Le torrent farouche

 

 Le torrent farouche   
 d'une trace bruissante et continue   
 masque l'immobilité des sommets   
 ceints de sapins silencieux.      
  
 Du tranchant de la main   
 les crêtes et vallons    
 inspirent expirent d'un vert naissant   
 le cœur épicéa de la transparence.      
  
 Entre la gentiane et le lys martagon   
 la marmotte enfume   
 de son coulis de petits cris   
 la gerbe des herbes fraîches.      
  
 Pieds paquets et repas assumé   
 nous arrosons de vins de Loire et de bons mots   
 le roulé-boulé des galets du Drac   
 sous le choc des boules de pétanque.      
  
 La rosée   
 perles de lumière offertes aux feuilles franches   
 déploie sa respiration irisée    
 d'un rai de grâce germinatif.     
   
 En sa munificence consacrée   
 dans la mangeoire des étreintes   
 au cul des marmites de fonte noire   
 culbutées dans l'âtre des merveilles   
 par les génies du miroir   
 la guirlande des éclats de voix   
 œuvre en catimini   
 à l'établissement du Sans-souci.       
   
  
  
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