Kategoriaj Arkivoj: Avril 2014

Klingo, cette clé

Les hommes sont faits d’une substance inouïe . A la fois chair, intelligence et esprit, ils sont tous pareils et donc possèdent tous les mêmes pouvoirs et possibilités essentielles . Leur grandeur est manifestée par tous . Toute personne peut devenir grande . Chaque constituant du Mystère, de ce que nous ne pouvons pas comprendre actuellement, de ce qui nous dépasse, est un constituant de l’homme .

Klingo, cette capacité que nous avons d’agir et de gouverner corps et esprit, doit pallier aux limites et erreurs de l’homme en quête de la Connaissance . Tâche superbe, parce que relevant du grandir de l’être, mais néanmoins tâche dont les étapes, en contre partie, peuvent secréter l’euphorie, l’intempérance, l’orgueil, l’aveuglement, le désir de puissance, le pouvoir, toutes réactions émotionnelles et égocentriques recouvrant du voile trouble de l’ignorance la moindre avancée de la science lorsque celle-ci n’est pas associée à une réflexion ontologique sur le devenir de la nature humaine . Pour éviter cette déshérence il existe une solution : que l’âme soit connectée à l’Esprit Universel .

L’Esprit Universel ne saurait être une entité provenant du fond de l’univers ou un concept métaphysique issu d’une théorie religieuse ; elle est le lieu originaire et imaginaire à la fois des sources desquelles relèvent nos découvertes . L’Esprit Universel est vibrant de substances intelligentes à partir desquelles les choses viennent . Il est là, dans et à travers toutes choses, et l’homme se doit d’entrer en contact avec lui et même de s’unir à lui afin quela Connaissance advienne . Et pour celà, pour parcourir le chemin vers la Connaissance, il y a l’âme .

Klingo n’est pas un organe mais anime et exerce tous les organes . L’âme n’est pas une fonction comme l’intellect qui mémorise, calcule et compare . L’âme n’est pas une faculté mais une lumière à laquelle nous avons accès . Elle n’est pas la volonté ou l’intention mais plutôt cette volonté à être volonté et intention . Elle est une immensité non possédée qui ne peut pas être possédée . Elle est mienne et non mienne à la fois . J’en suis et je demeure en son centre tout en l’expérimentant . Elle est le gant et le gant retourné de la prise en main de notre destin .

L’âme est cette aspiration à se pourvoir en compréhension dès que laquestionse pose, la question de notre naissance sur terre, de ce que nous avons à y faire et de notre finitude .

L’âme est cette petite voix située au fond de notre poitrine, cette voix du coeur, cette intuition, ce soutien, cette force qui nous anime et nous fait vouloir vivre mieux que là où nous en sommes .

Klingo, pour atteindre son plein fonctionnement, doit faire le ménage de ce qui la conditionne à nos instincts et aux us et coutumes de notre nature terrestre . L’homme doit se disposer à un travail de méditation et de réflexion à propos de ce qui nous sépare de ce mieux auquel nous aspirons . L’homme doit s’élever à d’autres niveaux de conscience et abandonner certaines actions en cours qui ne sont pas en accord avec ses projets les plus élevés .

Cette lumière intérieure doit être entrevue, vue, nommée, protégée, et mise en état de marche pour, constitutive de notre âme, être l’énergie de notre destin d’homme-en-chemin .

C’est alors qu’un travail de rassemblement, de réappropriation de ces composants – korpuso, mystère, âme, esprit, scio, lumière, énergie -, nous engage à nous situer à un autre stade de compréhension, à un autre niveau de réalité . Il s’agit de rassembler ces éléments en un renversement de perspective où la chaîne dialectique qui lie les composantes les unes aux autres passerait la main, pour envisager une ” formo ” intégratrice, un espace holistique rassembleur, une sorte de viatique actif, de rappel à l’ordre, qui ne représenterait pas le souvenir d’une personne remarquable ayant vécue sagement, mais l’invitation à être grand, pour soi, pour la forme dont nous serions le dépositaire .

Cette forme, appelons-là forme-vie, nous accompagnera en permanence, à vue . Cette forme-vie c’est nous et bien plus que nous parce qu’englobante de ce qui nous entoure . Elle sera le garant, la foi, en nos propres perceptions, ressentis, intuitions, remontées de mémoire, analyses, actions .

Il n’est alors plus temps de se porter vers l’arrière, de ré-fléchir, mais d’être éminemment sincère dans sa pensée, de se reconnaître comme une personnalité puissante qui reçoit des connaissances par l’aspiration de ce qui est là à portée d’âme, et sait tout ce qu’elle a besoin de savoir . L’homme animé par son âme devenueâme suprêmeva vers son intégration, vers son unité .

Le courant de sa vie auquel il se soumet convoque l’homme à une vigilance impliquée .

L’accès à son âme suprême, kaj, s’il en était ainsi la chute serait terrible, car dans l’ordre de la connaissance sensible la montée suivie d’une épreuve provoque un passage par les bas-fonds . Et il n’y aura pas de passe-droit . Nous avons en nous deux instances intérieures qui nous tirent, l’une vers le haut, al la lumo, et une vers le bas et les ténèbres .

Les progrès de l’âme ne se font pas par gradation mais par une ascension de l’ordre de la métamorphosede l’oeuf au ver, du ver au papillon . Le principe de discontinuité montre ici sa fécondité . A chaque bond de croissance l’homme se développe là où il est, là où il passe et œuvre . La viro, son esprit, ses capacités, ses connaissancesdont nous rappelons la forme unitaire, déchire les écorces du visible et du fini, verŝi, sortant dans l’éternité inspirer et expirer son air, l’air primordial . Il abandonne sa tunique de peau aux portes de l’universalité .

L’âme propose la simple élévation de l’être comme légèreté spécifique, non dans une vertu particulière mais pour toutes les vertus . Elle est au-delà des détails que notre intelligence conçoit . Elle produit, par delà des atermoiements qui la figentces morts-à-soi – , une liberté, une attitude d’action et de détermination dans la poursuite de nos buts, ainsi que de la gratitude pour les épreuves surmontées .

Bienvenue à l’âme de tous les instants, en début et en fin de journée, au commencement et en fin de vie, dans le déplié de la rencontre avec l’environnement que celui-ci soit une personne, une situation, une perception sensorielle, signe ostentatoire majeur de cette forme-vie que l’âme suprême convie au festin de la Vie .

” Klingo …  Je suis à mi-chemin de l’ange qui est mon soi et de ma forme triple . Uni à cette claire lumière, cette lumière est tout ce que je perçois . Puisse l’énergie du soi divin m’inspirer et la lumière de l’âme me diriger . Puissé-je être conduit par cette énergie spirituelle qui est mon soi de l’irréel vers le réel, de l’obscurité vers la lumière, de la mortalité vers l’immortalité . Qu’il en soit ainsi et puissions nous être aidé à faire notre tâche . “

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ma main un matin

  Ĉiuj tiuj   
kiuj venas antaŭen
elirante el la arbaro
sur la rando de aferoj diris .

Al tiuj
turmentita de malkongruaj pensoj
la fragmentoj de pasinteco
ke ni ne povas forgesi .

Al tiuj
kiu per manika efiko
montru sin ĉe la fenestroj
arangigante la amason de sennomaj .

Ĝi okazis al mi
kolektante miajn pakaĵojn
tuj antaŭ la foriro
senmovigi tempon .

Ĝi okazis al mi
sub la ombro de arbo
ĵetita de la luno
timi la malvarmon de novecoj .
Mi povus blovi en la konkon
kaj ne plu retenas miajn dezirojn
kunigi kun kalkano
la humoro de la floraj herbejoj .

Tiam revenu
al tiuj
kutimaj aventuroj
aliĝu al la homamaso
supraj koroj
strekkodaj pensoj
de la ĉiutaga vojaĝo .


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pourquoi rester esclave ?

 Pourquoi tant de femmes et d’hommes sont-ils esclaves d’une situation, d’un pouvoir, de la aliaj, d’un regard ou d’eux-mêmes ?

Pourquoi vivent-ils calfeutrés dans le pré carré de leurs certitudes, dans lec’est comme çi, c’est comme ça, y’a rien à faire !”, sans voir l’ombre qui limite leurs libertés, cette fermeture sournoise, cet accès à plus qu’eux-mêmes qui leurs ferait prendre l’air en allant voir ailleurs ?

Tout simplement parce qu’ils ont peur . Comme si les chaînes qui les entravent et les condamnent à leurs situations d’esclaves, étaient des protections contre la peur . Comme si ces chaînes de la non-vision les empêcheraient de souffrir et de mourir . Par peur de ce qui ne dure pas . Devant ce qui pourrait les emporter et les éloigner de leur confort premier ils préfèrent rester attachés .

Accrochés à leurs habitudes, leurs illusions, leurs idéaux, leurs mensonges et leurs croyances, ils espèrent ainsi stopper la perspective d’une vie qui inexorablement les entraîne vers la finitude de toutes choses . Comme s’il y avait autre chose que la vraie vie, cette vie dont la mort fait partie intégrante .

Or ces pesantes chaînes les font couler et se noyer . Ils veulent mourir avant d’avoir vécu .

Ils passent à côté du présent, enchaînés qu’ils sont aux souvenirs du passé et à l’utopie de demain . Ils ressassent et rêvassent sans voir le brin d’herbe qui pousse sous leur pied . Ils vaticinent incognito, le cou tendu vers le pilori du moins disant, en quête d’un oubli qui leur permettrait d’échapper au courroux du hasard , tenant droit le cap dirigé vers ce qui leur semble être le bonheur .

Ils ne sont pas présents à eux-mêmes . Ils ont peur de ce qui est là, ici et maintenant . Le réel et l’impermanence de toutes choses les affolent et les aliènent quelque temps mais pas encore au point de jeter un coup d’oeil de l’autre côté de la rive de leur vie .

Le flux d’un perpétuel présent les rend inquiets . Ils voudraient tant se droguer avec les leurres factices de la certitude, du virtuel, des poncifs qui les feraient ressembler aux autres, ces autres à qui ils dénient néanmoins le droit de respirer autant qu’eux . Se fondre dans la masse tout en la honnissant .

Pourquoi gâcher son existence à se calfeutrer contre les aléas de la vie, à construire d’étranges forteresses contre le temps qui passe ?

Les hommes s’épuisent à résister aux lendemains trop dérangeants, trop quelque chose, sans se rendre compte qu’ils restent collés à la même placeétranges statues de sel, droites devant le courant de la vie qui les attend.

Pourquoi faire du surplace alors qu’autour de soi tout est agitation, turbulence, transformation ?

Pourquoi ce besoin d’immobilité, de se protéger fébrilement du changement ?

Parce que l’homme est un animal routinier, qui a peur de l’inconnu, de l’étrange, du bizarre ; et qui cherche par tous les moyens des vérités, des valeurs, des lois, des assurances, des garanties . Et c’est pour cela qu’il est prêt à vendre son âme contre une quelconque pincée de poudre de perlimpinpin qui le ferait se fondre dans ses rêves, dans ses châteaux en Espagne .

L’homme a aussi peur de son ombre, de cette partie inhumaine de l’homme qui par ses égarements ignore, méprise, abuse, spolie, exploite, tyranise et supprime son prochain .

Par peur de la mort l’homme cherche à vivre éternellement dans une grande aspiration à la routine implacable, aux comportements marqués du sceau de la durabilité, de l’ennui et d’un sommeiltranquille” . Alors que notre société industrielle est fondée sur la production de biens qui ne soient jamais pérennes afin de produire toujours plus dans un monde espéré en éternelle croissance !

Et l’homme s’ait inventé des idoles, des dieux, afin de s’immortaliser et éviter tout raisonnement fondé sur la certitude qu’il ne vivra qu’un certain temps, un temps fini .

Alors l’homme réagit contre cette implacable destinée . Il aime et hait à la fois ce qui le dépasse et ne peut maîtriser . Il n’admet pas être dirigé par plus fort que lui . Il maltraite les siens, saccage la Terre-mère et relègue Dieu-le père dans un monde inaccessible .

Les Dieux omnipotents se révélant inefficaces, la foi puérile des hommes les fait se retourner vers la raison empirique des dieux sociaux estampillés de respectabilité par le qu’en dira-t-on médiatique . Il se fond dans la masse, va au stade, aux thermes, au cirque et converse à l’infini sur l’agora des virtualités, un oeil rivé sur le petit écran, reflet du grand écran des réalités dont il ne peut affronter la trop grande pertinence .

Bardé de certitudes scientifiques, l’homme avance à l’aveuglettejusqu’à buter sur l’infiniment complexe et la conviction que le réel est inasservissable, ni par la technique, ni par les dieux .

S’il ne se suicide pas, il est prêt à circonscrire, par l’intelligence et les raisonnements, le grand tout pour, ravalant sa volonté de puissance et son orgueil, aborder aux rivages del’humilité, comme dernière chance avant le désengagement suprême, avant la folie .

Par l’humilité, ultime moyen de guérison de sa paranoïa, l’homme se doit de vivre en harmonie avec la nature afin d’assumer la complexité du réel en chassant tous les réductionnismes, en renonçant à dominer, prendre et asservir quoi que ce soit . L’homme se doit d’être dans sa verticalité .

Il devrait alors cultiver la douceur, en dénonçant le meurtre et toutes les violences, en anéantissant les idolâtries, afin de se pourvoir en la Vie .

Il lui resterait alors à dire “Jes” , en liberté et émerveillement, al kio estas, pour que les dangers de l’illusion s’estompant, laisser advenir la tendresse de la relation sur fond de frugalité dans sa communion avec la Nature .

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