Le codex des années folles

Nous mène   
sur le chemin   
de forte présence   
par le travers   
en persévérance de la lettre   
à faire ressemblance   
dans le désenchantement   
sourdement entendue   
de cette voûte   
pressée de prendre souffle   
devant faiblesses et tourments   
de toutes parts annoncés.      
 
J'ai faim et soif   
et froid   
mendiant de moi-même   
à gésir dans la gueule des annonces écornées   
maniant l'illusion   
en imitation des années passées   
à dévider en sourdine   
le codex des années folles   
bouche soumise   
aux cris et vociférations   
qui d'un battement de cœur ultime   
laisse échapper la plume d'ange.      
 
Se tenir au bord du désert   
à tendre l'oreille devant le souffle   
à l'ombre des palmiers   
mêler à l'écheveau du hasard   
les déchets du naufrage   
éparpillés sur la grève   
roulis perpétuel   
ramenant le berceau de papyrus   
sous le reflet de la charpente   
régurgitant la force de l'eau   
dans un glissement du sens   
en progression spiralée vers l'outrecuidance.      
 
La grande échelle   
dresse le vertige à venir   
contre le mur des contrefaçons   
paille à paille considérée   
comme annonciatrice de la nouvelle humanité   
en cette existence   
où l'élan du marcheur   
agençant le sol sous sa semelle   
calme les ardeurs du faiseur de rêves   
au risque de repérer l'exosquelette du futur   
proie de choix   
pour le chercheur de significations.        
 
 
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