Fildefériste de la voie étroite
ma joie demeure
petite boule de plumes
au creux des mains
les escaliers de la honte
n'en finiront-ils pas
sous ce ciel de feu et de cendre
de babéliser et se plaindre
qu'après Pâques
la longue année à construire
comme fissure dans le mur de terre crue
laissera paraître sourire en plein vent.
Avec son ventre rebondi
il se vautrait
et ahanait de sueur et de grognements mêlés
pendant qu'au paradis des horloges à balancier
les soldats de la mauvaise heure
étaient rendus aux familles
à jamais écrasées de douleurs
dans ces cercueils de bois blond
telles boites à chaussures
de photos ressorties en tremblant
distribuant les souvenirs du temps d'avant
hors le fléau des ordures de la guerre.
A se mouvoir en silence
à déplorer en pleurant la présence écrasée et perdue
quand le petit faisait ses dents
que les anciens frappaient en cadence
leurs canes sans bout de caoutchouc
sur les dalles d'ardoise
sous le nez du bout de chou
à la deux à la trois
croix de bois croix de fer
quand l'ennemi passera
fermerons lumière et poste de radio.
( Dessin de Jean-Claude Guerrero )
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