Kategoriaj Arkivoj: Decembro 2016

sandales de vent

  " Sandales de vent "    
qu'on l'appelait
cet être d'ombres habité
ce cri
hors des rencontres accoutumées
cette solitude
à la trace écornée
origine des passions
courbée sur le pavement des circonstances
cette frilosité
d'avoir à faire
cette fuite ensemencée
de poussières d'or
ces soleils
des jours recueillis
dans une coquille d’œuf
la déliaison des accords majeurs
la musique souterraine
du vent ailé
au sortir de la coulée continue
mia animo
ma capacité d'étreindre
l'entre-deux
du visible à l'invisible
le Rien de notre accord réciproque .



316

le vent qui entre

 Le vent qui brûle  
le vent qui pèle
le vent qui rit
le vent qui sème
le vent qui pèle-mêle
renverse
et creuse la rivière
d'un vortex ombrageux
mon âme est pierre roulée
sous le soc de la charrue
pierre retournée
laissant paraître le miel de terre
pierre des frictions
à laquelle la peau se frotte
ventre affamé
de l'enfant à venir
sous le cri délivré
en fin de cycle
en fin de roses
croquées par le gel
aux parures pigments
des bacchanales rangées
sur la planche d'appel de mon antre
de mon entre-nous
malfermita pordo
que d'un doigt j'ouvre grand
au vent qui vient
au vent qui entre .


315

passe-murailles du temps qui passe

 Ĉu vi memoras
des platanes au bord du canal
des corbeaux à la tombée du jour
aux festons de lumière
épelés par le bruit de l'eau
collés à la cime des arbres
majestueux déplié des nuages
lèvres entrouvertes
élan des bras
vers les colonnes du temple
auscultation métronomique
des orifices que la lumière inonde
finissante nuit d'été
aux rebelles moiteurs
que le vent épouse
frisson ardent
simple réponse
que les pas frisent
sous la rosée avenante
joues rosissantes
les bougies se montrent
dans l'ombre saisissante
étoffe légère sur ton épaule
friselis de ta voix
échancrure d'un souvenir
passe muraille du temps qui passe .


313

ta main légère grignote les cordes

 Ta main légère  
grignote les cordes
chapeau soulevé
d'habits noirs revêtue
mon outrance marine
mes doigts longs
sur la sagaie terminale
sans qu'opère l'instinct .

Jeux d'eau
en légère déclivité
papillotes et caramels
de leur cristal dépouillés
pour dents de devant
étreindre le mou
des nuits millésimées .

Décoction de ton sourire
sous la couette chaude
peuvent tourner les galaxies
portées musicales
en haleine de fuite feinte
saltimbanque
qu'une nuée efface
si tôt si tard
la mèche de cheveux sur l’œil
trouble l'infini .


314

ma fleur, mia vivo, ma vibration

 Dès que j'entendis le mot "amo" .   

Vive voix et cœur énamourés d'une braise ardente,
se délièrent les fibres de l'ennui
plongèrent en leurs eaux d'origine
l'accord essentiel des notes graves et douloureuses
ma fleur
mia vivo
ma vibration
ma pantelante adoration
bouche en haleine du souffle
ma grâce sur herbe tendre
écartelée aux quatre membres de ton corps si doux .
"Je vous aime, il faut apprendre à dire je." (Christian Bobin)


310
( En hommage à Saint Jean de la Croix)

caresse de la note

 Caresse de la note  
échancrure du corsage
la mer à l'horizon
un ciel de traîne.

Cheveux défaits
saisissante nuitée
présence vacillante
l'oiseau passe.

L'épaule dénudée
l'ombre des pins
le visage tourné vers le ciel
un collier de perles fines.

De la tristesse dans l’œil
les lèvres gonflées
la lune virgule mon âme
d'une guitare coquillage.

La ville au loin
frémissante sarabande
rentre ses chats
il fait déjà trop tard.

Si lente si parfaite
qu'au petit jour
tout retient l'ordre
écru de mémoire.


311

insulo de altaj flugiloj

  Une île d'ailes élevées   
hors voyage
de ciel et d'eau
tel un enfant qui dort .

Souvenir en place de Grève
le col tranché
aux vociférations des pauvres hères
cherchant saigneuse remontrance .

Insulte gommée
au carré de l'oubli
couverts mis
à la brume montante .

Émargent en toute légèreté
les oiseaux errants
que le profond du ciel
éparpille .

Situer sur la carte
cet immense souvenir
de rires et de pleurs affublé,
la romance des jours heureux .

Futile passante
partie revenue
destination inconnue
brako en brako .


312

de signo al lumo

 Fulmo pasas
de signo al lumo,
ŝultro receso
en la okulo de la kudrilo .


La nevidebla kaj la videbla
favori unu la alian
de la vero,
malfermita ombro buŝo .

Krono branĉoj,
sklaveco kiu nutras
malbona kaj igas oron plumbon
ĉe krepusko, neeviteble .

Kantado vekas la virtojn de silento,
la vertikala silento estas sorĉo,
la ĉirkaŭado iras post racio
serĉante la unuan ĝermon .

Militisto kaj Kontemplaj Monaĥoj
batali kontraŭ malkuraĝo kaj mensogo
cedante lokon al imagaj virtoj
de utopio .

Ĉi tie neniu normaligo,
nur la malbona sonĝo de la vojaĝo
kie ni detruis
la nordaj lumoj de la sankta .

Pasu la kargon en heraldikaj koloroj
sen ripeti, sen rankoro,
neniuj koncedoj ofertitaj,
en nova homaro .


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