Kategorija Archives: Decembra 2021

Cette seconde vie

Aux nappes de brume    
A la croisée d'un regard    
La voilà   
Cette seconde vie.        
 
A commencer    
Préparation accomplie    
Pour le voyage terrestre    
En résurrection immédiate.        
 
De périple point    
Juste une étoile    
L'éclat d'une autre étoile    
Le séjour des Sur-vivants.        
 
C'est l'accouchement céleste    
Après l'absorption du traumatisme    
Lié au transfert    
De ce qu'est notre Double.        
 
Avant le Royaume    
Il y a l'enquête policière    
Avec ce matelas d'air qui situe l'invisible    
Au vide sidéral.        
 
Où sommes-nous ?    
Que faisons-nous ?    
Il n'y a pas de temps    
Il n'y a pas d'espace.        
 
Dernier instant sur terre    
Signe de l'infini    
Verticalité triomphante    
Tout est paraphe du départ.        
 
La valise à bout de bras    
Les choses sérieuses ne font que commencer    
Sur la grille du départ    
Un nouveau parcours.        
 
Voyager à ce niveau    
Non par curiosité    
Mais par amour    
Pour aider.        
 
En errance    
La très forte soif étanchée    
L'envol spiralé d'un planeur    
Au profond de ce que l'on ignore.        
 
Poursuivre l'ascension    
En compréhension    
Sans récompense sans punition    
Rien que l'activité même.        
 
A découvrir    
Il n'y a pas de couleurs vives    
L'intelligence disparue dans certains cercles    
Des cercles à l'infini.        
 
 
954

Les arcanes de la Relève

Allons courir le long des sentes claires    
A la chasse aux papillons    
Où cueillir la pâquerette    
Au pays des êtres sages.        
 
Passons la main sur la rambarde    
De l'escalier qu'on escamote    
Tels les mots de trop    
Pour un tout pour un rien.          
 
Fissurons le mur de nos passions    
En se remémorant le temps des masques    
A croupetons dans la fosse    
Des boat people notre enfer.       
 
Soignons notre voyage    
Des pirogues l'attache    
La noirceur des tergiversations    
Sur la nappe de Marie.         

Sous la bannière flamboyante      
Marchons vers les châteaux cathares    
Lueur des torches en tête    
Au rythme des fifres et tambours.        
 
Rencontrons les officiants    
Devant la dalle de granite    
Où se brûler les yeux    
Au feu du buisson ardent.       
 
Avec pour armure    
Les pleurs de la romance    
Saupoudrée de poussière d'or    
Descendant des voûtes.        
 
Murmurer au matin    
La musique des anges       
Et ne posséder rien    
Que le goût du sang.        
 
La croix de Malte jaillissant du Chœur    
Découpe dans la nef    
Les blasons de la chevalerie    
Déambulant dans les bas-côtés.        
 
A soixante mètres sous terre    
Le froid des roches pleines    
Laisse passer le goutte-à-goutte    
D'une eau mystérieuse.        
 
Le sautillement musical        
Des harpes aux mains disertes    
Annonce les semailles
Sur fond de vent d'autan.        
 
Les filles et fils de l'Avenir    
Ourdissent leurs images    
D'une fenêtre l'autre    
De la maison encorbellée.        
 
Un point rouge là tout là-haut    
Amorce une lente descente    
A la croisée du transept    
En réponse à l'ouverture de la porte.        
 
Un poing jaillit aux aurores    
De quelques milliers d'années    
La source des miliciens et patriotes    
Tâtant de l'étoile la parure végétale.        
 
Dans la gueule d'une seconde révolue     
Perdre à en crever   
Les hymnes braillards    
De notre escorte parcheminée.        
 
Aux mannes grouillantes de pétales    
L'enfance échevelée     
Fait miracle prophétique    
Devant les arbres oracles du jardin.        
 
De jeunes gens solidaires émigrent    
Échappant aux codes de la naissance    
Pour élever les statues d'argile    
Dans la passe des promesses.        
 
A l'ère des pionniers de l'esprit    
Jouer devient chant soutenu    
En alliance d'une vraie joie :    
La ruée vers une langue inconnue.        
 
Laissez-moi me surprendre    
Patte enflée et brisée sur le devant de la falaise    
Précipiter la douleur aiguë    
Dans le Vide de l'Appel.        
 
Surligner de ton nom    
La croyance au carbone des forêts    
Pour méjugeant les œillères de la peur    
Bâtir les temps futurs.         
 
Faire descendre les gens de la modération    
De leurs accoudoirs de veilleurs    
Pour dérouler la Relève    
De l'Eau de la Matière et du Soleil commués.           
 
 
953



	

La dentelle relationnelle

Choisir    
Le Blanc de neige    
Ou l'éparpillé des herbes sèches    
Pensée verticale ou incommensurable horizon    
Mène à la raison       
Le spasme ridulé    
Des tout petits détails    
En captation des trajectoires     
En déferlement d'énergie    
Où par reflet    
Cette profondeur    
En coque de noix    
Nous ramener sur la voie.        
 
Décompte des histoires    
Aux enfants racontées    
En marge des fruits et graines    
Augurant de l'instant    
Dans la fourche de l'amandier    
Où l'écureuil au ventre blanc    
Craque la noisette.        
 
Ainsi se tissent les liens    
Entre les couples d'opposés    
A ressasser    
Qui de l'avant ou de l'après    
Fera le premier pas    
Vers la dentelle relationnelle    
Où trop vive lumière    
Aveugle    
Tout autant que les plus épaisses ténèbres    
La conscience élargie    
Le point d'équilibre    
Le point du milieu.        
 
 
952
 
 

Le pampre de la vigne

Rassembler ton sourire     
Et tes caresses    
Pour venir    
Au creux du vallon    
Cueillir le frisson    
Sous l'aile d'un pampre    
Qu'assemble le vent et la lumière.        
 
A paraître plus près de terre    
Engendre le mycélium de l'âme    
Parure qu'une pluie douce    
Frictionne de cœur à cœur 
Pour dans la ramure
Voir la tête hilare du faune  
Ivre de désir.  
     
Galanteries de velours    
Dans l'écrin du passage en sous-bois    
A la demande d'un gargouillis    
Que la fontaine émet    
Guirlande descendue du ciel    
D'anges étincelants    
Aux chants mélodieux.        
 
Perpétuelle immobilité    
D'un geste autrefois évacué    
Fragrance des outils de l'engagement    
Aux facettes positives négatives et de neutralité    
Le monde est demande distance et dédoublement    
En l'accession à l'emprise de la dépendance    
D'une lutte permanente.        
 
Je te tiens    
Tu me tiens    
Qui rira le premier    
Aura face vers le jour    
Présence et association    
Des grappes mes sœurs    
Le reflet de nos pensées.        
 
Poursuivre le chemin    
Au sein de la plus épaisse ténèbre    
Fait étreindre par expérience    
Et sans crainte de chute    
La divine cueillette    
Dans les jardins retrouvés    
Avant de basculer dans l'infini.        
 
 
951

Les lapins de Gergovie

Sont venus    
De bon matin    
Les lapins de Gergovie    
Les lapins de la Vie    
Sur le promontoire de leur avoir    
Cette vue superbe sur les Dômes    
A charge d'hommes    
D'être des leurs.        
 
Devant les herbes sèches    
Il y a le crottoir    
Aux petites billes amusées    
Durcies et compactées    
Par le piétinement    
Au clair de lune s'entend    
Des hôtes de ces lieux    
Oreilles hautes levées vers ce qui vient.        
 
Se taire    
Le soleil inversé    
Diriger ses rayons vers l'intérieur.        
 
Exprimer l'enclos du moi    
Cette inimaginable splendeur    
De ce qui subsiste.        
 
Aux herbes sèches    
Le courage d'avoir été broutées    
Par les moutons.        
 
Au ciel    
La poudre de perlin pinpin    
D'un jour éternel.        
 
Entre la veille et le sommeil    
Une surexistance anticipée    
Le passage vers Soi.        
 
 
950
 

	

Saisir le temps qui passe

Vociférer    
Des mots et des mots
dans l'enclos rond
Des violons de l'esprit
Sans que mal y pense
Rien qu'avec un peu de suint
Tels le son de l'âne qui braie
Le sans-son de l'âme qui s'élève
Le crachotis de la pointe du stylo
Sur le papier dispos.

Mortifier
La fécule des outrages
Sur le râble dodu des manigances
Au cours des incartades
Où la nuit tarde à se mettre à jour
Quand le jour point

Pour peu que le remugle des souvenirs
Soulève la plaque d'égout
Laissant paraître les monstres souterrains
de plastique et d'amiante affligés.

Vivifier
Sans se fier au fier-à-bras des convenances
En allant scier consciencieusement
Le bois pour l'hiver
Que les petits viendront quérir
Quand neige et glace feront couche dure
Et que les poêles en toute gratitude
Frottées de couenne et de gee
Engendreront crêpes et gâteaux
Pour des quatre-heures de la procure.

Puissions-nous connaître le printemps
L'ardent pourvoyeur des cerises et du bon temps
Le correcteur des fautes de goût
Sous la guirlande-guinguette des rires fusants
Quand notre nature d'éclore et de s'épanouir
Fera fusion consommée
Chrysalide émergeant en perfection
De la chenille au papillon
En innocence de l'instant
Entrelacement du vieux sage aux pampres de la vigne.


949


Les initiés

Me prennent par la main    
Les Grands Hommes les Grandes Femmes    
A la porte des temples    
Quand le jour consumé    
Passe la clé aux initiés.        
 
Un soleil las frictionne l'horizon    
En son point de mire    
Ce don de plume    
Que le Simorgh à l'envol vertical    
Place sous l'aile des marées.        
 
L'estran aux tâches noires    
Respire mollement en attendant le flux    
Traversé de paroles vibrantes     
Sous le souffle naissant    
De la nuit venante.        
 
En sa matrice reine    
Fuyant les douleurs de la journée    
La Femme  dépose la boîte délabrée    
Dans une flaque de mer    
A la merci du suçon des varechs.        
 
Sur le miroir des posidonies affleurantes    
Les oiseaux en escadres rapides     
Enchantent de leurs cris filés   
La vastitude des lieux    
Contraste argenté du ciel et de la mer affrontées.        
 
Me fouillent le fond des poches    
Les enfants au passage du Groix    
Pour que perles accumulées    
Projeter les galets du haut des dunes d'avenir    
Vers nos maîtres ascensionnés.      
 
 
948

L’appel en finitude

Immense    
Et blême de l'appel en finitude  
Cet havresac de souvenirs    
Plein de gratitude    
D'avoir été    
Homme en bout de terre    
Parure extrême des salves dernières    
D'un chant de paix    
Où dormir est feuille d'automne    
Pour les yeux du pâtre éternel.        
 
Pleure le poète    
A mille verstes d'ici    
Vers les collines du sans-souci    
Quant le vent frais du printemps    
Amène narcisses et jonquilles    
Au ras d'une pelouse hivernale    
Et qu'alouette des champs    
Peine à s'élever par dessus la planèze    
Aux fougères posturales    
Crosses recourbées    
En bordure de murettes.       
 
Fière et élégante    
La courbure des frênes    
Gémit dans la carbure    
D'un brouet de soirée    
Femme attisant le feu    
Homme de gaucherie durci    
Devant l'âtre    
Où le chou finit de mijoter     
Près d'un plat de lentilles    
Dans le crépitement des flammes chevêches.        
  
Surgissant de la brume    
Le cheval apparaît    
Blanc des souvenirs d'herbe grasse    
Le regard filtré par des cils doux amers    
Frottant son museau    
Confiant, sur la main du voyageur    
A remonter le champ     
En lisière des bois    
Là où le temps hennissant   
Affronte la flèche décochée par le but à atteindre.          
 
 
947

Vu et entendu

Vu et entendu    
Parmi les débris de la rue
Le dico m'indiqua
Que la culture ceinte de tracas
Était dans tous ses émois.

Se taillaient une bavette
Boule de Gras et Gras du Champ
A l'occasion de la parution de l'illusion
D'avoir vaincu la conscience de transe
Devant le pied-à-terre de la réalité.

J'accélérai
L'auto alla au fossé
Je fis du stop pour revenir
Là où se nourrir
Des restes de la fête.

Cette force d'engendrer
L'imaginaire au saut du lit
Pousse à chaque trait de plume
L'oiseau des cimes à parcourir
Les plages du débarquement.

Magique !
Cette réincarnation blanche sur soi
Inaugure pour l'âme sa survie
Haute dans les sphères du parler vrai
Aptes à créneler les pavillons de l'octroi.

Blanchissant la tranche des livres
Au contact d'influences orientales
A demi-mots au petit matin
Le ratio fût atteint, l'équilibre rompu
Et tout redevint comme avant.

A Sylvain la terre fût offerte
Par des signaux sympathiques
L'époque frappant à sa porte

Mais point de mise en exergue
Sur les placards de la Cour des Grands.

Fermes et bienséants
Les fusains de l'expression
Arqueront sur le papier
Les scansions du fond des eaux
Des versets du Livre Sacré.


946


Maxime le Bretteur

De Maxime le Bretteur    
J'ai emprunté la sacoche de cuir    
Pour m'enfuir sans que le vent me nuise    
A même de la déposer    
Aux portes des granges.         
 
Pour Maxime le Bretteur    
J'ai entonné du mât de misaine    
Le chant gracieux des mouettes amoureuses   
Quant le pont grinçait   
Sous la houle hauturière.        
 
Il y avait là    
Les mille yeux de l'écorce    
Que nul ne s'emparait
Quant l'eau rejetée de rocher en rocher    
Formait étoupe joyeuse sous les rires du soir.        
 
Plus de vague    
Que le monde me semblait bon et dispos    
Dans la douceur des embruns de l'été    
A rassembler plaies et bosses près des colonnes   
Parmi les sons et la lumière du finistère.         
 
Pris de tremblements    
Je souffrai et n'en laissai paraître    
De cette posture incantatoire    
Que la trémie des circonstances    
Rendait propice à la tenue de nos rencontres.        
 
Sarclé de près    
Le prince des jardins japonais    
Laissait poindre une vapeur terminale    
A l'endroit d'un sentier élevé vers l'horizon    
Aux chemises des cieux essorées de gratitude.        
 
Biti, point de paroles    
Juste un filet d'air    
A la commissure des lèvres    
Le souffle doux de la perfection    
En échange du passage de l'Oiseau.        
 
 
945