan nga mga alibangbang
gihatud sa sunod nga adlaw
basta kabalo sila
oras nga gigahin
ingna hulat lang.
 

 540

Kining duha gihimo nga maghigugmaay sa usag usa

   Kining duha gihimo nga maghigugmaay sa usag usa   
sa random
sa kalag ug gurgling sa kasingkasing
pag-ikyas sa gagmay nga mga jet
Ambages nga walay posas
garboso nga mga pako
mga pagtabok sa tiil
mga magbabalak sa atong mga igsoon
among mga amahan among mga anak
gigunitan siya sa langit
kalmado nga mga anak sa yanong kinabuhi.

Pasyente

kuhaa ang imong kalo
adunay maayo nga kalidad didto sa ilawom sa mga mood sa tingdagdag
daghang kahilom ug panaghigalaay.


539

ugma ang balangaw


Aux limites
de la quête et du doute
il y a cette attente,
la clarté en son avènement.

Les nuages peuvent se déliter,
les vents ne suffisent plus,
il y a aussi la marée du cœur
qui fait vaciller l'être.

La pluie qui tombe sur le ciré
au contact de la peau nue
électrise la conscience
d'être au delà de la chaleur animale
et en deçà du monde.

Plus rien ne se passe comme avant
les vaches continuent de brouter
le chien est assis entre mes jambes,
je suis adossé au talus de pierres,
tous deux sommes de garde
au goutte à goutte du temps qui morigène.

Reviennent du large
les voiles de l'enfance.

Il faut partir
pour ne plus revenir,
l'humide et la lumière se marient,
demain il y aura l'arc-en-ciel.


538

Ma mère de l’autre temps

   Ma mère de l'autre temps   
d'où elle venait
je ne sais
peut-être de ce train
au dessus du viaduc
puis le retour en enfer chez les sœurs
sans Marie
abandonnée dans des draps souillés
offerte à la terreur.

Mon père silencieux et amoureux
s'accrochait à sa femme
comme au radeau de la Méduse
courant joyeusement
derrière la carriole au sortir de la gare
dans la poussière de Montamizé
puis s'adossant contre un paillou
jouait de la trompette.

Ils eurent un enfant
les convoquant à se marier
le bel enfant du printemps
pour palier à l'entrée en guerre
au bout du chemin d'entre les blés
à cueillir le bleuet et le coquelicot
en tendresse et injonction
pour que destin advienne.

Il s'appellera Jean
comme cet oncle mort jeune
libéré des tranchées
et de la grippe espagnole
que je devais réincarner
vint cinq ans après
en ombre portée sur le seuil
chez mémé Danube.

Qu'en sais-je ?
je ne l'ai jamais vu
mais je le crois.

Puis une fille vint
à qui Lulu donna son prénom
alouette des champs
entendue en planèze
au paradis estival de l'Auvergne familière.

Quand le petit dernier jaillit
ce fût le grand chambardement
l'oubli du taudis de Grenelle
notre mère ne fût plus hagarde sauvageonne
à courir les chablis de son enfance
loin des bombardements
elle reprit pied
réagença quelques pièces du puzzle
et fît revenir Fifi sous son oreiller.

Ils n'ont pas été plus loin
les ouvriers de notre source
bâtie sur les ruines de familles en exil
ils reposent en dehors de la scène
sous les étoiles d'un ciel large
qu'il n'est pas vain de contempler
le soir quand le RER ébranle les tombes.

Parfois tout en haut
trois points lumineux nous font de l'œil
derrière la course des nuages
chantent nos morts
s'égaillent les vivants
sur leurs chemins de vie
enfle la rumeur d'une tornade
que le vent soulève
sur la route de Frugères
tel le repli des boches du Mont Mouchet
leur forfait accompli.

Il est temps d'étendre la nappe
sur l'herbe du Pradou
d'amener la vaisselle qui quincaille
dans le grand panier d'osier
sans oublier le vin noir tiré du tonneau
rire et parler haut
pendant que les enfants chahutent
que marraine prépare l'appareil photo
et que grand'père signe d'une croix
le dessous de la tourte.


537

Se sont rapprochés près du grand hêtre

  Se sont rapprochés   
près du grand hêtre
pour effacer les saisons
en remontée des ans passés.

Assis autour de la souche
à contempler la haute ramure
ont remisé en souvenirs
la sente des sangliers.

Puis ont prié
pour que revienne la pluie
sous le craquelé de la soue
bauge des ultimes protections.

Se sont enquis
de ce que faisaient
les dinosaures nos amis
à culbuter les grands arbres
alors que la plaine immense
bruissait des cavalcades
d'ombres menées à terme
hors les herbages coutumiers.

D'horloge point
juste l'ombre et la lumière
ourdissant au souffle amer
l'ordre et la remontrance
de nos frères les successeurs
ivres de vie à venir
et courant sous la futaie
vers la clairière ceinte de torchis
mettre en saillie
la pierre dernière.


536

Vivre noir et mourir blanc

 
Se ferme l'opercule du bulot
sur le sable
aux bulles savonneuses
caresse du temps qui passe
au creux des vagues lasses
valse lente
narines dilatées
conques marines ahanantes
la main effleure la levée des voiles
sous la vergue tendue
note métallique du piano
silence racé
sagace errance
d'avant la venue de l'ange
à la mine chafouine
sous la pluie de pétales
nga ang hangin nagsabwag
mille baisers à l'encan
pour les pigeons de l'automne
brasier rassemblant
au sortir de l'octroi
l'envol clair de ce qui fût.

Mourir blanc vivre noir.


535

Sa asul nga agtang sa imong pagkabata

   Sa asul nga agtang sa imong pagkabata    
par les passes sombres de la nuit
un œil s'est posé
petite flaque d'eau salée
sur tes lèvres ondulées
que le vent pousse
frêle caresse
à peigner tes cheveux bruns
à la base du cou
et franchir d'un geste
le fond de l'univers .

Ô ma femme aux reins creusés
sorcière feinte
danse en rond
au sacre de l'automne
je te hume
et me perds au lacis de tes bras et jambes.


533

Akong gilukot ang prayer rug

   Akong gilukot ang prayer rug   
gawas sa mangitngit nga gabii
walay pagpakaaron-ingnon
ang musika lang sa karaan nga puti nga adlaw
kini nga hinigugma nga adunay usa ka fertilized spine.
Gipakalma ko ang akong kainit
nga dili mabuak ang puti nga itlog
sa mga agianan sa dogma
layo sa cerebral coding
kung dili gamay nga mga aplikante.
Akong gilain ang maliputon nga mga esensya
sa taliwala sa mahugaw nga mga hunahuna
ug gihimo ang kasaba sa sulod nga musika.
Sa gawas sa adlaw-adlaw nga kinabuhi
punto sa transformer.


534