Accepter la Vie, être conscient, de cette part de nous-même qui cherche à grandir,à pousser ses limites, à répondreà une demande, à être en accordavec ce qui est, par des actionsdont on ne connaît pasla complexité causale mais qui nous semblent juste sur le moment. ça brûle donc je me chauffe ; le tirage adapté viendra après.Tout est question de distance hors la perspective qui seule subsiste, une perspective qui n'implique pas nécessairement la Vérité, mais qui compense, qui pardonne, qui donne de l'énergie, qui aime et ne nous déçoit pas.
Et si cela navrait toutes les incertitudes et nous orientait vers la prise de risque d'être en responsabilité sans préjuger de ce qui se passera !
Il fût un temps de parousie affirmée où néanmoins nous prîmes la clé des champs, simplement pour n'être plus dans le cercle des habitudes et entrevoir les dérives du système.
Avec raison et bonhomie au fil de l'eau il y eut bien des rapides et des chutes qui nous entraînèrent vers l'autre côté de soi, ce maigre affront à soi-même, cette outre emplie des vents de l'aventure.
Le destin ourdit des bizarreries, le cadran de l'horloge a des hoquets de tendresse. S'arrêter près de la source aux loups prélude à la réflexion de manger ou d'être mangé, d'envisager le clair-obscur des visitations avec sérénité, d'être aux petits soins avec sa faim tout autant qu'avec son besoin de sommeil et de rencontres.
Un brouillard recouvrit le fond de la combe, une bruine amena des gouttelettes sur le visage, le froid envahissait le corps.
Un faon sortit du bois immédiatement suivi par une biche ce qui me remit sur pied contre le grand chêne outragé par des orages qui avaient entamé des branches maîtresses mais dont la force résiliente ébranlait mon être.
Je repris le service d'ost. Le seigneur m'attendait. Il devait encore pleuvoir des grenouilles. Le chemin montait. Je savais qu'après la butte la pente serait descendante, que la place du village serait bruissante de couleurs et de voix, qu'une vitalité légère brasserait les corps et les âmes jusqu'à ce que le beffroi sonne les douze coups de midi.
Alors je partirai, le travail entamé, escorté des trolls et des djinns vers le point de non-retour où la mort rejoint la naissance, au sanctuaire où tout s'apaise près du frêne et du tilleul. Prémices du regain de la vie.553
Sanctuaire guidance des dents sur le devant de la hampe à petits pas sur la sente des fleurs je hume les fragrances du mimosa mon abécédaire des hautes terres en appel des mots de miel écaillés par le crissement des cigales auprès des vagues à cheval sur la voix énonciatrice aux naseaux que le sel blanchit la poignée de salicornes à bout de bras brandievers la Victoire.
Au trot à crû les sabots frappant le sable durci la métaphore sort de l'ombre vertèbres cliquetantes frisettes au vent. le mégalithe capte le vol des oiseaux en bord de mer rapide passage du fusain sur la feuille blanche d'une sylve présence.
Cette aventure au delà de l'objet de série courbe le temps adjonction pointilleuse recouvrant les décombres du mystère de parures pour rire et de superstitions outrecuidantes. Cette aventure au delà de la raison et de l'appel courbe l'espace mesures mortifères dont la contredanse ne peut être qu'immobilité fermement plantée sur ses ergots au centre du dialogue. Marchons à grands pas tous dehors et lui dedans là où tout se tient tout se marie dans l'auguste brouillard recouvrant les excavations de la paroi haute à gravir les mains nues à chérir le repère de l'aigle alors que dansent par le bas les divagations de l'esprit derrière d'hypothétiques tentures crépusculaires.
Ne nous égarons pas qui refuserait d'ailleurs la pincée de sel sur la langue des ouvreurs de l'aube ? Soyons la flamme d'un monde de paix Soyons la grâce de l'architecture ouverte Soyons sans haine ni aveuglement les éléments pleins sans démêler le tien du mien à la portée de l'œil unique en livrée d'amour et de sagesse Soyons le baiser d'avant la bascule des lèvres jointes.
Quelques bribes de mots au vent venus au risque de passer pour un vieil orignal aux bois velus. Puissent quelques passants les saisir en sourires à l'hiver vingt et vingt sans qu'oubli se fasse à l'aube de ce qui vient alors que tout est en nous. Sans prudence à consommer pour le meilleur de soi en ouverture à l'autre. 550
Les Idées les pensées sève du rêve envol hors du temps imparti que n'ai-je été poussière fine crocs et becs évacués dans les marmites de l'oubli. La caravane passe le vent fait se soulever les voiles les sabots claquent sur le chemin ferré hors le passage des astres poursuivant leur insigne voyage demeure l'aube aubépine le retour du jour. Corps et cœur convoqués par temps cérémonieux la plage accueille les rescapés sous le crachin des orgues marines le bout des doigts glacés crispant le bâton des ancêtres ~ la voix s'élève. Vigilance est là de couleur bistre orientée vers le dévers de la falaise à découper les Idées en menues lanières de cuir l'esprit voletant par les herbes courbées sous le joug des souvenances. Vigilance évalue la distance Vigilance recueille en sa besace les mille infractions commises par temps de paix alors que la soldatesque couvrait plaines et forêts d'éclats de fer clinquants. Vigilance mon enfance ne permettons plus aux coffres des trésors enfouis la remontée du mal de signes et de poussière mêlés vers l'encorbellement de nos bras scellant l'arrogance des illusions. Vigilance mon ultime appel de ceintures dénouées ne laissons pas les Idées envahirent le sourire de nos aînés. Soyons fiers et simples devant le grand chambardement. 548
Si beau de mer en son écume la totalité du monde a des élans de printemps que l'hiver agence
J'arpente la tunique unique de ma peau que le désir caresse cet étrange voyage juste pour accomplir le contrat
Je laisse s'effacer le visage de nos morts le long des racines aménagées par ces gens que j'aime ces gens du voyage à la marée dessinés sur le nomadisme des élans
La vérité est royale elle est sœur du rien unique au vent glacé elle touche le cœur en son errance
Révélé en première page au gré des ans me font signe par le fenestron l'au-revoir des gens que j'aime
Je cherche la lumière dans le noir de l'esprit et vois le présent en ses rejets d'attentes réparties sur la table parmi les miettes du festin
J'attends le livre du sans-soucis sous le réverbère des vies enfouies comme une vitre sale révèle des traces de doigts tout autour du cœur qui saigne défaite pour ceux de ci-prêt organisant la fuite des migrants
Echec inéluctable en opposition à ce que j'entends le son est une leçon Jacques mon frère de l'autre rive je gagne à être parmi les perdants comme chauve-souris clouée sur la porte des granges
Je triomphe en l'effacement du sacrifice dans les champs labourés sans cause sans conséquence je triomphe de mes pertes en souriant en claquant des doigts sans discours sans la science mais en sortant par la porte arrière laissée ouverte où naissent les brûlures du fourre-tout des absences
Alors je sombre devant le charivari des ustensiles de cuisinejetés contre le mur un bol entre mes doigts un bol ordinaire un bol avec ses éclats sur le rebord un bol de mendicité oublié par le jeu des enfants effaçant l'attachement
Passer le temps me berce d'illusions lorsque je tends la main à chaque étape sans que la belle expression parvienne
Il faut vraiment chercher approcher de soi sans conscience ce que l'on est éprouver le heurt nécessaire nous éclairant pour qu'un peu plus de ce que nous sommes aille par là ~ la marche du crabe Ne pas croire ne pas devenir l'image oser le roseau de la roselière être le tiers courbé lors du dialogue remiser ses larmes dans la sciure des ébauches
Etre seul comme personne pour que la recherche avance par sauts de puce sur la vareuse du soldat couvert de boue figé par l'éclat du shrapnel
Etre dans la joie sans méthode ne pas regarder ce qui blesse ne pas penser ce qui vient être la chance au hasard de la mitraille être vivant ensemble avec ce qui se rassemble en l'autre en soi