La Furée

M'en a-t-on dit de cette époque   
d'où famille éclatée   
les blessures saignent encore.    
 
A la Furée   
il y a de gros pavés   
jointurés par de la bouse.    
 
Quant il pleut   
l'eau s'accumule en bas de pente   
près du parc aux moutons.   
 
Le portrait de l'Ancêtre   
a été décroché depuis belle lurette   
quant le Maître est parti à Paris avec la bonne.      
 
Un temps mon aïeule a relevé le défit   
de mener la ferme   
avec Marius le commis et Jeanny.      
 
Les enfants sont pensionnaires   
à l'école des Frères   
un éternel hiver.      
 
Le veau est mort cette nuit   
écrasé par la Parise   
cette vache Aubrac sans lait.      
 
Papa a emporté les économies   
il ne nous donne plus de nouvelles   
et je ne sais où il sera enterré.      
 
Je pleure parfois   
dans mon lit sous la soupente   
et pense à mes sabots que je n'ai pas décrottés.      
 
Je serai là plus tard   
à écrire ce qui s'est passé   
tôt le matin en écoutant l'horloge à balancier.      
 
Ce sera comme avant et après   
aux riches heures d'un conte de fée   
aux allures de tragédie.      
 
Tracer la route des airs   
comme les oiseaux migrateurs   
ramène à la maison.      
 
Un peu plus bas à Féniers   
les cousins sont mieux lotis   
il y a de l'huile pour la lampe   
et du pain le matin   
quant les cloches sonnent     
dans les ruines de l'abbaye   
entourées d'un grillage   
pour que les rares touristes de passage   
ne prennent pas de pierres sur la tête.      
 
Au petit jour les oiseaux chantent   
pour que vite aller aux champs   
recueillir le silence.      
 
 
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