Les cloches font du saute-moutonsur les crédences de la sacristie .
Le faisan longe le murrencontre sa faisaneet lui montrece qu'il faut faire .
Les rires anglais se succèdenten cascadesfeux d'artifices de bonne humeurque ne manqueraient pour rienles moustiquesâpres au gain du sang .Le vent caresse la prairie aux hautes herbes,ventriloque immobileles fruits du platanebattent la mesure .Les pissenlits à maturités'essaient au Sème à tout ventdu Tout en Unvaste programme de l'enfance
d'après la vaisselleoù les parentsavec tricots et journauxcherchaient l'ombre conjointe du frêne et du tilleulalors que nous poussions la porte du grenierpour frotter la capsule métalliqueentre pouce et indexentre pouce et majeursur le plancher disjointaux grains de blé encalminésdans le renfermé de la soupenteaux discrets trapillousfaisant monter l'odeur poussiéreuse du bois vieillique nous accompagnionsde génuflexions cadencéesl'attention portéesur les petites roues denteléesaptes à sautillerbrinquebalantessur le tour de Francede nos chemins de craie .106
Dans l'encoignure d'un puissant mur de pierres murmurent les esprits .
Etre immobile dans le silence de l'attente sans attente du simple mouvement de vie .
Moment de fermer les yeux d'être attentif à l'instant présent d'être avec ce qui est là dans une posture souple et détendue avec notre souffle avec ce corps qui respire tranquillement avec ces pensées qui vont et viennent observer juste voir contempler cette poitrine qui monte et se creuse avec nos sensations avec notre conscience qui s'élargit tout voir sans que rien ne s'accroche être dans un esprit d'ouverture et d'accueil à ce qui est dans l'ici et maintenant de notre souffle et des bruits alentours accepter la simple présence de ce qui s'advient dans l'absence de ce qui précède tout autour et embarquer par le déplié de nos pensées aussi légères que leur repliement voiles offertes au vent vers là où tout commence et fini sans nécessité de la réponse .
Le souvenir de ce jeu origami de l'enfance une salière en papier . Entre l'index et le pouce de chaque main " Choisis un nombre " ! et les doigts ouvraient et fermaient la salière autant de fois qu'il le fallait " Choisis une couleur : rouge, bleu, vert ou noir " ! et l'on dépliait la salière à l'emplacement que le hasard désignait " Tu es gentil ... Tu es la plus belle ... " Là, dans cette image des quatre rochers encastrés, le jeu est figé, cristallisé, il est "granite" , il est fermé et depuis si longtemps, que la mousse le recouvre . Cet objet "jeu-papier-pierre-mousse" devient le point de départ du surgissement d'un souvenir, d'une nostalgie, d'une forme-pensée , d'un sentiment . Comme un millefeuilles ouvert à tous les vents, un moment de vie émerge. Trois petits tours et puis s'en vont ... Il y a de l'émotion ... Mais pourquoi, en quoi et comment cette émotion devient un sentiment ? Le sentiment, c'est bien plus qu'une réaction physiologique saupoudrée d'un zeste de culture mémorisée . C'est une fonction complexe fondée en premier lieu sur une sensation puis un ressenti qui vient du profond de soi, une posture, une manière de se percevoir dans une situation donnée . Mais ici, à propos de ce jeu, à l'occasion de ce " jeu-image-souvenir-papier-enfance-pierre moussue ", de quoi s'agit-il ? Par le contact entre l'être humain que nous sommes et l'environnement, ce n'est pas le sentiment qui nous met en relation avec ce qui n'est pas nous, avec quelque chose d'extérieur à nous. Ce serait plutôt la perception, la sensation, l'intuition qui seraient à l'oeuvre . Le sentiment est l'émergence aboutie provisoirement d'un fait culturel que nous avons fait notre plus ou moins consciemment et dont objet déclencheur ne saurait être l'unique cause . L'objet n'est que l'occasion de s'apparaître . Nous attachons, la plupart du temps, nos sentiments au monde environnemental, aux mondanités, en imaginant que les événements qui s'y produisent - par exemple l'utilisation de notre jeu ici présent - sont à l'origine d'états de conscience qui nous traversent. Je me forge l'espoir illusoire qu'il me suffit de contrôler mon environnement, l'objet de mon désir, pour être le maître de mes états de conscience. Je veux être en situation de prescience, de pouvoir sur le monde, d'être le dieu de mes émotions. Mais ce n'est qu'illusion ! Notre intention n'est qu'un tout petit élément de la source du sentiment qui nous traverse et sur lequel nous n'avons pas plus d'influence que sur le temps qu'il fait. Vouloir manipuler ses propres sentiments pour éviter le manque, l'incertitude, la peur, et être le démiurge de ses propres états, c'est refuser le surgissement spontané de la vie à travers soi. C'est une grande source de la souffrance ! Le paradoxe de l'attachement est cruel. Nos sentiments, c'est nous, au profond de notre intime et pourtant nous les vivons comme s'ils nous jetaient hors de nous-même en nous focalisant sur tel ou tel objet du monde . Alors " nous ne nous sentons plus ", nous ne sommes plus conscients de nous-même . Par exemple, l'on croit aimer cette femme , - " mon amour pour cette femme me dit , me fait comprendre, me rend clair l'être qu'elle est" - , vision romantique de l'objet qui nous éloigne de la cause du sentiment formé de beaucoup de nos projections . Un certaine voie du détachement serait d'apprendre à dissocier nos sentiments de leur objet et à les vivre pour eux-mêmes . Il s'agirait " de revenir à soi " . Vivre et gérer vraiment ses sentiments est un chemin obligé préludant à la connaissance de soi . Et si dans les cases secrètes de la salière du jeu " papier-nombres-couleurs-hasard-pierre moussue - je te dirai qui tu es " il y avait sous les quatre couleurs, quatre précieuses pépites à recueillir vers une approche sensible de soi qui seraient la perception, le ressenti, l'émotion et le sentiment, étapes nécessaires à la connaissance et au savoir quoi faire de cette connaissance . ... Afin de ne pas sombrer dans l'attachement ! Pieds et poings liés à nos croyances protectrices, à nos peurs . ... Afin de vivre librement en instance d'Être , notre monde Vrai .
(Texte librement inspiré de Basarab Nicolescu)104
La lumière est un grand thème scientifique mais aussi occasion d’éveil, d’esthétique et métaphore du divin . C’est une Réalité multidimensionnelle .
La lumière est le
moyen qui permet à l’astrophysicien de dialoguer avec le cosmos .
La lumière est
l’élément le plus noble de la nature, et l’oeil est l’organe le plus noble du
corps humain .
Dans les sciences,
la lumière fait intervenir non seulement des éléments physiques (comment l’image vient
dans l’oeil), mais aussi physiologiques (comment l’oeil
fonctionne) et psychologiques (comment le cerveau interprète l’image) .
Comprendre la lumière, c’est aussi déchiffrer les mystères de l’oeil et du
cerveau . La lumière, la vision et l’activité neuronale sont inextricablement
mêlées .
La lumière joue
aussi un grand rôle dans les domaines de l’art et de la
spiritualité . Car la lumière est davantage que matière, elle est aussi d’ordre
spirituel . C’est en explorant les reflets, les éclats, les ouvertures,
fenêtres et vitraux et les formes lumineuses de l’environnement et des
monuments que l’homme a érigés, Rembrandt, Turner, Boudin, Monet, Cézanne, Le
Corbusier et Soulage donnent une âme à la nature. En s’affranchissant des
formes pour laisser place à la couleur, Kandinsky invoque l’impérieuse nécessité
intérieure de l’artiste à utiliser l’art pour faire la synthèse des mondes
intérieur et extérieur et aboutir ainsi à la grande loi cosmique .
Les traditions
religieuses du monde entier ont porté la lumière au plus haut point . L’art
gothique est l’art de la lumière par excellence . Le christianisme parle d’un Dieu de lumière . Le bouddhisme associe la
dissipation de l’ignorance, source de souffrance à la » luminosité de
l’esprit » .
L’homme se définit par la représentation qu’il se fait de la lumière . Qu’elle soit scientifique, technique, artistique ou spirituelle, la lumière nous permet d’être des humains .
La science
se déploie entre la certitude (il faut apporter des preuves) et le lâcher prise (il y a un inconnaissable
dans l’Univers). C’est cette tension qui crée le moteur de la recherche.
L’exploration de l’inconnu et du mystère nous met en permanence face à notre
ignorance. Un univers dont nous saurions tout serait extrêmement ennuyeux .
La science
ne se réduit pas à une technique. A travers ses paradigmes,
ses conceptions du monde et ses pédagogies, elle porte la trace de la diversité
des imaginaires de l’humanité .
La façon de transmettre le savoir
scientifique et les technologies doit être moduler en fonction de la culture,
de la langue et de la forme de spiritualité propres à chaque pays. Le savoir
scientifique ne nous dit pas comment alléger nos souffrances intérieures, ni
comment conduire notre vie. Il ne parle pas de beauté ou d’amour. Ce rôle
revient à la mosaïque des cultures, des langues et des religions. Aussi est-il
important pour les générations futures d’être informées, en plus du tronc commun
scientifique universel, à la diversité de culture, de langue et des religions
du monde entier.
Les avancées de la
science actuelle nous oriente vers les phénomènes d’interdépendance, de paradoxe,
de complémentarité qui sont des données venant plutôt de l’orient qui a
toujours été plus holistique et moins réductionniste dans sa manière de
comprendre le monde. Les découvreurs de la mécanique quantique tels que Bohr et
Heisenberg ont dépassé les méthodes réductionnistes de Newton et Einstein pour
ouvrir la science à une vue plus complète du monde en changeant de paradigmes.
Ainsi Bohr, pour concevoir la dualité onde/particule de la lumière et de la
matière s’est inspiré du concept Yin/Yang de l’orient .
Et puis, une autre
démarche est aujourd’hui possible ; celle fondée sur une logique de l’absence
comme témoin d’une présence. La pensée, l’esprit, le sujet, ne sauraient être
objectivement circonscrits et donc leur présence n’est pas à rechercher à côté
ou dans des processus, mais dans l’impossibilité pour les processus de
s’auto-justifier. Voir à cet effet les théorèmes de Gödel .
Loin de constituer
un échec de la raison, l’incomplétude du sujet empirique désigne un
espace offert, au coeur de la rationalité, à la révélation d’un sens .
Seul l’enseignement d’un tronc commun de savoir scientifique, accompagné par la connaissance et le respect des diversités culturelles, peut favoriser la venue d’un humanisme universel qui favoriserait la paix dans le monde .
On entend par niveau de Réalité un ensemble de systèmes invariants
soumis à l’action d’un certain nombre de lois générales. Deux niveaux de
Réalité sont différents si, en passant de l’un à l’autre, il y a rupture des
lois et rupture des concepts fondamentaux – comme le concept de causalité par
exemple.
Le développement
de la physique quantique ainsi que la coexistence entre le monde quantique et
le monde macrophysique ont conduit sur le plan de la théorie et de l’expérience
scientifique, au surgissement de couples de contradictoires mutuellement
exclusifs (A et non-A) : onde et corpuscule, continuité et discontinuité,
séparabilité et non-séparabilité, causalité locale et causalité globale,
symétrie et brisure de symétrie, reversibilité et irréversiblilité du temps,
etc.
Or avec la
mécanique quantique, le fait que les couples de contradictoires qu’elle a mis
en évidence sont effectivement mutuellement contradictoires peuvent paraître
comme un scandale intellectuel quand ils sont analysés à travers la grille de
lecture de la logique classique.
Cette
logique classique est fondée sur trois axiomes :
1. L‘axiome d’identité : A est A
2. L‘axiome de non-contradiction : A n’est pas non-A
3. L‘axiome du tiers exclu : il n’existe pas un
troisième terme qui soit à la fois A et non-A
Or selon la
logique classique on ne peut affirmer en même temps la validité d’une chose et
de son contraire : A et non-A. On ne peut affirmer que la nuit est le jour, que
l’homme est la femme, que le noir est le blanc, que la vie est la mort.
La
logique quantique a modifié le deuxième axiome de la logique classique –
l’axiome de non-contradiction – en introduisant la non-contradiction à
plusieurs valeurs de vérité à la place du couple binaire (A, non-A). Il existe
alors un troisième terme T, qui est à la fois A et non-A, qui s’éclaire lorsque
la notion de « niveaux de Réalité » est introduite : c’est l’axiome
du tiers inclu.
Représentons les
trois termes de la nouvelle logique – A, non-A et T le tiers inclu – et leurs
dynamismes, par un triangle dont l’un des sommets se trouve à un niveau
de Réalité et les deux autres à un autre niveau de Réalité. Si l’on reste à un
seul niveau de Réalité, toute manifestation apparaît comme une lutte entre deux
éléments contradictoires (exemple : onde A et corpuscule non-A). Le troisième
dynamisme, celui de l’état T, s’exerce à un autre niveau de Réalité, où ce qui
apparaît comme désuni (onde ou corpuscule) est en fait uni (quanton), où ce qui
apparaît comme contradictoire est perçu comme non-contradictoire.
Un seul et même
niveau ne peut engendrer que des oppositions antagonistes. Il est
auto-destructeur s’il est séparé complètement de tous les autres niveaux
de Réalité. Un troisième terme, disons T’, qui serait situé sur le même niveau
de Réalité que les opposés A et non-A, ne pourrait réaliser leur conciliation.
Ne
confondons pas l’axiome du tiers exclu et l’axiome de non-contradiction. La
logique du tiers inclus est non-contradictoire.
La logique du
tiers inclus n’abolit pas la logique du tiers exclu : elle restreint seulement
son domaine de validité. Ainsi la logique du tiers exclu est validée pour des
situations simples, comme par exemple la circulation des voitures sur autoroute
; personne ne songe à introduire un troisième sens par rapport au sens autorisé
et au sens interdit.
Par contre la logique du tiers exclu est
nocive dans les cas complexes, comme par exemple le domaine social et
politique. Elle agit dans ce cas, comme une véritable logique d’exclusion : le
bien ou le mal, les hommes ou les femmes, les nationaux ou les étrangers, la
droite ou la gauche, les riches ou les pauvres, les blancs ou les noirs, les
habitants de tel quartier ou les habitants de tel autre quartier, etc. Il
serait révélateur d’entreprendre une analyse de la xénophobie, du racisme, de
l’antisémitisme ou du nationalisme à la lumière de la logique du tiers exclu.
Et, dans
les années à venir, l’introduction de ces deux notions de tiers exclu et de
tiers inclus ne pourraient-elles pas faire avancer l’étude de la conscience ?
Sans attente et de concert suave entrée en confiance acceptation permise et toujours nouvelle la danse des premiers jours de clochettes tintinnabulantes menues menues et pourtant si présentes à l'orée de l'amitié de l'avènement d'un jour qui vient au reflet d'un jour qui va le passage en toutes saisons du pas à pas de la présence à ce frisson si doux des dernières feuilles du cerisier prêtes à tomber et déjà crispées devant le coup de vent et puis plus rien juste le cœur qui se contracte et se rétracte contre la paume chaude de cette main familière le papa et la maman joints à l'occasion de ce grand chambardement qu'est l'abandon au temps qui passe laissant place au cœur qui saigne au cœur de l'instant prompt à s'ouvrir devant le cœur des fleurs devant le cœur des anges un large sourire sur le visage des gens qui s'aiment leurs yeux plissés laissant couler une larme bras tendus et gorge humide les jambes flageolantes sur un air de violoncelle onde prolongée se diluant douce amère dans le murmure soyeux du monde aux fibres mêlées liqueur veloutée d'un cœur qui parle au cœur.
Se levant de bonne heure, Hermès prit son bâton, s’enquit du temps
qu’il faisait, se couvrit d’une large houppelande, choisit le bon couvre-chef
et marcha vers le point le plus haut de la montagne des Arvernes .
Là, s’arrêtant un moment,
immobile, le visage grave, l’air fût empli d’une froidure régénérante qui
bruissait d’invisibles élytres électrisant l’atmosphère. Il dirigea lentement
son regard vers l’est, puis d’un geste auguste pointa son bâton vers le
ciel pour projeter à l’encan les treize grands principes dont il sera question
cette année 2013 .
–Ne te mens jamais. Distingue avec soin ce que tu
es, de ce que la pression sociale et les injonctions culturelles t’obligent à
faire.
–Sois disposé à rencontrer
l’autre, afin de progresser en connaissance et en sagesse par le juste
contact avec l’autre.
–Retire-toi de l’assemblée dès
qu’il est question de médisances. Le silence est d’or.
–Dis qui tu es, sans peur, mais avec
parcimonie à qui de droit et selon des formes appropriées.
–Sois lisible dans ta
communication. Que ton relationnel ne passe pas par de la condescendance
vis-à-vis de toi et vis-à-vis de l’autre. Sois clair dans ton propos et ne
cherche pas à changer l’autre.
– Aime et tu seras aimé.
– Sois drôle. Celà nourrit la santé et
prélude à la joie. Sois drôle sans blesser l’autre.
– Ouvre-toi à ce qui
n’est pas toi, afin que l’assimilation des éléments venus d’ailleurs te fasse
grandir.
– S’il t’arrive d’être
triste, recours à tes amis.
– Sois à l’écoute du
vivant. Les milliards de cellules qui te constituent , cette poussière
d’étoiles , ont besoin de se sentir chez elles, dans le cosmos tout autour de
toi et en toi. Vois ! Sois l’adepte de la beauté du monde – beauté
minérale, beauté végétale, beauté animale, beauté de l’homme et de la femme,
beauté du cosmos, beauté de l’univers – . Recueille la vie et nourris-là.
– Sois toi-même. Ne sois le gourou de personne .
– Avance en confiance
! La vie sourit à l’esprit simple .
Le ciel se couvrit. On entendit même le tonnerre
qui par petites rafales sèches aspira le bruissement environnant pour
réintroduire ces augustes lieux dans le calme propice à la contemplation des
choses de ce monde .