Elle quitta le pays de sa naissance

 

 Elle quitta le pays de sa naissance    
 sur une branche d'olivier    
 entre les roseaux de la rivière  
 et les yeux du paon    
 la fixèrent pendant qu'elle prenait le courant.        
  
 N'allez pas dire au jeune homme de la rive    
 que s'en allait tout espoir de conquête    
 et que visité par un vent mauvais    
 son esprit d'enfance d'aventures et d'inventions    
 coulerait vers des golfes amers.        
  
 Je l'imaginais de dentelles blanches vêtue    
 celle qui viendrait me prendre    
 celle qui tourmenterait mes jachères    
 sans l'ombre d'une raison    
 m'allongeant sur un tison ardent.        
  
 Lumière et beauté    
 irrépressible jaillissement du cœur    
 bannissant toute illusion mutilante    
 dans un cri humble et discret    
 nous nous sommes accomplis.        
  
 Il est une nouvelle naissance    
 que celle d'un charroi remontant à la source    
 parmi le peu de jours qu'il nous reste     
 pour qu'avec nos ailes neuves    
 brûler nos yeux devant une robe gonflée.         
  
  
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