Les ballerines de l’esprit

( encre de Pascale Gérard )
 


Violettes crocus pâquerettes giroflées    
le jardin s'ouvre à l'amour    
avec la fin de l'hiver.        
 
Les oiseaux croquent    
de leurs trilles agrestes    
l'emplacement possible    
où circonvenir le choc des grêlons    
sur les tuiles romaines.        
 
J'ai cinq doigts    
et me rebelle    
sans maîtrise   
mais fort à faire 
contre l'onctueux repas de fête.        
 
Ma muse est indicateur des fleurs de mémoire    
qu'engage par jeux posturaux    
le reflet des offres de lumière.        
 
Se mirent à l'écart    
la navrance des mères abandonnées    
le rire des enfants endimanchés    
la ruade des chevaux ailés.        
 
La pomme était à croquer    
le vent fera l'affaire    
devant tant d'offres à affronter    
sous le tutu charmant    
des ballerines de l'esprit.        
 
 
( encre de Pascale Gérard )
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