
Écorchures entre roches et forêt l'arbre arbore l'arche de lumière. Homme dansant la joie dans l'antre des géants. Fleurissent les gestes de la vie assagie ambrée de fraîcheur. Danse ! danse ! yeux de feu les mains levés vers le ciel. 592

Écorchures entre roches et forêt l'arbre arbore l'arche de lumière. Homme dansant la joie dans l'antre des géants. Fleurissent les gestes de la vie assagie ambrée de fraîcheur. Danse ! danse ! yeux de feu les mains levés vers le ciel. 592

Nuits et brouillards au creux des vagues sèches à la retombée des organes en papillotes je suis resté de marbre à la porte du chéole. Fallait y aller et j'y suis allé en portage minimal quelques livres à dos de baudet. Il y avait des reliques sur les parois humides et la grotte semblait lumineuse pour peu que le silence soit. L'a-t-on prise au dépourvu cette engeance de braillards en goguette sur l'embarcadère des travaux et des jours. De thuriféraires point juste quelques pantelants animalcules chantant à tue-tête des prosopopées mariales. Miaulait néanmoins le chat des abîmes à queue de néon. sous le goutte à goutte péremptoire d'un compte à rebours. Le fric, le sexe et le bandonéon s'en donnaient à cœur joie dans cette altière prairie où passaient les vents de l'espoir. Garde tes bijoux Suzanne ne nous embarrasse pas de tes soucis il est un temps pour tout et ici c'est la nuance. Un grand éclat de rire gela la compagnie tous se levèrent avec peur et fracas. L'âme papillon pouvait se cogner aux vitres de l'entrée nous étions assujettis au devoir de rester debout devant le vide. 591

Grimpant à mains nues
au mur lisse
les cordes raidies par la démesure
le son grave du piano
risquait quelques pas de géant
sur la lande des attentes.
S'engagea la puissante bête
crocs ourlés de babouines épaisses
dans l'allée aux feuilles bruissantes
entre les hêtres tortillards
sans que l'appel soit entendu
vers la fontaine au loup.
A contre-jour
le soleil en auréole
autour de son chef
le prince
dans un nuage de poussière
menait grand train.
Les longs doigts de l'étranger
sur les touches noires et blanches
martelèrent le doux son
d'un au-revoir
à minima
en respect du toucher d'un silence.
590

Écailles alentours marche après marche l'énigme du matin froisse la tenture de la chambre secrète érosion tendre de la terre abîmée de nos courses au ralenti pied à pied traversée la trace du rimmel sous l'œil de la nuit repliée couteau suisse de mes dix doigts papillonnant sur la fermeture des horizons qu'un vent froid souleva le long de la sente herbeuse pour quelques hectomètres plus loin laisser faribouler la roue de fer le long de la pente par sauts successifs jusqu'au ruisseau de l'aspavoune. 589

Étreinte du temps qui passe montée des souvenirs insomnie carnassière accueil du matin tendre. Dans ce cadre sur scène naturelle les animaux de la jungle émotionnelle caracolent froissant les hautes herbes mâchoires puissantes en avant jambes fines des coursiers en action l'œil de braise de charbons ardents cerclé d'or sur le qui-vive du souffle. Étreinte éternelle de la mort comme ultime raison s'échappe par les voies traversières le bonheur de la rencontre avec l'autre compagnon de voyage vers le trait de lumière objet des élans de l'âme dans le silence de la présence barbouillée de nuages cachant difficilement le ciel profond de notre devenir. 588

La Beauté clé de voûte nœud des aspirations à belles dents la dévorer du dessus vers le dessous relevant ses voiles à la merci du fleuve qui gronde sans recevoir la moindre larme à guetter la ressource pour accélérateur d'humanité s'élever à décourager la fatigue les mains pleines de sainfoin au grenier encapsulé de notre enfance. Ô Beauté un clin d'œil suffit d'une vie l'autre ma vie un sceau de perplexité au mur d’enceinte des manquements ne parvenant pas à escamoter les regards croisés de notre rencontre en la marmite de géant du bain de jouvence. 587

Si peu étendus les projets de la nuit en cette continuité des choses dites que la mer retirée laisse perler des larmes de sel. Au petit jour il y aura grabuge entre les tenants de la cause nuptiale sous un cosmos dégageant le bélier des pâtures de l'infini. Ne les marions pas sur le timon du char divin soyons de mèche avec le promeneur qui nez au vent gravit la Sainte Victoire. Posons le bât de l'âne sous les oliviers sombres griffons le fonds du ciel apostrophons les enfants du village grattons de l'ongle noir du peintre la parure des mésanges alentours. A l'heure toutes le message est clair sous les simagrées de la crise il y a la fréquence des ondes en prise directe avec les turbulences de l'Esprit. 586

Le confinement faisait désert de ce tissu des habitudes la forêt bruissait d'aise avec les chants d'oiseaux l'air était pur et les gens malheureux. Sûr que ce n'est pas là ce n'est jamais ça le compte n'y est pas où nous mène-t-on ? y'a qu'à faut qu'on ils ne savent pas mais cette marche elle-même nous constituait et nous libérait. Pensée d'exode respiration nomade le chaud et le froid en instance soif de transhumance soif des grands espaces du Souffle . 585

Plume d'équilibre dans le cercle des Égaux à mesure d'un corps d'Esprit contenu la voix crachote des mots en instance d'un ricochet que la pensée accueille. Érection d'un squelette d'amour sous les lambris de la nuit construire déconstruire la hutte des origines du pied la coutume égarée entre caresse et joie. 584

J'avais laissé mes parents faire la route j'étais descendu de voiture pour me dégourdir les jambes. Les montagnes étaient proches et très hautes en fond de vallée j'étais comme écrasé. Ils sont partis et ne les ai plus revus. Les neiges de fin de printemps se disputaient la pente à grands renforts d'eaux torrentielles que l'encavement du lieu rendait bruyantes. Des pierres et des rochers ponctuaient le regard comme autant de points d'accroche à la lecture des lieux. Je me suis approché du pont qui enjambait un torrent furieux. Dans la pile du pont il y avait un trou d'où sortait une corde. J'ai tiré. Des cailloux sont venus, de petits fragments qui ne demandaient qu'à sortir. J'ai laissé la corde qui a reflué vers l'intérieur. J'ai retiré la corde et de nouveaux cailloux sont sortis. Après plusieurs allers et venus de ce travail de déblayage des voix rauques de paysans se sont fait entendre. J'ai arrêté mon action pour continuer en imagination. Il y avait un passage un trésor une cassette une bourse de cuir de l'or en pépites. Le temps a passé. Je me retrouvai dans le village près du pont des maisons basses de pierres sèches tout autour marié avec enfants et ma tâche d'éleveur paysan me prenait tout mon temps. Les montagnes toujours hautes devenues familières encadraient les saisons la piste caillouteuse avait fait place à un étroite route goudronnée. Le trou était toujours là une vie ne suffisait pas à éclairer le mystère c'est moi qui avait la voix rauque les cheveux blancs la démarche vacillante. 583