
Entrer comme par effraction Dans le monde des mots Des mots qui gagnent Des mots démoniaques Des mots moteurs Des mots menteurs Des mots ouverts Des mots de tous les jours Et peindre le vide et le plein de la demeure Les roucoulades de la matière visible D'être le maître-passeur De la culture des deux mondes Celui d'en haut et celui d'en bas À portée de longue vue À l'optique changeante Pour mieux entretenir ce qui fait sens Aux ruisseaux de la Terre En confusion avec ceux qui la pillent Les morbacs Les morts à toi et à moi Au souffle court Détissant la nuit Ce que le temps a conçu Détruisant à corps perdu Les bois et les plaines Les montagnes et les mers Ces enfants de la forge Que l'éponge sanguinolente des guerres Entassent dans les fosses communes Écrasant les cœurs et les crânes À coups de masse Sur l'autel battu par les vents Murmures frémissants et continus Perçus entre les roseaux du marais de la honte Ce piège des hommes valeureux À suivre des yeux L'oiseau du printemps Qui seul connaît De son chant qui résonne Tard le soir Les saveurs du sentier ancien Au fond de nos entrailles Passe-droit essentiel Disposé Aux dimensions vécues Du givre tôt venu Posé sur la soie de l'ouvrage. 1334








