juste le caprice d’être

 Au fripé des vaguelettes   
le pare-vie obscurcit la vision   
de coups de balai cinglants   
pleurent les pierres sages .    

Un vent agite d'un amble puissant   
les membrures arbustives   
s’agacent des gouttes d'huile   
creusant les visages grimés .   

Finissent prostrés les arpenteurs   
aux miroirs redondants ,   
de mise en séquences ,   
brutale est l'attaque élémentaire .   

S'essuient le museau     
les chiens babines relevées   
à la croisée des chemins .   

Se groupent les enfants   
sous la canopée   
forts d'une frayeur dominée .   

Les sons hurlants   
deviennent charivari   
en l'effilé du rêve .   

Tout se tient ,   
les gens ,   
les esprits de la nature ,   
ces voix déraisonnables ,   
l'enseignement direct .   
L'odeur de terre chasse la poussière ,   
la peau ouvre ses lèvres ,   
des nuées pisse dru le lait des dieux .   
Le visible devient invisible ,   
l'invisible devient monde visible .
  
La création est rebelle sous son masque ,   
la création est belle ,   
l'essence exhale un doux chant ,   
je suis muet ,   
la guérison opère .   
Une pipe allumée ,   
j'offre mon âme ,   
et me tiens debout ,   
en lui ,   
en mon intime ,   
aux confins des morts et des vivants ,   
juste le caprice d'être .  

 
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