L’était venu le Grand-Bédé À la pointe de l’estran Bugle en tête De ses acolytes le suivant Rodomontade des mers Saisie du prestige D’avoir à dire et redire La puissance-créatrice Garante de l’Ouvert Là en contrebas des dunes À saisir d’un large regard La munificence des épineux Crépus de jaune citron Mains pleines de grâce Griffant le sable mouillé Creusant petite dépression À la base des moignons de bois fossilisé Embase où confier Le transport des grains de sénevé Vers qui de droit De vrai de puren accorte compagnie Corps âme et esprit associés De l’arrivée Des petits hommes du passé Se tenant dès l’aube Pour magnifier la venue du Grand-Bédé Et s’ouvrir au ciel de l’instant D’une aura singulière Signe du retour aux origines Ombre ténue de celui qui n’est plus Toi l'énigme des choses fragiles L’enfant doux aux crocs de lumière Livrant par le devant de ses jambes Toutes injonctions Permettant de vivre le néant Vive parure du vide apparu Monstrueuse envolée De par les nues aux émotions tues De par la brume des temps révolus De l’Être dépourvu Par tant de biens accumulés Au gré des vertiges de la matière.
De ténèbres point Le monde me pénétrait J’étais le monde De ma peau piquetée de sel De mon ventre efflanqué De mes yeux collés-levés vers l’est Au jeté d’une poignée de sable À faire brassée de mots Griserie à mi-conscience D’une fécondation prochaine Coquilles ramassées À même les flaques d’eau Pieds nus En chantant à contrevent Au plus fort du sifflement de la houle Brassage des vagues oblige Dernière sentence requise Que le temps est au créant De prophétiser La geste libre De participer Au-delà de la mort De ce que je serai.