Naître à nouveau encore et encore
au long corridor des pensées perdues
il m'arrive de quitter le fil
et refermer mon couteau
une fois la tranche coupée.
Reste alors la cruelle destinée
de la recouvrir de choses tendres
de l'obliger à disparaître sous le beurre
de la magnifier par quelque confiture
ou chevaucher par un morceau de fromage.
M'ai avis que nuit venue
l'esprit soudainement libre
plonge dans le songe
traîne de secrets inavouables
ô gourmandise pleine assumée.
492
sur le ruisseau tombe la Pluie

Sur le ruisseau tombe la pluie
piqueti piqueta
des sommets à la mer
roule l'avenir
de la mer à la source
refluent les souvenirs
bulles de l'enfance
miroirs des cœurs
poussière d'étoiles
drus sur la terre battue.
Sous l'arrogance métonymique
d'un temps astronomique
gavant d'une verte tambourina de
les hautes vagues
de la jetée du port
les gouttes d'eau
godillantes
à mesure du grain qui passe
tressent le mucilage de nos regards
au frais cresson de l'espoir.
490
juste la note juste
Sirotant un diabolo menthe
de grâce solaire pigmenté
sous le chêne
de Vincennes
je suis venu, de passage
et je partirai, de passage
sans que le merle me hèle
pfut ...
juste une trille
juste la note juste.
488
un sourire immensément mortel
La levée ultime
d'un corps de grande taille
augure mille maux
à celui qui la pratique.
Il se pourrait
que l'huis grince
que l'inclinaison froisse la satinette
que les clous cèdent.
Alors
devant huissier
posons les scellés
arguant d'une mauvaise passe.
Pour
silence advenu
le saint silence des agneaux
élargir la draille.
Puis se rouler
en l'herbe du matin
d’une rosée parfumée
au sourire immensément mortel.
489
Le temps s’ouvre au silence

Le temps s'ouvre au silence
les papillons de l'envie volettent
navrée d'être en attente, la neige.
Dan menandatangani laluan
pouce levé
mon ami d'enfance
s'est perdu, triste négligence
en fermeture des issues
le ramassage scolaire,
même à Pâques,
a bon vent de se rendre chez Marius.
Néna arrimée
à ses joues rouges
illumine les cèdres
mât de misaine oriental
de guingois
en souvenir des navigateurs en rivière.
Des photos de Brihat
sur les murs pâles
mauvais présage, citron endimanché
sourcillaient d'empressement
devant l'obligation
de poursuivre en amont
la docte accoutumance
d'un art consommé.
Le charroi brinquebalant
prit sente montante
de poussière chaussé
entre calvaire et cimetière
là en arrière
trottinaient les enfants
de leurs voix aiguës
l'air était frais
arrivé à flanc de montagne
où planent les vautours
vers la plongée carnassière
aux cavernes noires
suintantes d'une eau bleue.
Signe de rétrocession
en retrait des mouvements,
la promesse,
tournoiement des visages
proposés sur l'horizon
leurs grands yeux
figeant d'une pluie fraîche
les festons de lumière
aux portes de l'oubli.
Descendait des cimaises
quelque oiseau de feu
sans que le casque vacille, il y eût
la mer recouvrant nos traces
d'une émulsion
nos vies bourdonnantes
du tout venant
abondamment dispersées
sur le sable gris souris
de nos vies.
487
L’ange des neiges

Flocons de lumière
aux tendres fenêtres
que la famille épouse.
Brandons de feu
jaillis des profondeurs
que le cri de la chouette fige.
L'Ange des neiges
hors du sol aride
pleure son passé d'offrandes révolues.
La Ronde de nuit
yeux brouillés barbes effilées
guette les âmes errantes.
En lisière du gouffre
les morts revenus de diable vauvert
pigmentent d'étoiles
le rire des enfants
que notre main
à la sortie du drap caresse
dans le lange du nouveau né.
Voici le temps
voici la voie frissonnante de poussière
sous l'ample voile mariale
au mât d'ambre Baltique
cliquetant de ses os décharnés
l'ordre de poursuivre le voyage.
Voix de marins
entonnant dans la tempête
mains glacées
figées au bastingage
un flot d'invectives
que le vent dissipe.
" Vers le sud ! "
entendis-t-on
quand la flèche acérée
décochée cordes vibrantes
gicla tel l'éclair
dirigée là où renaître
vers notre finistère.
486
semburan cahaya

semburan cahaya
slaid januari
tercalar oleh dahan
krew pelik
bulan berambut merah membeku
pandangan berkobar-kobar
kedatangan impian kita.
Bidaah berganda renungan
lengan diangkat
di ambang kemerosotan
marbling pudar
pada waktu pagi pagi
dengan kening yang terumbang-ambing.
Ada harapan
suapan braziers
menitis fikiran
dengan pantai yang sesak.
Sebuah kereta api besar
tangisan timbul dari lurah
di bawah peti besi yang dipijak
dengan tapak kaki perak
buruh harian zaman dahulu.
tingkap pelik
dengan tingkap pecah
melebarkan senyuman
Malaikat abangku.
Berbaring di bawah kanopi
dalam perjumpaan baru
lelaki dengan bintang yang serupa
kumpulkan awan
menuangkan minuman keras mereka
bagaimana kita berfikir
benang dan jarum
gigi mengetap
ombak
tali lautan abadi.
485
tiba-tiba bunyi bising
Tiba-tiba bunyi bising
jejak halus ~ tiada
burung pipit berlalu.
476
titisan dimendapkan pada kaca
Matahari
berhias halus
ke gunung yang bercantum
meminang burung cantik ini
di bibir kekasih.
Titisan dimendapkan pada kaca
kabus tasik
menaikkan hari
pencinta dakwah
untuk litani nikmat.
Sertai
dan menabur dengan segala angin
pusaran cahaya
jejak kebenaran
ke arah peningkatan soprano.
suara awak
dikelilingi dengan salji yang jelas
dataran cairns
di pinggir hutan
mari berganding bahu.
484
( lukisan dan puisinya oleh René Barbier )
di bawah dedaunan dalam cahaya
Di bawah dedaunan dalam cahaya
budaya diam ~ pas
rusa dengan tanduk emas.
483





