De plumes et de poils
Le corps apparut
Par ses syllabes
Contenu
Au gré des morsures
Que je donnai et reçus
Moi, du passé pas très simple
Au futur d'avant la finition.
Marie reposa la tasse de verveine
Saccadée en ses mouvements
Au rythme du jour qui venait.
Elle ennivrait l'espace
D'un mouvement gracieux
À qui perd gagne
Une tâche de couleur
Sur son jean rapiécé.
Assis
En rond
Debout
Couchés
Nous étions là
De mèche avec la vie.
1266.
Je vis en France en 2023 dans une société qui s'engage dans une crise majeure une société parmi les plus prospères de notre petite planète.
C'est dès le plus jeune âge que nous constituons notre capital de longévité par : l'alimentation l'exercice l'hygiène de vie l'estime de soi la relation aux autres.
Ne pas céder à l'autosatisfaction la chance que nous avons de vivre vieux est à protéger nombre de personnes ne profitent pas assez de leur "vie en plus".
La longévité une donnée incontournable pour l'humanité avec ses enjeux économiques, politiques, sociaux.
La longévité renvoie à la question de sa propre mort "Qui décidera ? Qui le fera ... d'arrêter la vie."
Stop ! Je ne veux plus qu'on me prolonge et pour cela cette décision ne peut qu'avoir été mûrie elle doit provenir d'une réflexion d'avoir construit sa vie en pleine lucidité de l'aboutissement inévitable de la détermination d'arrêter.
Le suicide raisonnable est-il un ultime destin peut-on préférer de s'arrêter avant que ça ne devienne pénible alors que je suis en bonne santé et lucide ?
C'est au sein de la famille et de l'école qu'on doit proposer la gestion de son corps de gérer sa vie dans la durée.
Considérer sa vie comme une œuvre à réaliser une œuvre unique et originale, une création personnelle.
Les bombes qui nous menacent : - La "bombe de l'argent" générée par les 25-58 ans mais dépensée par les 0-25 ans et les 58-100 ans. - La bombe du pouvoir qui appartient aux gens qui ont du temps - les fonctionnaires, les retraités - et qui va pressurer la classe active.
Le "mal être existentiel" est marqué par : - La consommation de tranquillisants et d'alcool - La conduite auto agressive - L'obsession des animaux de compagnie.
La crise du futur est l'inadéquation - Entre la vie d'aujourd'hui - Et la planification d'un avenir perçu comme inquiétant qui sur les plans scientifique et technique fait peur à beaucoup.
Le renversement des valeurs de gauche et de droite - La gauche défend des valeurs conservatrices, la défense des droits acquis et attaque le libéralisme. - La droite qui représente l'initiative individuelle, la liberté individuelle, la mise en compétition de chacun pour déterminer son destin et assumer ses responsabilités.
La crise majeure se profile Allons-nous dans le mur ? Ne va-t-elle pas au contraire de revoir le travail comme travail mortifère afin d'éviter de sombrer dans un gouffre moral insondable.
Existe-t-il des ressorts invisibles de survie et de développement fondés sur des valeurs implicites telles que : - "Construis-toi par rapport aux autres" - "Donne plutôt que de prendre" - "Pense à l'après".
Concilier deux principes : - Profiter de ce que la vie nous donne et cultiver l'initiative personnelle - pouvoir, conquête, innovation. - Accepter une redistribution généreuse et altruiste des avoirs et des biens pour l'existence de l'humanité.
Dans l'histoire Les vraies transformations de la société ne sont que les résultats des changements individuels.
Aujourd'hui des événements viennent assombrir l'avenir : - Les guerres - en Ukraine, la tension sino- américaine - La gestion des ressources fossiles - Le changement climatique - Les mouvements de population à venir - La démographie mondiale - Le choc des valeurs - La fragilité des échanges commerciaux, économiques, financiers.
Se rappeler qu'il y a deux réalités avec lesquelles nous construisons notre société : La vie et la mort.
Alors acceptons que nous sommes mortels et que nous devons travailler sous l'égide de la double réalité : - Que nous devons compter sur soi - Sachant que nous ne nous en sortirons pas tout seul.
À petites gorgées
Boire sans partage
Des jours et des semaines
Comme bavardages
En plein jour.
Au plus chaud de la nuit
En marchant
Se faire peur
Avec l'ombre d'un buisson
Le grand méchant loup.
Devant le monde muet
À la source
Où repose lanterne éteinte
L'homme-souvenance
Mon âme éclose.
Engourdi
À parler clair
Ce langage intime
Oser le merci
Lui l'adorateur du Souffle.
Sous l'aiguillon du Don
Éteindre la parole péremptoire
À croire que le travail opère
En ces temps d'imminence
Où passer inaperçu.
À d'autres endroits du texte
Figuraient les ossements de l'outrance
Le paquet de chips
La boîte de soda
L'organiste avait levé le camp.
Il est apparu
Il a jeté le bois du coudrier
Pour mitonner une longue histoire
Toute entière contenue
Dans les yeux de l'aveugle-né.
N'effacer pas l'écriture
Filons droit sur le chemin
Pour toujours les graines voler
Errance dans le vent
De la patience.
Soulever la main
Du front du vieil homme
Augure conclusion
Pour éviter la porte étroite
Du jardin de l'esquive.
Regardons
Sans courir au devant d'elles
Les poubelles de l'esprit
Promptes à l'entrechocs
Se faire trace mnésique.
Plus beau
Plus loin encore que le destin
Figure l'entrelacs
Des voix de l'autre rive
Sans que le ciel s'obscurcisse.
Et quelqu'un de se pencher
Troublé de se fier à soi
Le simple soi d'un cœur fier
À mesure de se connaître
Vasque des mots qui passent.
1264
ll fût il sera La beauté d'une image Dans le missel de communion Une page à embrasser Quant les narcisses Pousseront sous le mur de clôture.
Autour de soi Le vibrato d'un amour Tourne tourne En connaissance de soi En connaissance de soi par l'autre Dans ce mouvement qui nous fait jaillir.
Et là il y eut naissance Naissance du monde en nous Naissance de nous dans les autres Naissance des autres en nous Vers l'Être nouveau Là où devenir libre.
Dans la lumière du don Là est la liberté En décollation de soi En devenant transparent Dans l'autre et pour lui Là où l'œuvre du poète est offerte.
Noble oscillation Entre l'attrait et l'aimantation Qui nous sollicite et nous aspire Et l'attrait de la pesanteur De notre moi Qui ne veut pas lâcher prise.
Et quant l'éclair nous surprend Au sortir de la nuit de l'âme Quant l'aube se prémunie Nous sommes Soleil Ouvrant les volets de la maison Pour humer le silence.
Ce n'est pas grave S'il ne reste qu'un gant Pour allumette unique À craquer sur l'absolu de l'intime Percevoir la lumière blonde De la gerbe de la Saint Jean.
Un seul gant Pour deux mains Pour serrer l'univers contre son cœur Sera le chant de l'alouette L'offre de sa chair Sur la terre promise.
Trop de choses à entendre À regarder à contempler De l'aurore au crépuscule Amène le chercheur en terrasse Au contact de sa disponibilité À être Présence sans attente.
Ne perdons pas notre temps Le silence de ces paroles Ne nuit pas au silence de l'Être De porter remède au visage fermé De l'ami qui va de son côté À cent pas du cerf-volant de l'altérité.
Pas trop mal Cet effet Du lancer de balle Contre le mur La chistera rapetassée Faisant œuvre de salut public.
Nous irons ensemble Par les chambres désertes Guerres finies Exiger le ratio De la Vie de sa Vie Pour aimer le forban de nos cœurs.
À distance Se faire plaisir Et que ça protège pour de vrai Cette armure de surhomme Dont je ne puis me passer.
Extraire l'énergie de l'environnement Figer son corps Dans une posture de prédation Pour donner pain et eau À l'inconditionnel du système.
Ça barzingue de partout Cet accoutrement de métal et de bois De cuir et de plastique À être de ce monde Attelé aux trémies.
Tout se tient tout se fait Dans l'imbroglio des échanges Même les chaussettes proviennent de ci de là Pour que marché prospère Sur un air de valse musette.
Le verre, l'alu, le titane, et les terres rares Engrangent les bénéfices des nouvelles technologies Récital hurlant sur la nef des fous À mettre le rationnel en dentelles Par le bien des contrefaçons.
Ta puissance est grande Tu crées et tu danses Du coffrage au moulage Sur le ventre de Terre-Mère Pour le bien de l'humanité.
Balivernes que cela Engendrement des chimères Ouverture de béances Les lèvres de la mer se régalent Les plaques tectoniques craquent.
La dernière charrette passera Du bleu de l'ouvrier au mufle du patron À brinqueballer Jusqu'à épuisement des cheminées de fée Dans la vallée des Saints.
À coups d'engins de défonçage Vingt quatre heures sur vingt quatre Sous la coupe des trompes de brume Amenant les travailleurs de la lune À travailler pour la thune.
Dans le tunnel de la vie Y'a des poussins, des coqs et des poules Tout partout dans la prairie des amours Fleurissent mille fleurs et bons mots Pour se dire qu'il y a autre chose à faire.
Queue de comète apporte quoi se mettre Du berceau au cimetière Défileront parades et flonflons Afin de garer sous le matelas Quelques doublezons pour les poupons.
Pluie, vent et mât de misaine à l'ouvrage Les camarades des champs, les camarades des villes Auront pour messe funèbre Un tour de piste chez Gégène Au grand dam de Notre-Dame.
Silène épanoui
Assis contre le mur de sa vigne
Murmurait quelques comptines
Apprises dans l'enfance.
Plus de hasard
Plus de bouche à bouche avec la réalité
Son endurcissement était conditionné
À ce qui se fait de beau
Le dos tourné. Et de renchérir
Dans la Comté
Que le grain est plus gros cette année
Et que là où règne la loi
Nous pourrons jouer le rôle
Du dépassement du visible
Pour nous ouvrir à nos prolongements.
L'Emprise était considérable
Les choses sérieuses devaient commencer
Dès valise à bout de bras
Se diriger vers la sortie. Là, pas un cri
Juste les recommandations de l'assistance
Ce mirador des choses promises
Qu'à tout bout de champ
Nous ramenait à table.
Et de frapper du poing
Devant l'assertion
Que le hasard n'existe pas
Qu'à nouveau la souffrance nous fige
Que les coïncidences nous défient
En nous gratifiant de combinaisons improbables. Obstacles que tout ça
Notre emplacement est inscrit
Sur la grille de départ du nouveau parcours.
Perdre
J'ai refusé de vivre
Pour n'avoir pas à refaire
Le désapprendre de la routine du mal.
Maman
Dis-moi que la terre est un lieu d'épreuves
Et que mourir pas trop vieux
Permet au diapason du temps
De passer à la suite. Au bas de l'échelle
J'espère encore ton soutien
Mais que notre empreinte terrestre est lourde
Que l'ascension se fait sans repère
Que la pensée
Etant identique à ce que je fus
L'astre de ma révolution
Tourne à l'envers de sa vie
Que mon orbite est belle
Et seule. N'y pouvant mais
Je recueille
Et j'adhère à l'âme des lisières
De la Lumière
À cette re-visitation de notre vie
Acceptée ou refusée
Qui fondera notre enfer ou notre paradis.
Les pénalités seront lourdes
Pour ceux qui atteignent des records de longévité
Et qu'à trop soigner son Entrée
On écope à n'en plus finir
Le trop plein des émotions vécues. Et de décider d'évoluer
Dans le sens de la croissance
Et de la montée
Léger
Toute soif de satiété effacée
À éprouver
L'éblouissement spiralé
De l'ascension
Cette descente en nous-même.
1261
Rares coulent et roulent
Les souvenirs
En leur grésillement d'ondes courtes
Jusqu'à l'aride
De leur accomplissement.
Du bout du nez
À la pointe du pied
Les souvenirs
Tels démons et farfadets
Tenaient ripaille le long des chemins de traverse.
Ne chantent plus
Les souvenirs
Dès soleil couchant
Fantômes éconduits
De la fête chez Meaulnes.
La saillie ne les fait plus sourire
Les souvenirs
Le vent sur la Lande
À pousser du bâton les vaches du troupeau
De cornes et cloches énergétisées.
Déroulent la Beauté des jours heureux
Les galoches raclant la poussière
Sur le chemin de Laroussière
Les souvenirs
Aux yeux bleus des trois sœurs.
D'une aile l'autre
Sans peur et sans regret
Les souvenirs
Caressent du bout des doigts
La chair odeur de foin.
Le frêne
D'un saute de vent soudaine
Balaie la cour aux bouses fraîches
Des souvenirs
En sortie de l'écurie.
Sortir le livre de la musette
Amusait le garçon
Des souvenirs
Merveilleux breuvage du calice offert
À qui le temps ne comptait pas.
Table mise rallonge tirée
Banc et chaises glissés
Les souvenirs
Aux genoux pliés
Avaient le bois pour complice.
Le lit ne chômait pas
La nuit aux feuilles de bouleau
Bruissait à la demande
Des souvenirs
Le doux reflet d'une lune galante.
Nous étions tous les deux
À se montrer du doigt
La chouette sur l'armoire
Souvenir d'un silence infini
Que le sommeil finit par recouvrir.
Et que me voilà seul à présent
À dévaler dans l'air glacé
Des souvenirs
La pente de l'Aspavoune
L'œillet de poète aux lèvres à demeure.
1260
Des lumières
Dans le ciel
De la nuit
En merveille.
Fleurs de sel
Au contact du jour qui demeure
Dans le sombre
De nos âmes.
Accueillir d'un sourire
Le prompt jaillissement
Du flot coloré
Des souvenirs.
Les étoiles
Dansent et bruissent
Cercle printanier
Des pas sur le gravier.
Tu es parti
Très bien
Et nous pendant ce temps là
Nous continuons à vivre.
Le passé révolu
Doute encore de ses feux
Cette montée douce amère
Des voix de nos aïeux.
Le passé affleure dans le présent
Dépose du linceul des ans
À même la terre des Précédés
Quand passe le cortège.
Fusion du rêve
En la réalité du soulevé
À portée de l'ombre
L'inexprimable.
Et claque
L'ardeur souveraine
D'entre les mots
Les yeux de l'aube.
Bulles éclatées
À l'orée du désir
De ce qui fût
Le spectre de l'autre temps.
Frôlement des vapeurs
Hors de l'incandescence du foyer
Soins du corps et de l'âme
Aux portes de l'oubli.
La mèche est posée
Arguant d'une poussée dernière
Sous le regard
De l'outrepasse à petits pas.
1259
L'oiseau bêche de bec
S'est posé sur l'amandier
Sans demander son reste
Si ce n'est demeurer à distance.
L'explosion
Est venue de la fleur
Courage de la fleur
De parader en ardente compagnie.
Effleurant la parenthèse du vide
Il a éveillé branches et feuillage
Pour un parterre aux subtiles palabres
Alors que tout semblait à vau-l'eau. N'y tenant plus
De visage en visage
Il a grossi le trait
Pour plus de flamme encore.
Grattant son plumage hivernal
Il annonçait nouvelle parure
Pour l'incendie des jours heureux
Qu'il passera à chercher compagne.
Point de mesurette
De son cri le silence
Sans offenser
Le fruit.
Toucher de son ombre
Viendra soleil bas
Quand les traces font rêver
Le poète des champs.
Dans nos jardins
Préparons l'eau et le grain
Pour l'ouverture venue
De la nouvelle civilisation.
Et pour que n'éclate
La douleur de la moisson
À venir soyons le souvenir
Des cœurs en pâmoison.
Le printemps se capture
Tel le dard de la guêpe
Dont le sourire à cru
Enfoui la déchirure.
Redevenue parole
Et provocation silencieuse
La Beauté hauturière
Devient pavillon de corsaire.
Poésie à jamais retenue
D'immenses espaces la rend apte
Aux ténèbres
La résonance en tabernacle.
1258
Satellite
De la quille au bois d'or
Le chien dans le ciel
Est venu me dire
Qu'il m'aimait.
Aussi près des frondaisons
Ai-je ému le qu'en-dira-t'on
Des commisérations
Pour guignol de guingois
Terminer la saison.
Se sont vus
Se sont entendus
Les organistes de la rencontre
À échanger menus potins
En avril de bon matin.
Finalement épris
Du jour et de la nuit
Ils ont inauguré
Le masque de la fidélité
À l'ombre du frêne.
Glissons la main dans le pétrin
Sachons remercier ce qui nous expose
Cette auscultation d'un roman de gare
Barrant la route à la dérision
Comme écrire une chanson.
Fresque écarlate
Dans l'entre-deux de la rencontre
Il eût été de coutume
De remettre à plus tard
Pince-mi pince-moi.
Ne souriez pas
Ne prenez pas la pose
Soyez de mèche au mépris de l'instant
La corde et le gibet
De ce que propose le frisson.
À se moquer de tout
Les nuages deviennent des visages
Que l'ample conformité de nos habitudes
Façonne du murmure de l'esprit
Collagène importé d'une contrée lointaine.
Battons le pavé
À coups de fourche acérée
Qu'enfle la rumeur et les pleurs
Des âmes abandonnées
Au bastingage de leur âge.
Occulter le plaisir
Permet d'embrasser à l'autre bout du fil
Le battement d'un cœur
Tout près de l'événement majeur
D'avoir à dire merci.
Si légère cette parole
Qu'en sa cible les paupières se révèlent
Hongres des plaines du nouveau monde
À la portée d'une pensée
Griffe posée sous la cognée.
Filons
Le temps est à l'orage
Sable glissant entre les doigts
Façonnons le courage d'être de passage
En quête de la juste cause.
1257