Papa
tu viens parfois
par rafales de silence
dans un ciel de présence pure.
Le bouclier là
sans arrogance posé
à choisir les mots pour ça
écrire en impulsion.
Transmettre
le feu avec du froid
dans la barque des sensations
parler en amitié.
Ils veulent partir
un jour d'été
et se sera l'automne
en salopette bleue.
Le doigt angélique
accueille
d'une aiguille l'autre
l'ourlet du jour.
De vieux remparts
en limite du désert
à moitié écroulés
offrande au simoun.
Nos compagnons
ont préféré leurs rêves
tout autant que les livres
la table de chevet.
Arrêtez de penser aux épreuves
ardentes brûlantes violentes
elles sont le rose aux joues
pour les âmes très hautes.
Papa
du berceau au souvenir de toi
il est plume fragile
voletant par vive lumière.
Pressé d'aller ailleurs
provoque brassées d'amour
sur le retour
vers la page blanche.
Dans la cour de maternelle
parfois Papa se fait attendre
d'une attente longue
comme un jour en exploration de terres inconnues.
Sur la passerelle
ébranlé par la tendresse
j'entends le soir
le son d'une trompette.
( détail d'une œuvre de Jean-Claude Guerrero )
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