Archives de catégorie : Octobre 2018

la déchirure s’est rouverte

   Fruit sec décollé de sa gangue 
claquement de langue au crépuscule     
la cicatrice s'ouvre   
passagère clandestine de la nature profonde. 
    
Point de mouvement   
juste l'appel du chorège   
chargé d'organiser le passage du gué. 
    
La fièvre n'est pas punition   
pour le lutteur d'absolu.   
  
La peur est grain de foi   
pour la jeune pousse   
dont la graine vient d'éclore.   
  
La matière par devers lui   
n'apportant que douleur   
nous convînmes d'appeler le fils de l'aube   
au marécage des émotions   
et de salive épanchée   
faire rosir la cicatrice   
gage d'oblation. 
    
De ses yeux rayonne la lumière   
toujours et partout les ténèbres fuient   
le rythme des tambours s'élève   
le temps est au recouvrement. 

     
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construire quelque chose de neuf

   Aux trois âges   
pommelle des fenêtres que l'on ouvre    
puis ferme   
pour les rouvrir à nouveau.   
  
Remonter vers la lumière   
impose la descente subséquente.     
 
Grandir   
petit de l'homme et de la femme   
jusqu'à l'adolescence   
oblige la première descente   
où l'être nouveau brûle   
en la consommation de sa puissance animale   
alors que l'élan de la relation est là.   
  
Au port que le navire aborde   
reflet des abîmes traversés   
l'adversaire rassemble les épreuves passées.   
  
Là, le cœur brisé   
il faut joncher le sol de nos fleurs fanées   
et s'ouvrir au moins que rien.
      
C'est alors que la nouvelle terre paraît   
où mettre en sacs les dernières moissons   
sous un ciel de feu   
qu'un souffle propice échancre   
et plonge une dernière fois   
descente inexorable   
vers la gueule du Léviathan. 
      
Séparant le grain de la balle   
fracassant le germe   
sur l'échéancier des parousies   
assisterons-nous à la levée du pain de vie ? 

    

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( détail peinture de Frédérique Lemarchand )