Kategoriaj Arkivoj: Jaro 2021

Estas en januaro

 

 Estas en januaro    
 katoj serĉantaj kaĉojn    
 majstra parado en la postkortoj    
 où griffer le gravier à tout va.        
  
 Estas strange    
 nur anĝeloj el la ĉirkaŭa arbaro    
 vestita per sulko de freŝa vento    
 plenigu la maltrankvilajn okulojn de la fraŭlinoj.        
  
 Franchissons d'une lucidité extrême    
 la brua korto de la templo    
 ĉar en plena lumo    
 tuŝu la grandajn aferojn.        
  
 La glacio rompiĝas    
 post la vintra solstico    
 où la voix se brise    
 por generi ĝojon kaj ridon.        
  
 Ni edziĝu kun ili diris la plej aĝa el ili    
 kies muziknotoj    
 kombinita kun la pureco de kristalo    
 fabriquaient des gondoles aux jupes de jaspe.        
  
  
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tuŝi

 
 
 Toucher
 être de ce monde
 et par résonance
 être trace digne
 main dans la main
 au clair-obscur
 de quelques miettes
 jetées sur le carreau de la cuisine
 en signification des manducations
 émises avec art et fracas
 sur le tour de la terre
 l'air de pas grand chose.
  
 Il n'y a pas de monde sans toucher
 un mystère y pourvoirait
 sans que l'ouvrage pâtisse
 de nos calligraphies.
  
 A gorge déployée
 au coin de la rue
 la petite fille aux allumettes
 vidait son âme
 à même la vie passante
 comme l'adulte va à la mort
 comme l'enfant va à l'adulte.
  
 Il n'en fallut pas plus
 pour que trois gouttes de sang
 se déposent sur la page blanche
 l'une provenant de notre animalité frissonnante
 une autre de la conquête du réel
 et la dernière d'un baiser
 tout frais
 sur un crocus printanier.
 
  
  
  
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ŝtono al ŝtono

 
 
 ŝtono al ŝtono   
 la kaverno de memoroj    
 anonci la kunvenon.        
  
 pardonu    
 Mi malfruos.        
  
 Nur ekvidi la veran paroladon    
 de la nekonataĵo    
 mia saĝa animo    
 en milda apopleksio    
 en la faldoj de la labirinto.        
  
 Kaj por LI veni    
 ĝi estos doni kaj preni    
 la foule rira    
 ŝi senigos sin de ĉio    
 en naskiĝo ni penetros    
 doni forton al la vorto .        
  
  
  
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Hieraŭ vespere

 
 
 Hieraŭ vespere    
 zorgi    
 kaj silento de la arboj    
 devant l'abstraction    
 tio ligas min al la sonĝo    
 frakasita   
 dans le biais     
 de skarlata atingo.        
  
 Démembré mais Rassembleur    
 Mi malkaŝas malnovajn rakontojn    
 sur la atentigo por ekzisti    
 dans un ciel changeant    
 ke rigardo lumigas    
 en disputo     
 esti aŭdinta la vokon    
 esti aŭ ne esti.        
  
 En la festohalo    
 infanoj krias    
 kaj la koboldaj ogroj kiuj akompanas ilin    
 sen iluzio de ilia frenezo    
 disĵetu ĉe la kvar anguloj    
 kiel la birdoj de la eternaj    
 antaŭ la vortoj fontantaj el la silento    
 ago de ĉeesto fronte al la granda foresto.        
  
 kion mi povas fari    
 se ombroj polvigas iliajn muskajn tapiŝojn    
 sur la sablo de realoj !        
  
 Hieraŭ vespere    
 brulvundo flamigas la okulojn de la esenca    
 por pli klara kaj pli granda koro.        
  
  
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Skribu antaŭ vi

 

 Ecrire ou ne pas écrire.        
  
 Le cri des arbres est adventice    
 à ce qui m'appelle.        
  
 Il est de silence épris    
 et fait grand bruit    
 au fond des brisures de l'esprit.        
  
 Il est la fille des prosopopées    
 et quand vient la chute des feuilles    
 que la forêt est aux abois    
 l'agonie tricotée    
 au pied de l'arbre    
 consigne en quelques phrases    
 l'épuisement de notre monde.        
  
 Comme un retour d'initié    
 la coque de noix se fracture    
 sous les défenses du sanglier    
 prompt à lever les effluves de la forêt.        
  
 Le beau, le bien, le vrai, le bon frissonnent    
 assignés aux humbles tâches de transformation    
 harcelant les parcs d'attraction    
 en quête d'une langue plus forte que la bête.        
  
 Ecrire ou ne pas écrire    
 ou écrire entre les deux    
 en attendant les temps nouveaux    
 où toutes antennes au vent tournées    
 tracer les contours du cercle de l'amour    
 au buisson ardent d'une lumière inextinguible.        
  
  
                                                                            697

L’ailleurs

La souffrance physique    
resserre son étau et me plie    
chair gémissante    
et n'y suis pour pas grand chose    
en effusion de ce qui est bon et beau    
comme d'habitude.        
 
Les dangers de la dérive    
sont voyage courroucé sur une mer calme    
ils disposent de nos passions    
pour s'engager à tarauder le temps    
en long et large le long des pliures    
jusqu'au fractal ciselé par l'orfèvre divin.       
 
Passent d'un hémisphère l'autre    
les oiseaux de fin de saison    
leurs corps minuscules de flèches ardentes    
étant l'objet des turbulences de l'instant    
que l'instinct subjugue    
vers un ailleurs aux yeux rieurs.        
 
Et nous    
bras jetés vers la rencontre furtive    
il nous plaît par un soir d'hiver     
d'être le pirate aux mauvais tours    
raclant de la gorge et tapant du sabot    
pour lécher la plaie d'un corps adombré.       
 
Les tours jumelles sont tombées dans la baie d'Along 
et ne serre la jugulaire de mon casque    
qu'au petit jour    
pour astreindre les chevaux du langage    
à belles foulées    
devant le poète ermite.        
 
 
( pentraĵo de Michel Bole Du Chomont )
                                                                            696

Bouquerie du temps

 
 
 Le bouc se leva    
 pour de son étreinte sensible    
 associer les songes et le temps.        
  
 Point de sentimentalisme    
 ĉe la pruo de la ŝipo    
 la mer se tordait de douleurs.    
  
 Et la page éclata    
 au souffle pur de l'inspir    
 nous pûmes rejoindre le mot.        
  
 Accroché au langage    
 sans masque bouche ouverte    
 la chaleur se para du feu consumant.    
  
 Disparaissant dans la brume    
 nous échappâmes au pire -    
 de quel degré de réalité sommes-nous fait ?        
  
 Mêlant le livre à la parole    
 en traversant le boulevard    
 je relevai le poids du temps qui passe.        
  
  
                                                                            695
   

Une fresque en légèreté

 
 
 Une fresque en légèreté    
 et tout est art    
 en persuasion    
 en intuition    
 pourvu que le train passe    
 le train des connivences    
 des accords momentanés qui perdurent.        
  
 Puis l'intention se déchire    
 avec plein d'histoires palimpsestes    
 à décortiquer    
 pour que se régalent les danseurs de l'ombre    
 les petites mains de l'ouvrage    
 quand passe le grand vent des manigances    
 audience pour ceux qui pensent.        
  
 Il n'est d'accord viral    
 que le sang des taureaux dans l'arène    
 de bon matin    
 hors des tourments de la veille    
 à faire sens de leurs traces    
 quand passent lasses    
 les cigognes sur l'île nue.        
  
  
 ( œuvre de Sylvain Gérard )
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