Feu de feuilles sèches décollées du frêne En finitude d’un ciel de traîne Les nuages rouges vif de l’automne ont chu Flammes et fracas cinglant changement de cap Au travers des tuiles et solives L’arbre centenaire est tombé Brutalisant faisant jaillir brandons et fumées Dans la zébrure d’une fortitude.
Pierrot est mort Ce soir les anges d’Indochine pleurent Le GMC s’immobilise dans une fondrière L’auriculaire droit se tend une dernière fois Un fusil mitrailleur s’enraille La jungle frémit d’un ébranlement soudain Des branches craquent les oiseaux se taisent Des hommes verts sortent des bas-côtés.
Dans la chambre Ce soir le fils est entré De violents coups de pioche Il a terrassé le père Puis s’est emparé du dossier vert Ordure dépenaillée sortie de l’enfer Il a pris la Mercédès Pour disparaître dans les rues désertes.
Parcelles de terre d’Auvergne Vendues à la criée Le mausolée mégalithique arraché Du pré de Lacombe la blonde Les mots du ci-devant descendant Éparpillent par delà la sueur des anciens Quelques souvenirs de vacances Couronne incandescente d’une brassée de joie.