J'irai marcher sur le chemin aux touffes d'herbes en son milieu le long des pâtures ceintes de piquets et de barbelés. Le cheval s'arrêtera de brouter pour se tourner vers moi et me rejoindre curieux et pas pressé que je lui caresse la tête. Je me déplacerai lentement avec délicatesse et régularité pour que les jambes répondent sans trop de douleurs. Le bâton de marche se plantera sans hâte sur le sol de terre et de graviers pour que le poids de chaque pas soit moindre. Je m'arrêterai pour prendre une photo premier plan, perspective, arrière plan dans une composition équilibrée. Je continuerai de descendre vers le lac aux eaux argentées sous un ciel pommelé avec des pissenlits ensoleillés et des vaches broutant bruyamment. Je ne serai pas seul avec des idées dans la tête accompagnant ma respiration d'air frais que j'inspire et expire en conscience. En même temps que j'écris une photo de ma galerie se dessine dans la remembrance de cet instant où la pensée rejoint le corps. De ce passé remémoré je fais un présent narratif qui sent l'herbe du printemps entre souvenir et perceptions remontantes. Au loin un dirigeable multicolore lâche ses flammes de bête aux naseaux éructant pour progresser par petits bonds au dessus des reliefs arborés. La promenade finie je retournai au véhicule montai sur le siègepour en silence ressentir le bien-être de la sortie. Ce faisant le monde n'arrête pas de tourner l'alouette Lulu invisible de grisoller et la Présence accomplie d'être là. 757