La vojo plej proksima al vi

verko de Sylvain GERARD
   Tro ofte , ĉu ni aŭdas , kio :
" Sekvu la Vojon, la revo esti homa, de
povi rektigi la sinuozecon de la koro estas
esenca intenco . Kaj por tio vi ne bezonas
ne foriru, eliri el la katenoj de la mondo " .

Ĉi tio estas malvero !

Ne ekzistas vivo ,
foriri estas eviti la serĉon de la Vero .
La ĉenoj ekzistas nur en si mem .

Prefere ol esti altirita de miraĝoj
ekstero,
protektu vin de viaj propraj ruzoj .

Ĉesu rifuĝi malantaŭ falsaĵo
humileco .

Ĵetu vin en la oceanon de providenco .

Preferu tion, kion vi ne scias , ignoru kion vi
scias.

Ne timu la nekonatan .

Vero ne estas vualita .

Estas viaj okuloj kiuj portas la vualon .

Viaj okuloj ,
vualojn, kiujn vi devas malfermi .

La saĝuloj , lia , rompante kun siaj kutimoj .

La mirakloj de la mondo estas mirindaj
pureco ,
la sola vojo estas interna justeco .

La lumo ĉe la fino de la koridoro ,
la finfina en la maniero ,
preter pli proksime al si mem.


243

Kien iri ?

 Kien iri ?   
 Vizaĝo al vizaĝo .   

 Aŭskultante aliajn .  
 
 Promenu sur komuna vojo . 
  
 Jeter , kvazaŭ hazarde   
 rigardo al la flankoj ,   
 nur sufiĉe por ne damaĝi   
 kaj dancigu la kompanion ,   
 kiel en pasintaj vigiloj   
 ordigu la ŝtonetojn en la plado de lentoj .  

 Tempo eterne komenciĝas denove,   
 sub la plumo ,  
 al la donado de pluvego ,   
 deploji ĝian panoplion   
 malfermita pordo ,   
 sur kantataj brakumoj   
 des gouttes d'eau souvenantes.      
  
 Ne estis ,   
 purigi , skribis   
 sub la buŝelo ,   
 ol la rideto, kiu pruntas diri . 
  
 Estas mallarĝa trairejo inter la sekura interno
 metode konstruitaj al kredaĵoj de scio
 kaj la rondo de la infanoj de ĝojo .

 Estas landoj
 interplektiĝo de atingoj
 kie la revelacio filtras .

 Okazas ke
 la pomo falanta de la arbo estas mirindaĵo .

 Ni kolektu la fruktojn ,
 viŝu ĝin per la tuko
 neblankigita tolo ,
 porti ĉe la okulnivelo ,
 haŭta teksturo ,
 la gracia koverto
 la senfina ekspansio de la ĝermo
 de son extension ,
 al sia pleneco
 ĝis ĝia formorto .

 En la palaco de viskozecoj de la spirito,
 poma pomo
 mordita
 permesas la plezuron de gusto
 per entombigo
 des sucs rétrospectifs .

 La preĝeja sonorilo sonoras .

 Estas la kvara ,
 tetempo
 ke la psikedelaj kukolŝeloj .

 Oni sciu, ke kun bonaj intencoj , Sano ,
 kun pinĉo de juĝo
 taŭga al la principo de normaleco .


 238 

se la ĉaro kliniĝas

 Si la charrette ploie
et que pièces à terre
se dispersent
les dérisoires brassières de l'esprit .  

Il y aurait ce regard
traverse de l'absence
des catéchumènes en son enfance éteinte
ma mère l'ordre de la mère morte.  

Il y aurait prégnantes
des caresses sous la toile
que jamais n'ai cru
souples à mon encontre .  

Il y aurait des herbes sèches
recouvertes d'un givre cristal
sous la burle sévère
d'un passement de jambes dansé .  

Qu'on dirait l'affliction
des tendres et tendres années de perdition
à coopter les passants du sans souci
sans cris ni repos .  

Mon cœur s'est éteint
il a navré le cours du temps
de bulles fragiles
sous le rêche du souvenir .  

Les sillons se sont fait crème
au café des solitudes
la cuiller ourlant tournante
le reflet des nuages .  

Remettre les choses en place
avec chaises et tables
verres et couverts
et ronds de serviette à l'avenant .  

Vivre en illusion
entre la poire et le citron
d'oraisons
et de jours à venir
finissant en tranches de potiron .  

Sur le départ
posée à même le sol dénudé
courait la vermine saxifrage
des orateurs sans parole .  

Se confrontèrent du menton
les accordéons de la raison
à éviter le tien du mien
positionnés en dérobade .  

Silhouette affaissée
les lunettes en bout du nez
corrigèrent les fautes d'orthographe
nos petites mains passagères .  

Segmentés à courte échelle
les chevaux de la verticale
dernière levée d'un sourire
par la fenêtre entrouverte .
 
Sortilège sorti tout droit
d'une tendre apostrophe
les lèvres purpurines figèrent
le son des églises .
 
Faussement accaparé
dans un tombereau de fumier
le corps à corps des corps pensants
d'étreintes désespérées .  

Se glissèrent sous la ramure
les champignons de l'automne
à creuser les tranchées d'une guerre
dont nul ne revient .  

Fil à fil le pull s'allonge
les aiguilles passent puis repassent
le fragile des doigts
s'expose sans que je m'interpose .
 
Face contre terre
soyons le roulage des galets du torrent
sous la feuillée d'un saule encalminé
par le qu'en-dira-t-on des prosopopées .  

Ma plume
sans le cal d'antan
se fait entendre jusqu'à l'orient
de coups secs sur la peau des sollicitudes
le creux des reins en jouissance
son heure et puis la mienne
toutes choses confondues
se rebellant ma belle
dans l'offrir de la resquille
à ne plus entendre les barbelés
crisser sous la mitraille .  


237

Sa cage d’oiseau sous le coude

 Sa cage d'oiseau sous le coude
 et la croupe en carême 
 un cheval passe 
 la cavalière à queue de cheval .

 L'âne braie
 les moutons bêlent
 un bruit de tôle 
 cadenasse l'espace
 j'appelle
 au carrefour
 des senteurs d'herbe mouillée
 le lever de lune .

 Sans prendre le temps
 de maigres appendices
 aliĝi
 aux remontées de laine pelotée
 un quart plus bas
 des ailes en ordre de marche .

 S'enquérir
 finement ciselé
 du crépuscule
 en retombée lasse du jour
 fièvre amère
 qu'un doigt de miel
 rehausse
 tendre application
 de la flûte
 aux notes réjouies
 du rire des enfants .


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