si la charrette ploie

 Si la charrette ploie  
et que pièces à terre  
se dispersent  
les dérisoires brassières de l'esprit .  

Il y aurait ce regard  
traverse de l'absence  
des catéchumènes en son enfance éteinte  
ma mère l'ordre de la mère morte  .  

Il y aurait prégnantes  
des caresses sous la toile  
que jamais n'ai cru  
souples à mon encontre .  

Il y aurait des herbes sèches  
recouvertes d'un givre cristal  
sous la burle sévère  
d'un passement de jambes dansé .  

Qu'on dirait l'affliction   
des tendres et tendres années de perdition  
à coopter les passants du sans souci  
sans cris ni repos .  

Mon cœur s'est éteint  
il a navré le cours du temps  
de bulles fragiles  
sous le rêche du souvenir .  

Les sillons se sont fait crème  
au café des solitudes  
la cuiller ourlant tournante  
le reflet des nuages .  

Remettre les choses en place  
avec chaises et tables  
verres et couverts   
et ronds de serviette à l'avenant .  

Vivre en illusion  
entre la poire et le citron  
d'oraisons  
et de jours à venir  
finissant en tranches de potiron .  

Sur le départ  
posée à même le sol dénudé  
courait la vermine saxifrage  
des orateurs sans parole .  

Se confrontèrent du menton  
les accordéons de la raison  
à éviter le tien du mien  
positionnés en dérobade .  

Silhouette affaissée  
les lunettes en bout du nez  
corrigèrent les fautes d'orthographe  
nos petites mains passagères .  

Segmentés à courte échelle  
les chevaux de la verticale  
dernière levée d'un sourire  
par la fenêtre entrouverte .
 
Sortilège sorti tout droit  
d'une tendre apostrophe  
les lèvres purpurines figèrent  
le son des églises .
 
Faussement accaparé  
dans un tombereau de fumier  
le corps à corps des corps pensants  
d'étreintes désespérées .  

Se glissèrent sous la ramure  
les champignons de l'automne  
à creuser les tranchées d'une guerre  
dont nul ne revient .  

Fil à fil le pull s'allonge  
les aiguilles passent puis repassent  
le fragile des doigts  
s'expose sans que je m'interpose .
 
Face contre terre  
soyons le roulage des galets du torrent  
sous la feuillée d'un saule encalminé  
par le qu'en-dira-t-on des prosopopées .  

Ma plume  
sans le cal d'antan  
se fait entendre jusqu'à l'orient  
de coups secs sur la peau des sollicitudes  
le creux des reins en jouissance  
son heure et puis la mienne  
toutes choses confondues  
se rebellant ma belle  
dans l'offrir de la resquille  
à ne plus entendre les barbelés  
crisser sous la mitraille .  


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