Majo Edikto 2018

   Eclosion de bienveillance
Que valent les écueils
Devant la Beauté
Sous la coupe des vents
Passent
Notes étrangères
Le palanquin des jours sans fin.

    
S'offrent
Memoroj
Le piétinement de la foule
A l'entrée des lieux saints
Que la gerbe rassemble
Dans la danse des esprits
Que notre main désigne.
    
Dio
Que l'univers est grand
Que nous baignons dans un monde primordial
Hors dogme
En cette activité qui nous dirige
Retrouvant l'union avec le Tout
Et sa caresse d'Etre.
  
De jouer
Avec notre code
De favoriser le retour à la source
En énergie de conscience
A distance des temporalités.
   
S'offrir
A la pluie des particules
Aux portes de la perception.
 
Voyager
Sans peur et sans tabou
Aux marches des palais.
 
S'autoriser à mettre le doigt
Sur l'Invisible
Sans renier la Vérité
Cette présence
cette transparence
Où affleure l'Absolu.
 
Demander
De défragmenter nos pensées et nos manières d'être
De participer au dialogue des Eaux Vives
C'est ça le plus important.
  
Sans brusquerie
A mesure du doux et du cordial
Etre à l'écoute
Du fin et du superbe
Faire le travail
En plein emploi de soi
Puis repartir.

       
421

dans le drapé des jours venants

   J'ai tondu l'herbe   
aux pâquerettes invasives
en évitant les campanules
près de l'amandier
puis il y eût le merisier
les pommiers
les lilas
et la glycine,
à éviter.

éclosion printanière du principe d'amour
fulgurant en son apparition
cachottier en ses dispositions
avec la pousse des feuilles
parure encorbellant les mois à venir.

J'ai marché dans l'herbe couverte de rosée
esquissé quelques mouvements de qi qong
inspecté les pots, vasques et bacs
des fleurs et arbustes
nos respirs.

Tiam, assis sur la chaise de bois
j'ai plongé en errance
dans l'immobilité vivante
les mains applaudissant
les souvenirs surgis
de nos jardins croisés
en cette vie mienne
kontempli
le drapé des jours venants,
décoction du cosmos,
notre père.


420

nul n’est hostile

   Nul n'est hostile   
quand monte le cri de la nuit
mouvance ajustée
au crêpe des fascinations.

Se parent de mille feux
le cœur des Anges
et son échanson, l'Inaugural
au temps de la moisson.

Épuisés et vindicatifs
le Sacré par la cheminée
le Secret par la parole humaine
Tous montèrent dire adieu à notre mère.

S'épuisèrent devant pillage
à ravaler en commissions occultes
les ambiguïtés du massacre
des animaux en leurs entrailles.

Serions-nous de trop
devant l'éclaircie de l'Être
à céder notre place
à la clarté de l’éther ?


419

Patrie des ondes murmurantes

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est P1000092-1.jpg.
  
S'échappa par delà la colline   
 divine et médisante Mélusine   
 cette rencontre nuptiale évoquée   
 par un matin de méditante pensée. 
     
 S'attardant au déploiement des origines   
 au sens du sens que le berger pagine   
 le bouc du Parnasse à demi-nu   
 afficha l'éternel oubli de l'être. 
     
 Silencieuse flamme en bord de l'Analogue   
 éphémère parole   
 promesse fidèle à son appel   
 de l'intérieur le chemin fût gravi.  
    
 En l'azur du destin   
 par la clarté naissante   
 l'âme en pèlerinage   
 battait la campagne.  
       
 Patrie des ondées murmurantes   
 havre de nos cœurs vagabonds   
 les sépias de l'enfance   
 déposèrent la trouvaille.  
    
 Grenaille disposée en éventail   
 vous fûtes si nombreux à demander le corps   
 que s'enfla la rumeur   
 d'une reconstruction prétendue humble.   

   
418

petite main poétique clouée sur la porte des granges

   Des mots de cliques et de claques   
signent le ciel d'ordures clinquantes.

Les errances sont légitimées
par les propagandes baveuses.

Les attaques aériennes
abreuvent la nuit
du sifflement des bombes.

Des tombes retournées
fleurissent les fêlures de l'esprit.

Il n'y a d'espoir que la petite main poétique
clouée sur la porte des granges.

Les insectes même
se suicident sur les plages abandonnées.

Matene
le sol sera recouvert de fiel.

Gesticulations entretenues
d'êtres dénués d'amour.

La mort est là,
tenancière cuivrée des cymbales apocalyptiques.

L'arbre dresse son squelette
sur les plaines suffoquées.

L'heure est au meurtre,
terrez-vous terriens!


417

Manon peint

   Manon est une jeune femme lunaire   
 Dont l’âme va à la vitesse de la lumière   
 Elle est joyeusement désinhibée   
 Sans mental   
 Sans jugement   
 Son rapport au monde est un fait de nature   
 Sa maturité artistique relève de la pure nécessité   
 Comme elle sent ce qu’elle vit   
 Dans le moment   
 Ses valeurs sont étrangères à ce qui se fait   
 Sa Vérité est celle de l’instant   
 D’une sensibilité en prise directe avec le geste   
 Elle est irrationnelle selon un flux continu   
 Elle est le principe fondamentalement Juste   
 Celui de l’humain qui est de s’extraire de l’animal      
 Ce n’est pas Manon qui conduit la peinture   
 C’est la peinture qui se fait à travers elle.  
 
( œuvre de Manon VICHY )


416
 

Au vertige des songes

 Ŝi pentris nokte   
 sur blanka kanvaso   
 konstruante sian regnon   
 nevideblaj tuŝoj
 aux vertèbres de son arbre.  
    
 Malrapida kaj fluida   
 gutoj de la menso   
 proponis siajn sukerojn   
 en la vertiĝo de sonĝoj   
 inter la aero kaj la mondo.
      
 La vento leviĝis   
 venis la besto   
 kaŝe sub la lanterno   
 donu la pasvorton   
 potgrundo por pura grundo.  
    
 La silkeca muzelo de blua charrette   
 tremigis la momenton   
 markita per flamo   
 ol la streketa okulo   
 danci sub la steloj. 
     

415  

sur la kanvaso de flutoj agasoj

  Ĉe la apogeo de pereemaj aferoj   
la piano fariĝas trumpeto
sur la bukloj de ŝiaj haroj
krucitaj rigardoj
al la vizaĝo kun la flugilhavaj radioj.

Subtena lingvo
kiel tineo
fluas la notoj
al la ĉambro de am-aferoj
por ke li memoru.

La brakoj malkaŝitaj sur ĉi tiu nigra robo
iri tra la vivo
sur la kanvaso de flutoj agasoj
la kanto subite ŝprucas
sur la tablo de turmentoj.

Ni ne malestimu
en la ombro de la tamarisko
tiel blindigita de lumo mi vundis vin
eskapas la krion
de ligilo renaskiĝota.


414


Dalles propitiatoires

 alta horloĝo   
 leviĝanta suko,   
 sur la slaboj la promeno   
 rompi la spiron de la besto.     
 
 La fratoj kunvenas   
 sub iliaj hejmaj kapuĉoj   
 proksime de la baptejo,   
 rifuĝo de la krismoj.      

 Provizante, la animoj flirtas   
 inter la kolonoj de la navo   
 zumantaj abeloj en krepusko   
 la nokto baldaŭ de silento prezentas.     
 
 Prapatroj estos honoritaj   
 rompita pano   
 sur la favorigaj slaboj   
 ĝemantaj mondoj.      

 Sur la planko   
 viva lumo   
 koncedita al tiuj de aliaj   
 ŝi restas tie kiam nenio restas.   

   
413

ĉe la periskopo de niaj amoj

   Starante

Proksime de la ombro de unuaj aferoj
serĉu la jakon, kiu protektos nin kontraŭ la greno,
konduku la senbaran vojon
la vimena korbo de laboristoj.

La arboj miaj fratoj,
esti la vento de sekreta celo
en la senmoveco de ŝoko,
estu la malfermita.

Ne rezignu,
unu paŝon flanken kaj ĝi estus la fino.

Honesta lingvo kaj silento,
levu niajn korojn
al la altaro de renkontoj,
ricevo de niaj verkoj,
interkonsento kun la animo de la mondo.

Frotu lian ŝtonon kontraŭ la ŝtonon de la alia
sen malĝojo tenanta nin for,
ni, ne ligita al komforto,
ni, en la spaco, rigardetoj,
kano svingo,
tra la periskopo de niaj amoj.


412

La présence à ce qui s'advient