Kategoriaj Arkivoj: Jaro 2017

sub la defluejo de la templo

   Sous la gouttière du temple  
y'a la romance
la saga du temps qui passe
le cortège des semelles de bois
le frisson des roseaux
le gond d'une porte
que l'on ouvre
et qui grince
demain ou après-demain
de rien en rien
les bras ballants
yeux levés
à l'horizontale
festons des nuages
hors limite du ciel
en syncope légère
sur le pavé d'argile
à griffer d'ongles écaillés
le passage des fourmis
en rivière d'être
vers le sans arbre
du sable ridulé.


336

rabato tajdo

   Marée remise   
marée rétrocédée
marée du compte à rebours
marée déposée
marée reprise
verrai-je le dernier hoquet
descendre toboggan
la pente aux ajoncs
la mise en veille
des sphaignes de l'étang
ma correspondance
en bel équipage
filant grand train
sans attendre que je m'éteigne
pleurs refluantes
sous le dais mercantile
des arrimages familiaux.


338

l’écritoire souterraine

   Noir de noir     
en l'écritoire souterraine
de corolle en corolle
tendre la corde
entre chien et loup.

Capter la prosodie
du glatissement des vautours
vertigineux voiliers
éboueurs de vestiges
sans soupçon
sans contre-façon
accablant de tristesse.

Surgissement des mains tendues
jaillies
blanches
de la paroi anthracite
aux reflets de lune
en retrait des lumières de la ville
au son du buccin
sentinelle drapée du manteau de cuir
que revêt le vacher
le fouet dressé,
viatique devant l'autel
où surprendre la faille avouée.

Le Grand Bédé se dresse
le chapeau de clown vissé
sur son front Frankenstein,
gorille à la quenouille
taguant sur tablette d'argile
les blessures de sa pensée,
traces cunéiformes
gravées sur le pas de porte
guti
d'un ciel pleurant de se savoir aimé.


335

Au soleil vert de notre enfance

 Au soleil vert 
de notre enfance.

L'eau s'écoulant
du puits à la mare.

Deux tritons
un mâle une femelle.

Douce effluve
des senteurs printanières.

De haut en bas
l'effigie s'affiche.

Le clap de fin
mord la poussière.

Accolé aux barrières
l'arc-en-ciel épilogue.

Suif dans la gorge
le glissant d'une corde.

L'aplomb du désir
l'épuisette à la main.

Tout passe
tout reflète la présence.

Devant le miroir
le visage enjoué.

Passer de ce qui est dur
à ce qui est tendre.

Etre en amour
avec soi-même.

Pas de théorie
juste une intensité venue de l'intérieur.

La grâce
on la reçoit.

Maman
arrête de me dire qu'il faut pas.

La transmission
une course de relais.

Chaque âme est riche
de l'attention portée à l'autre.

Plein de papillons
ces messagers sans poids.

Entre genêts et ajoncs
les murs s'ouvrent.

File le vent
évitant les impasses.

D'avant le vrai silence
gambade douce gambade.

Ecoute
l'air respirer.


334

si belle à l’ombre

   Si belle à l'ombre   
et cousue d'esprit
elle se pavanait
chapeau de paille
au gré des œillades matricielles.

Surgirent
l'entre-chats l'entre-chiens
des surprises brèves
sans sourciller sans barguigner
la cigarette en apostrophe.

Maugréant ci-devant
au parvis de l'outrage
les fresques rupestres
de ses vêtements d'emprunt
se prirent dans les rayons
d'une bicyclette
sans béquille
avec sonnette tintinnabulante
et garde-boues de bois
pour se tenir bien droite.

Elle zigzaguait
de platane en platane
le fossé aux grenouilles
crevant ses bulles amères
à mesure de l'errance.

Sans cérémonial
dentelles au vent
elle déchira la brume matutinale
mains sur la guidoline
un soupçon de mimosa sur le nez.

Si belle à l'ombre
et cousue d'esprit
elle se pavanait
chapeau de paille
au gré des œillades matricielles.


333

paŝon post paŝo de vojaĝo al vojaĝo – 1

   Paŝon post paŝo,   
 de vojaĝo al vojaĝo,   
 en cirka rondo   
 ke la sablo izolas    
 la famo levas la kurtenojn de la spektaklo. 
    
 bunta enirejo,   
 brua barnum,   
 levis polvon   
 de la besta procesio,   
 pasioj de la animo   
 levita al la pintoj de la temploj   
 malmunti,   
 por havi sencon   
 kaj transformi.     

 De sango kaj koloroj,   
 la furiozaj krioj de la Erinioj   
 detruis la pejzaĝojn de infanaĝo,   
 la argilaj lipoj de fontoj    
 faris vojon   
 kun cementaj ajutoj,   
 la ŝtono de la protektoj estis elŝirita,   
 la heĝoj estas dehakitaj,   
 plenigitaj fosaĵoj,   
 la arĝenta vulpo   
 ne plu trovos la centron,   
 malbona vento blovas la terbulojn   
 al la sekaj ŝtonaj terasoj,   
 maljuna frakseno flustras siajn lastajn disponojn.     

 La nokto kukas,   
 animaj kolomboj   
 superpendanta   
 rompoj de la homa kondiĉo,   
 popolismaj mensogoj   
 anstataŭi la kanton de la poetoj,   
 la spuroj de militmotoroj   
 sekvu la ferajn ŝuojn de la harplena,   
 la ĉielo malheliĝas,   
 eĉ la arboj skulptitaj de la okcidenta vento   
 kuŝiĝu en la ŝtormo.    
 
 La aero estas malbona,   
 sur la plormuro   
 vivaj paperoj   
 ĉifita kaj devigita   
 ĉe la artikoj de la ŝtonoj   
 kovritaj per likenoj   
 fariĝi anhelanta karno   
 de hazarda tzimtzum. 
     
 malgrasaj manoj,   
 el la poŝoj por kongrui   
 grati forgeson,   
 ruliĝantaj okuloj   
 tranĉu la valorojn de la spirito,   
 acida kremo   
 ŝminko de rideto de klaŭno 
 niaj lastaj vagadoj.   
  
 La furiozo transprenas   
 nokte,   
 en silento,   
 malbeligis la paŝoj de la armiloj   
 bataloj kaj malamoj,   
 makulita per levado   
 novaj rikoltoj,      
 fariĝi volonte komplico   
 de fuŝa renesanco.  
    
 Estas oficialaj herboj   
 ol tiuj de printempo,   
 kolegiaj herboj    
 de la kiso de geamantoj    
 disĵetitaj    
 serĉante la grandan renversiĝon,   
 pecon da pano   
 ĉe la fundo de la sako,  
 akvo en la ciborio de alteraĵoj.  
   
 Ni levos la Sonon de rikoltoj,    
 ŝtonetoj ĵetitaj sur la riveron,   
 alirebla por azilpetantoj,   
 elirante el nia ekzilo.  

   
332

memoro de kvar floroj

   La mémoire en apnée   
quatre fleurs en rebord de fenêtre
petite fille à quatre pattes
à flot
d'un soleil émargé
par mon frère, mia amiko, mon fils, mon camarade
associés
à l'aube d'un amandier fleuri
lorsque l'ongle
raye d'un trait aigu
le passage de l'été
éveil des miradors
sur la plaine disposés
sage frontispice
par dessus la forêt
œil préposé
sans qu'alunissent
pensoj
monte en retour
cette flèche cathédrale
crevant le panier d'osier du patrimoine
étendue
sur le drap des origines
en balbutiement d'être
les galoches pendantes
au bout des jambes maigres
dum vi iras
poussières d'or
des mains effaçant
le sceptre des exigences
paroles échappées
d'une outre crevée
soupçon des remembrances
sans que famine vienne
en cette obscure contrée
où femmes, hommes et enfants après la mitraille
encensent de leur clarté
la brassée de fleurs fanées
malordigita hararo
au sarcasme des casques à pointe
brisant les tibias des corps blanchis
au cirque d'une évacuation de circonstance
charrettes et baluchons à l'avenant
ma petite fille
je vais faire du feu
une fois encore
te conter une histoire pour t'endormir
feuille d'argent
disposée en rebord de fenêtre
à flotter
sur la mer des souvenirs
parade nuptiale
ouverture blanche
des portes d'amour
à pousser d'un geste tendre
loin très loin des berges
l'ombre de l'orme colossal.


331

Sylvain Gerard . artaĵoj 6 – la faŭno kun la seĝeto

   Flugis  
la junulo kun la cigaredo
en ĉi tiu imbroglio de ŝtuparo
sen la paŝo aperanta
kontraŭ seĝo
sidigu, kion homoj diros
per siaj longaj fingroj
ĵeti la mokadon
ŝpareme
Troja ĉevalo
rompi kaj eniri
la ĉambro de Vincent
tra la halo de atendoj
la kato saltas sur la tablon
ĉirkaŭbraku la kolon de la infano
distrancante per fina rigardo
la ludo de mil kaj unu tentoj
rompanta noktajn fornon
levis tremante
la padelrado de renovigoj
en la malvarmeta mateno
tamen kauterizita
ranunkoloj de ĉi tiuj pensoj
kun hanta spiro
rezignoj
ĉe doko
sen la trajno ŝiris la aeron
de ĝia senvertebra strideco
amasiĝo de brulrubo
ĉar parte
renovigi la ardan kliniĝon de la faŭno
antaŭ la ĉantanta virgulino.

Malantaŭ la fenestro
vintraj arboj
evitis decidi surloke
vortoj de amo el pasinta pasinteco.


330

sylvain gerard . artaĵoj 5 – la perdita infano de la karavanejo

 Ĉe la rando de la sonĝo   
la patro
etendi vian manon
la patrino
manojn malantaŭ la dorso
la hundo
fermu la vojon
la infano
kaŝas.

Malproksime nederlanda muelejo
unua etaĝo
la apartamentoj estas malfermitaj
la kolonoj subtenas la arkojn
laktoblanko kovras la murojn
la ĉevalo estas preta.

Unu !
monte
forviŝu la regalaĵojn
kun gesto
ne retenu la morton
estu la vento en la malvarmeto de la klara mateno
estu la brilo de via spaco
singultas la vivon
vermilion kun spasmo
estu ĉielo en gloro
mia infano
mia diamanto de la momento
ĉe la angulo de la lipoj
punkto de rideto
nur la okazo por kavalkado
nur la frotado kun la eterna.

fulmo
vi konas la vojon
malrapide
hors l'inter-fingers
inklinoj de la ombroj.

Esti
glaciiĝinta ĉe la kalvario de la geedzoj
la celo de veroj
ĉi tiu peco de veluro
kie kuŝi la kapon
okulo al okulo
antaŭ la larmo.


317