Archives de catégorie : Juillet 2022

Le vrai du faux

 Le vrai du faux   
se conjuguent en cerceau   
du cercueil en bois dur  
à l'exécuteur des œuvres.      
 
A ne plus entendre   
le son des heures vraies   
j'ai perdu la romance   
et le plaisir de plaire.      
 
Sous le veston   
le gilet   
et tout ce qu'il contient   
comme cœur à aimer.      
 
Tendre menace   
que celle d'avoir derrière soi   
le cri de sa naissance   
entortillé sur l'autel de la conscience.      
 
Plume fragile   
sous l'aile de l'oiseau   
l'ordre a été donné   
de se départir de l'isoloir.      
 
Filent éternels nuages   
jamais plus ne reverrons   
le même et le mot   
en leur imitation.      
 
La beauté s'échappe   
par le fait d'être advenue   
tel amante entretenue   
au passage des grues.      
 
Et pour de vrai   
sans vanité   
il n'est que feu et flamme        
de vivre avec les morts.      
 
1083

16 et 17 juillet 1942

Pluie d'étoiles   
cette nuit de juillet   
à marauder l'Univers   
à murmurer leurs noms   
ne coûte pas cher à l'insomniaque.      
 
Sagement mis   
en place pour de vrai   
engager sa responsabilité   
augure quelques contreparties   
se rebeller est chose pratique   
sans griller le feu rouge   
l'avenir reviendra toujours    
en deuxième semaine.      
 
Traficoter dans le tiroir de la commode   
sonne l'heure de l'incompréhension   
rêve délirant à même la nuit qui passe   
le diable force le sourire.      
 
Une affiche sur le mur   
juste une affiche avec des coins qui rebiquent   
pour appeler au programme d'été    
les enfants en haine de leurs parents.      
 
Désignant du bout de la canne   
la montée vers le ciel   
il éteint l'affect   
et fait disparaître la peur.      
 
Des abeilles par milliers   
segmentent au tableau d'honneur   
les figures de la répression   
pour plus de miel encore   
corriger la condition humaine   
à petits pas à petits cris   
d'une plainte ahurie   
emplir la gueule des bêtes fauves   
du cou gracile des enfants de l'oubli.      
 
1082

Verbe haut

Verbe haut   
à la portée de l'entrant   
quand résonne le pas brinquebalant   
du pèlerin héraut.      
 
A genoux   
sur la dalle profonde   
les mains   
occupées à saisir la corniche   
la boule au ventre   
de ce corps qui refuse le dépouillement   
quand survient le regard intérieur   
de la quête absolue.      
 
Les intentions sont pures   
faisons demi-tour   
pour s'arrachant à la matière   
pleine du reflet de l'au-delà   
tenir la corde   
suspendue dans l'entre-deux des apparences   
égrenage du chapelet des intentions.      
 
Tout est écho     
dans ce retour aux sources   
pour levée permise   
par un signe   
propulser le corps   
hors la gravité.      
 
1081

Cette Présence où Tout est Là

Le vent s'est levé   
il a gonflé la voile   
sommes partis   
telles ailes mirabelles   
sur un air de country   
à être libre   
en perception du Réel   
buisson ardent   
batifolant affriolant   
infiniment ouvert   
dans la poussière de l'Esprit   
à la merci du Souffle
en acceptation   
de ce qui nous habite   
hors mémoires   
hors traumas   
pour louer   
le diamant pur   
nous les Êtres pour la mort   
regardant silencieusement   
par delà le mental   
les brassées de sensations   
la Vérité   
en ajustement à ce qui est   
dans le quotidien   
à former de nature en aventure   
d'efforts et de grâce mêlés   
la Présence où Tout est là.        

( œuvre de Frédérique Lemarchand )
 

1080

Être là

Être là   
Avec ce qui est là   
Avec ses pensées   
Avec ses émotions   
Avec ses répulsions   
Avec ses attractions      
 
Accepter   
Accepter cette part de silence   
Accepter cette part d'inconnu   
Accepter cette attention portée à notre pensée   
Accepter cette lumière dans notre pensée   
Accepter cette paix   
Accepter notre corps qui s'agite et nous trouble      
 
Revenir dans la singularité de la présence   
Respirer plus doucement   
Respirer plus profondément      
 
Ne pas avoir peur du silence   
Ne pas avoir peur d'où vient la vie   
Ne pas avoir peur où la vie retourne      
 
Demeurer dans l'espace   
Respirer pour le bien-être de tout et de tous      

 
1079

Prune populaire

Prune populaire   
posée sur le pare-brise   
des affres en douce mise   
robe défaite   
devant les origines   
se joignirent   
à petit prix   
à petit bruit   
le possible et la patience   
pour marquer   
du sceau de la bonne croyance   
la voûte ajourée   
des incendies brutaux   
à la régalade   
consommés   
visage au monde offert   
opercules ouvertes   
sur l'intransigeance   
des mariages qui usent   
au profond des cavernes   
à la beauté renouvelée   
de celui qui aime    
toutes nuances d'amour mêlées   
sa main passant par la fente   
entrailles frémissantes   
pour tenaille sans entrave   
faire folle allure   
et sauter de joie 
la pesante armure.      
 
1078

Manquer n’est pas jouer

Six versions il y eut   
de cette accusation portée en Haut Lieu   
qu'un regard a suffi   
pour passer à autrui   
le flambeau des  incantations.      
 
En quête de vérité   
soigner ses plaies   
n'augure d'aucune manière   
que la sagesse   
soit le remède vital.      
 
En démonstration   
de ces yeux de l'Esprit   
se rapprochant de l'Universel   
elle fût libre   
de gouverner le peuple frère.      
 
Point de masque   
l'asservissement fût épique   
la lumière s'éteignit   
par devant les Écritures   
pour divine prophétie advenir.    
 
Des signes à tous les carrefours   
accompagnaient sa marche nuptiale   
et tout était relatif   
dans cette exhortation   
à s'élever en félicité.      
 
Béate et fidèle   
en ses instincts dédiés   
de larges pièces de bonheur   
se dépliaient au vent mutin   
de l'idée qu'on a.      
 
Miracle à la Cour   
alors qu'il s'agissait de donner explication   
elle, bric-à-brac de sa nature auscultatrice   
s'enquit de la raison   
à la lumière d'une bougie.      
 
Pas de panique   
à chacun selon son destin   
le nez dans les critères de la bienséance   
elle énonça la liste des Vaillants   
en contrition d'avoir failli.      
 
Griffant de ses ongles noircis   
les nuages bas et lourds   
il y eut comme une ironie   
de sucre glace saupoudré   
sur les origines du Manque.      
 
 ( peinture de Frédérique Lemarchand )


1077

Viens

Viens   
et me retiens    
de mettre à mort   
le matador des offices souterrains.      
 
 Viens   
et me mets hors du préau   
à recevoir les gouttes d'eau   
auxquelles nul n'échappe.      
 
Vois   
ce sera sympa   
d'être simple   
comme parole en goguette.      
 
Vois   
de là où tu es   
passer les saisons   
au rythme de la chanson.      
 
Ecoute   
la pesante incantation du poème   
devant le mur des lamentations   
à quérir l'illumination.      
 
Ecoute   
ce que l'on dit de toi   
quand souffle l'Absolu   
au cœur de plénitude.      
 
Va   
redresse toi   
à la frontière des vivants et des morts   
il y a du foin à raison.      
 
Va   
et te retourne pas   
n'aie pas peur d'avoir peur   
tout passe tout revient.      

 
1076