قابلت الزائر

قابلت الزائر 
Du creux de ma mémoire
Le meilleur des visiteurs
Pour désemmêler les voix
D’une pastorale
Troupeau bêlant à qui mieux mieux
En montant aux alpages.

La montagne est là
Et le rose bonbon du soleil
Accorde les nuages d’un fil d’or fin
Que même la parole inaudible
En ces lieux de caresses
Amende d’un soupir
Jusqu’au moindre tremblement d’herbe.

L’arbre du printemps frissonne
Dans le lumineux balayage d’un vent de mai
Guérissant mes peurs
D’avoir un jour
Un dernier mot à dire
Et puis se retenir
Devant les pierres blanches.

يكون, devant moi
En contrebas du vallon
Cette motte de terre détourée
Du groin et de la patte
L’ange aux ongles noirs
S’est permis une offrande extrême
Un caillot de sang bleu.

Fidèle au vertical du chant de l’alouette
J’ai espéré l’ivresse de la rencontre
Le contre-moi d’une réminiscence de l’enfance
Cet éclat de bois fiché dans la plaie
À mi-chemin du plateau des gravelles
Tombé tôt un matin
Une grande claque dans le dos.

Plus tard
Le couteau rouillé sera trouvé
Récupéré
Graissé à la couenne de lard
Refermé sans abîmer le fil
Mis en poche
Telle une paupière baissée.


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