Le zèbre des montagnes

Plein de stries   
Dans le viseur   
Pour que la montagne fasse beauté   
De ses strates géologiques   
Ourlées par l'érosion.      
 
Je ne sais si cela gourmande la conscience      
Mais j'expériencie   
Des arbres en file indienne   
Le long des vires de la paroi   
Comme les vagues figées d'une mer ancienne.
 
Vaincre ses désirs
C'est laisser pourrir le fruit désiré
Puis le manger
Et découvrir par les intestins chavirés
L'expectoration des mauvaises bactéries.
 
Le doigt levé
La maîtesse suggéra de le baisser
Sage proposition avant compensation
De recevoir les cendres sur la tête
Du saint soufi monté en paradis.
 
Bleu comme le ciel
Bleue comme la jambe dégorgeant le sang
Bleu comme la queue de billard
Bleu comme le bleu de Prusse
Bleu comme le jeune soldat.
 
Voir la roche à nu
Et prendre la décision de bivouaquer sur un replat
Où l'âme départie de l'attachement
Atteindra le reflet du nuage
Dans le miroir déformant d'un visage.
 
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