Пісаць
Каб сказаць адзін аднаму
Што заўтра будзе сонечна
А што будзе трымацца ў кошыку жаніха і нявесты
Малышы будучыні.
Des bambins coiffés d'une couronne de blé
Avec des fleurs entre les épis
Et qui babillent sous la brise légère
Alors que les patous bruyants
Encadrent le troupeau.
Статак з лепшых жывёл
Горныя пашы і серыял
Пакуль там наверсе каля перавалу
Аблокі цалуюць каго лепш
Скалістыя вяршыні.
Не будзем марнаваць
Давайце будзем на вяршыні нашай гульні
Для барацьбы з аўтакратамі
Тыя, хто краем вока чухае
Пакуль застаючыся ў ночы забыцця.
Давай прагуляемся
Не губляючы часу
Каб аддзяліць праўду ад ілжывы
давайце будзем добрым цестам
Замешваць, як гуллівая барацьба.
Derrière le décor
Il y a le corps des hommes
Tout près de la terre
Éclairée des cris d'enfants
D'avoir été abandonnés trop tôt.
Не знішчайце дасягненні продкаў
Будзем беражліва жыць у катэджах
Затрымаем дыханне, калі рыпіць дах
Пад цяжарам мудрых снягоў
Назапашаны паэтам. Святло там перад намі
Пад рукой
Глушыцель вакол горла
Гуркаць, як птушка вясной
Перад вуллямі раскіданыя ў адкрытым полі.
1014
Il est là
En face de moi
Celui qui ne sait pas
Cet autre moi-même
A se demander
Si c'est un fait exprès
Qu'il soit si différent
Et qu'à faire le tour de la question
On se supporte mieux d'être étranger
En simplicité
Nez contre le mur
A méditer sur ce qui est.
Toi
Et moi aussi
A refléter ce qui s'est passé
Et qui renaît dans l'autoportrait
Allongerons le pas
De constellation en constellation
En évitant d'avoir la nausée
Au passage des trous noirs.
Viens
En compression du tout venant
Ma muse des voix anciennes
Viens brandir le pavillon
Sur la barricade de nos illusions
En égarement des mots
S'envolant par temps de guerre
Au souffle brûlant de la meute ordurière
Vers l'horizon de l'étrange attente.
Toi
Oui toi
Le grand échalas de la cour d'école
Aux marronniers enchevrinés par le vent d'automne
Dis-moi d'où tu parles
A refléter tant d'histoires
D'un passé bientôt enfui
Que même l'espace des nuits
Ne saurait soustraire à l'entendement
Devant le moucheron
Qui frappe à la fenêtre.
Purpurine éclosion
Des tendres bullesRamassées dans le panier d'osierA la sortie du pré de pierres encapsulé
L'espoir se mit à rougir
Tel coquelicot accroché au veston
Par jour de fête
Le rêve mêlé à l'encre violette
Se mouvant sans commentaire
A croupetons
D'image en image
Avec la légèreté de l'artiste au grand cœur.
1013
Fibrilles de Dante
Aux creux laiteux des abîmes
Le collagène des peaux fripées
S'écoule sous le bruit des canons
Rencontrant la déchirure de l'homme
En proie au désespoir
Tapant des pieds et des poings
Sur le sol noirci d'une cour d'école
Jonchée de débris d'obus.
Il y a grand malheur
Et le printemps se reflète dans les fondrières
Entre les véhicules blindés immobilisés
Proposant quelques fleurs
Au cœur déchiré d'un peuple
De femmes et d'enfants terrés dans les abris
Et d'hommes haves
Se courbant sous la mitraille
En traversant la rue.
Des chiens errants
Parcourent les ruines
Des lambeaux de tissus
Pendent aux fenêtres énuclées des immeubles
Il faut escalader des tas de gravats
Pour aller voir où l'on habitait
Parfois l'odeur de décomposition
D'un corps sous les débris
Est portée par le vent.
PleurerSe tordre les doigts
Rassembler quelques brindilles de bois
Pour allumer un feu entre deux briques
C'est tout ce qui reste
De ma maison en humanité
Devant la démesure
De cet être détestable
Qui a maquillé sa monstruosité
Sous quelques propos fallacieux.
Nous irons bientôt
Contaminés par la radioactivité
En colonnes
Par la route défoncée
Se presser au bord des charniers de l'hiver
Sous l'œil gris de l'oubli
Quant à la volée le glas sonnera
Peindre une colombe puis un cœur
Sur l'écorce des consolations.
1012
Un roc où demeurer
En surplomb de l'espace
En oubli de l'époque
Jailli d'on ne sait d'où
Mais puissant
Appelant à l'existence
De tout temps
Manifesté en cohabitation
Par le haut
Pour venir peu à peu
Sur le devant de la scène
Chargé d'un lourd passé
Jouant de notre orgueil
Hors des profondeurs de l'instant.
Un arbreUne sentinelle sur la cime
En refus du néant
Jaillissant d'une fresque
En éclairage de l'aube
Passant discret
Décoiffé par l'errance
Merveille d'obstination
Intervenant en Finisterre
Éloigné des derniers soins
Porté à l'essentiel
Repère levé tôtRacines retrouvant dans l'anfractuosité de la roche
Les composants de la Vie.
Puis loin devant
Ailleurs et en bas
La mer des merveilles
Etat latent de l'univers
Où le voyageur aux mains ouvertes
N'échappe pas à lui-même
Retourné par l'expérience
Bouleversé par l'espérance
La tête de lucidité faite
De chants de musique et de poésie embarquésSachant qu'au terme du périple
Il n'y aura foi
Qu'en l'esprit et l'âme ordonnés
Sur la houle légère du mystère.
1011
Пакідаць À crocs et crins Sur le chemin Vers le ressaut du rien Sans mail qui m'aille.
Avec simple mémoire Gainée de pierres sèches Sous la poussée de la traverse Portant mal aux ardents Le soir Dans un creuset de nulle part .
Ne t'affole pas C'est autorisé d'être fol En cet endroit De mystère Indissociable de la mort et de la vie Comme vibration à hauteur De l'obligation D'avoir à progresser Quoi que cela coûte A nos instincts.
я J'ai cru Dans l'incendie du silence Pouvoir fouler l'horizon En grand équipage Bardé de mots de miel et d'esprit Jusque dans les griffes de l'ordre A manduquer De barbarie en sainteté Les éclats de chair Versés sur papier blanc.
Afflux inénarrable De l'ignorance Le long des barbelés de l'enrégimentement Des frères et sœurs En quête de salut A élever prières et chants Comme chiens en maraude A chaque croix ou cairn Pour peu que nuage de poussière Au devant de la troupe Dessine visage en Finistère.
Bulles Maisons de poupée De l'enfance éternelle Aux confins de la joie Je résonne à l'esprit de la lettre Sans matière à se mettre sous la dent Тры невялікія павароты, а потым сысці Jaillie dans l'échancrure d'une parure Accroc recelant paroles et gestes Alors que passe la carriole En destination de la source.
Je m'isole
Et me plais en soleil
De mars aux pissenlits amers.
Je craque l'allumette
Sur la dalle de ciment
Portant poulaille au paradis.
Je trace les traits de lune
A la porte des fermes
Au cloutage parfait.
J'écoute ce qui va venir
Mais rien ne vient
Hormis la foi en cet appel.
Je suis sûr que les mûres
Glousseront d'aise
Sous la dent du renard.
Et pour que passe la forme
Je souffle je souffle
Sur le brasero rigolo.
La peinture craquelle
A tire d'aile
Le printemps se ramène.
Puissions-nous les êtres de ce monde
Porter en avenir
La lumière éternelle.
A couvert sous la ramurePrès du pré où paissent les bêtes
L'aurore s'est posée.
La source coule
Les oiseaux piaillent
L'amandier fleurit.
1010
Rue Saint Charles
Il faisait sombre, froid et humide
Maman ne savait pas marcher
Dehors elle courait toujoursEt moi aussi
Je ne pouvais pas sortir sans courir
Et de tomber
Je me souviens d'avoir eu les genoux couronnés
Jusqu'à 8 або 10 ans
Et elle parlait
En me racontant souvent
Son séjour douloureux chez les sœurs de Lusignan
Pendant que je dessinais
Sur les carreaux couverts de buée
Et puis sa vie à Saint-Nazaire
Jusqu'à sa rencontre avec Papa.
Dans notre chambre
Fraîche en hiver
Avec ma sœur
Il y avait notre vie secrèteAprès la bise des parentsLumière éteinte
Nous nous retrouvions
Dans notre famille de chiens et de chats
Dont j'ouvrais un épisode
Juste avant de dormir
Puis au matin je notais sur un cahier
Ce qui était arrivé de nouveau
Les rencontres, les naissances
Les joies et les tristesses
D'un arbre généalogique qui prospérait.
Puis nous avons déménagé
Et là tout a changé
Beaucoup de soleil dans l'appartement de Vincennes
Et toi tu es venu
Et ça allait mieux
Maman ne courait plus
Elle parlait moins
Quant à moi je me réfugiais dans ma chambre
Pour entrer dans le silence de l'adolescence
Cette traversée des luttes incandescentes
Avec de sombres pensées
Que la poésie et le sport devaient atténuer.
A Frugères
C'était les vacances
Où je te rejoignais après le mois passé en colonie
Et c'était bon de te revoir
Toi qui me suivais avec insistance
Et ensemble descendre
Au Pradou vers la fontaine
Sur le pré d'à-côté jouer au foot
Dans la Lande au chariot bleu
Vers Lacombe et sa grosse pierre
Puis quand Mad est arrivée
C'est à trois
Que nous allions vers la montagneRencontrer la chèvre de monsieur Seguin
Que tu tirais par la corde.
1009
Énergumène
Aux quatre âges de la vie
En préparation de l'ascension.
Са сціплага падворка птушка
Гульня аформілася
Незаменная апора на зямлю.
Потым была восень
У вялікім катле ціскаў
прадметы першай неабходнасці падземнага свету.
Destruction des systèmes figés
Ouverture aux forces neuves
En présence des Invisibles.
Pour loin des équilibres
Prendre conscience du jaillissement
Où nul ne sait où il va.
Лішняе шматслоўе ўцячэ
Чалавек блізкі да жывёлы
Пажыраючы сябе.
Сустракайце сіняга жука
Здолеюць паменшыць супярэчнасці
Сужэнцы - захавальнікі скарбаў і падтрымкі ўцёкаў.
Alors le cycle sera réalisé
Le visage du vieillard retrouvera les traits de l'enfant
Dont le regard sera celui de la chair.
1008
Ён падрапаў сценкі камеры
Сапраўды
Каб святло
Пры крывацечнасці пазногцяў
апрануцца ў чырвоныя сляды
змова быцця плоці і духу
Каб бессаромна
кажуць, што ён там жыў
сваёй акасцянелай рукой
сумневы і надзеі
Каб яшчэ быў жывы
быў толькі імгненне
Каб супрацьстаяць кусту цішыні
што яго павольна шкадзіла
тысячы і адной мукі
у гэтую ноч паміж сабакам і ваўком
За мір
пад дажджом з ракет
наверсе
балет мышэй
Каб быць праўдай
без неба
без твару
Ржаць
апошні раз
паміж двума светамі
Каб адказаць
на пытанні, якія не будуць задаваць
Каб адкрыць дзверы
каму адбываецца
Разумецьшто больш няма чаго браць
Каб вярнуць рану
Быць па той бок люстэрка
Каб убачыцца
натхнёны ноздрамі
і мудры сэрцам
Каб знайсці грудзі маці
угрызці апошнія арэхі памяці
Каб ззяць
зноў і зноў
светлавых гадоў ад зямлі
Для пісьма
без назвы
без рыфмы і прычыны
" Што мы шмат чаго не ведаем
незалежна ад рэальнасці
так як гадзіннік спыніўся
так як у нас ёсць вобраз
і гэта праз тое, што занадта шмат займаючы палю сэнсу
кнігі становяцца попелам
позна выходзіць замуж
сняжынкі
ад запалкавай дзяўчыны."
1007
Plonge
Dans l'abîme gris des recouvrances
Le murmure frileux d'un lever de jour.
Les mains ouvrières
Vers un ciel sans horizon
Palpent la Joconde sous son verre de protection.
Rien à donner
En cette coulure fraîche
Le pas se fait pressant.
На паўдарозе
Гэта спыняецца
Час для абдымкаў з Нішто.
упадзе не ўпадзе
Неба схіліцца
Хісткая галіна ў межах дасяжнасці.
Што скажуць людзі, будзе вальс
Ад бабулі да мядзведжых вушэй
Апошні вечар пад прыкрыццём.
Усё для гэтага
Камерная музыка без камеры
прырода якая ! 1005